La Police des Nations Unies (UNPOL) à Gao, a organisé les 19 et 20 septembre 2017, une séance de sensibilisation au profit d’une trentaine de membres de la société civile, sur la police de proximité. Cette nouvelle approche, en cours d’expérimentation à Bamako et Mopti, a suscité un grand intérêt chez les participants réunis dans la salle de conférence du conseil régional de la jeunesse de Gao. 

« Nous avons initié cette séance de sensibilisation pour que la société civile prenne conscience de son rôle dans la nouvelle approche qui est le concept de la sécurité de proximité. L’objectif est de trouver dans le cadre du partenariat participatif et inclusif avec les forces de défense et de sécurité, des réponses efficaces et efficientes aux préoccupations sécuritaires des populations de Gao, » a souligné le Général Mohamed Prince Aledji, Commandant régional d’UNPOL à Gao. Sont également impliqués d’autres acteurs issus du Tribunal de Grande Instance et de la MINUSMA, notamment de la Division des Affaires Civiles et de celle de la Communication et de l’Information Publique, ainsi que de la Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires. Ces différents intervenants ont successivement apporté des informations sur le rôle de la jeunesse dans le processus de paix, le fonctionnement de l’appareil judiciaire et le mandat de la MINUSMA.

L’Officier chargé de la police de proximité au niveau de la section de la Réforme du Secteur de la Sécurité de la MINUSMA à Bamako, M. Kaylou Seydou a expliqué que, compte tenu de l’état des lieux de la situation sécuritaire au Mali, les autorités ont opté pour cette nouvelle approche afin de réinstaurer la confiance entre la population et sa police. La rencontre se voulait un cadre d’information et de sensibilisation de la société civile sur le concept de police de proximité et de l’importance de l’implication de la population dans le dispositif sécuritaire. « La police de proximité a plusieurs principes dont le partenariat, le rapprochement avec les populations, la résolution des conflits avec les populations et surtout son caractère inclusif. Donc, elle va impliquer toutes les couches de la société dont les leaders religieux et coutumiers. Elle va ainsi transformer le citoyen en producteur de sécurité avec le pouvoir d’orienter la politique sécuritaire des forces de l’ordre », a poursuivi M. Seydou.

Les participants ont soulevé plusieurs interrogations, dont l’importance des patrouilles de la Police des Nations Unies à Gao, la nécessité de la mise en œuvre du MOC, les mesures sécuritaires prises pour assurer la sécurité sur les axes routiers afin de réduire le taux de criminalité, ou encore le processus de Désarmement Démobilisation, Réinsertion et Réintégration (DDR). Pour les experts intervenants sur ces questions lors de cette séance, les différents dispositifs sécuritaires dans la région « pourraient être beaucoup plus efficaces avec la collaboration des populations ». L’un des Juges qui siège au Tribunal de Grande Instance de Gao, M. Tiecoura Konaté a loué l’initiative « Mais, encourage la sensibilisation des acteurs avant de commencer à exécuter ce projet », a-t-il exhorté.

Les participants ont manifesté un grand intérêt à l’égard de la démarche, tout comme à la toute première rencontre tenue au mois d’août. « La police de proximité est une très bonne chose à notre avis. Et nous sommes heureux de voir que la société civile soit associée dès le départ à cette initiative. Nous voyons la nécessité d’associer les populations pour le partage de l’information, afin de renforcer l’efficacité de nos forces de défense et de sécurité dans notre région avec l’appui des forces internationales », a estimé M. Aliou Moussa Maiga, du Mouvement des Jeunes Patriotes de Gao.