A Gao, la MINUSMA soutient les échanges entre les communautés

11 mai 2018

A Gao, la MINUSMA soutient les échanges entre les communautés

Le 9 mai dernier, la MINUSMA et le Cadre de concertation de la Chaîne Pénale de Gao ont organisé une journée d’échange sur l’apologie de la haine et l’incitation à la violence. 50 personnes y ont participé. Elles étaient membres, notamment du Conseil consultatif, des différentes communautés de la région, du Cadre de concertation de la chaîne pénale, de l’Union radiotélévisions du Mali-Gao (URTEL), ou encore d’organismes apparentés. La rencontre s’est tenue dans la salle du Gouvernorat en présence du Chef du Bureau Régional de la MINUSMA, M. Oumar Ba et du Représentant du Gouverneur de la Région de Gao, M. Alou Diarra.

En fin février 2018 à Gao, de graves tensions sont survenues entre les communautés arabe et songhaï, suite à la disparition de deux jeunes arabes à Taboye, dans la commune de Soni Ali Ber, Cercle de Bourem (à 45 km au nord de Gao). La découverte du corps de l’un des jeunes avait entrainé des manifestations dans la ville de Gao, suivies d’appels à la violence. 

En référence à ces tragiques évènements, lors de cette rencontre, le substitut du procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Gao, M. Mohamed Ould Lamine, a interpellé les leaders communautaires. « Rompons à tout jamais avec la propagation de l’idéologie extrémiste qui renforce la haine et prône la violence, » a-t-il lancé, avant de prévenir les participants des conséquences juridiques de leurs comportements.

Plusieurs femmes ont pris part à cette passionnante rencontre sur le thème : " Communication et cohésion sociale : la contribution de la justice".  Mme Mariam Diarra, est la coordinatrice de l’Organisation internationale de droit du développement (IDLO) et de la mise en œuvre d’un projet de renforcement de la chaîne pénale au nord du Mali. Elle a insisté sur le rôle et les responsabilités des parents dans la mise en pratique du concept "apprendre à vivre ensemble" tout au long de la vie de l’enfant en bas âge.

Dans son allocution d’ouverture, le représentant du Gouverneur de la Région de Gao, M. Alou Diarra, a rappelé que « l’unité dans l’acceptation de la diversité, devra guider nos comportements pour qu’aucune violence verbale ou physique ne soit plus un outil d’expression dans la région. Cela sera le premier gage pour prévenir l’apologie de la haine et l’incitation à la violence ».

La rencontre a aussi suscité des discussions passionnées sur la récente mise en place d’un Conseil consultatif composé de songhaï, de tamasheq et d’arabes. Ceci, grâce au concours de la MINUSMA, à travers sa section des Affaires pénitentiaires et judiciaires (SAPJ), qui a soutenu les activités de promotion de la cohésion sociale et de la réconciliation dans la région, en déployant ses bons offices avec tous les acteurs clés. M. Sidy Cissé, Président du Conseil communal de la jeunesse de Gao, a fait du Conseil consultatif multi-ethnique, l’une de ses recommandations, suggérant que cette structure nouvellement établie devrait redynamiser le Cadre de concertation des notabilités de Gao. « Lorsque les gens vivent ensemble, il y a moins de tension et de haine », ­a-t-il déclaré.

Le Coordinateur de l’URTEL-Gao, M. Issa Idrissa Maiga, a informé les participants du rôle des médias dans la promotion d’une culture de la paix et de la cohésion sociale, notamment en situation de conflit. Il a suggéré aux organisateurs d’« investir plus dans la formation et le renforcement des capacités des journalistes et des professionnels des médias, afin de leur permettre de rendre compte des problèmes et des crises actuels de façon approfondie ».

M. Abderahamane Cissé, directeur régional de la jeunesse et des sports, salue très chaleureusement cette rencontre porteuse d’espoir qui « contribue à améliorer les rapports sociaux entre les différentes communautés de Gao ».