Le Bureau de la MINUSMA à Gao a organisé, le 6 février dernier, une mission à Hamakouladji, à 45 kilomètres de la commune urbaine de Gao, pour annoncer l’acquisition d’un projet de réduction des violences communautaires (CVR).

L’objectif de cette mission était d’informer les populations de ce village de la validation de leur projet de réduction des violences communautaires, qui sera entièrement financés par la MINUSMA, pour un montant de près de 54 millions de FCFA. Il s’agit de l’aménagement de 10 hectares de périmètres irrigués et de deux hectares de maraichage. « Ce projet est une lueur d’espoir pour nous les femmes de Hamakouladji. Vous ne pouvez pas savoir les nombreuses difficultés que ce projet permettra de résoudre ici, surtout la sécurité alimentaire qui est une grande préoccupation chez nous, » a confié Mme Aminta Touré, représentante des femmes. La réalisation de ce projet permettra également de créer des emplois pour les jeunes en proie aux recrutements par des groupes armés et des groupes Djihadistes. Il contribuera aussi à réduire la violence communautaire et à créer un environnement favorable au dialogue, ainsi qu’à la cohésion sociale entre la population civile et les combattants des groupes armés.

Ce projet de réduction des violences communautaires compte employer près de 4000 femmes et hommes. Ceux-ci construiront une digue de protection.  Elle mesurera 1000 mètres de longueur avec quatre mètres de grande base, deux mètres de petites bases et une hauteur de deux mètres. Ces activités portent aussi sur le labour et le transport du banco sur la digue, le compactage et l’ex cavage de la digue pour sa stabilisation et plus de résistance face aux crues, la plantation en haie vive du pourtour de la plaine avec 1000 plants, en vue de protéger le périmètre contre les intempéries…

Quels résultats concrets pour les bénéficiaires ?  

Les exploitants de ces deux périmètres seront organisés en association (organisation paysanne). Ils mettront en place un règlement intérieur dans le cadre de la pérennisation de l’exploitation de l’aménagement. Un système de redevance basée sur une contribution en nature sera mobilisé pendant la récolte. Cette redevance servira à prendre en charge les coûts de fonctionnement, au-delà de la mise en œuvre du projet, à savoir : Le carburant, l’entretien des motopompes, l’achat groupé de fertilisants, d’engrais, les semences etc… La récolte servira à prendre les besoins alimentaire des exploitants et le surplus sera vendu aux populations à un prix relativement accessible par rapport à celui du marché. Les revenus permettront de faire face à d’autres dépenses des ménages comme les frais de scolarité des enfants, les frais de santé de la famille… « Cette opération va à la fois occuper les jeunes du village, assurer son ravitaillement en nourriture, faire du commerce et avoir des revenus... Nous ne cesserons jamais de remercier la MINUSMA pour cette grande réalisation qu’elle fera chez nous, » a lancé le chef du village, M. Mohamone Issaka.

D’autres initiatives existent dans la région pour lutter contre les violences communautaires

Les notabilités de la localité ont profité de la présence de la délégation de la MINUSMA, pour tenir une assemblée générale d’information sur les principes des projets de réduction des violences communautaires. « La MINUSMA a réalisé d’autres projets comme celui-ci à Gao, comme dans d’autres régions. Nous espérons qu’il sera un vecteur de cohésion sociale et de paix, » a expliqué M. Ousmane Mahamadou de la MINUSMA. La délégation de la Mission des Nations Unies au Mali était conduite par la section en charge de la Réforme du Secteur de la Sécurité, du Désarmement, de la Démobilisation et de la Réinsertion (RSS/DDR), porteuse du projet. D’autres sections de la Mission, que sont les Divisions des Affaires Civiles, celle des Droits de l’Homme et de la Protection (DDHP), le Bureau de l’Information publique et de la Communication ainsi que la Police des Nations Unies (UNPOL), faisaient également partie de cette délégation.  

Sur la route du retour vers Gao, à 20 km de Hamakouladji, la délégation de la MINSUMA s’est arrêtée à Forgho pour réévaluer les projets CVR dans ce village. Le 17 décembre 2017, une première visite avait eu lieu et des réserves avaient été émises quant à la qualité des travaux réalisés par le prestataire. Après avoir constaté la prise en compte des remarques faites à ce moment-là et sur avis favorable des bénéficiaires (communautés, notabilités et municipalité), la délégation a procédé à la remise officielle des projets de réduction de la violence communautaire, des huit périmètres maraichers de Forgho. Ces projets ont coûté plus de 56 millions de FCFA, mis à disposition par la Mission des Nations Unies au Mali.