L’Association pour le Progrès et le Droit des Femmes (l’APDF) soutenue par la MINUSMA lance son projet d’aide à 150 victimes de violences basées sur le genre

17 octobre 2016

L’Association pour le Progrès et le Droit des Femmes (l’APDF) soutenue par la MINUSMA lance son projet d’aide à 150 victimes de violences basées sur le genre

 

Le 14 octobre a eu lieu la cérémonie de lancement officiel du projet à impact rapide (en anglais QIP) attribué à l’APDF. La cérémonie s’est tenue au siège de l’association, en présence de la représentante de Madame le Ministre de promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, de Monsieur le représentant du Maire de la Commune IV de Bamako ainsi que du Directeur de la Division des droits de l’Homme et de la Protection de la MINUSMA.

 

Le conflit armé qui a touché le Mali en 2012 a mené à une crise politique, institutionnelle et sécuritaire, qui a profondément déstabilisé le pays. Cette situation a engendré une crise humanitaire et affaibli les capacités de réponse de l’Etat dans les régions du nord du pays. Aujourd’hui encore, le pays continue d’être le théâtre d’innombrables violations des droits de l’Hommes et plus particulièrement d’atrocités à l’égard des femmes et des filles. Les violences basées sur le genre demeurent un sujet tabou et, le défi auquel le Mali fait fasse sur cette problématique est conséquent et nécessite l’aide et l’engagement de tous.

 

 

Ce projet intitulé "Renforcement des capacités de prise en charge des femmes et des filles victimes de violences basées sur le genre des deux maisons d’accueil et d’hébergement de l’APDF à Bamako et Mopti", a été porté par le Bureau de la Conseillère Principale pour la Protection des Femmes de la MINUSMA.  Son financement à hauteur de plus de 25 millions de FCFA, permettra à 150 victimes d’assurer leur réinsertion socio-économique, favorisant ainsi la reconstruction de leur vie. Arrivées pour la plupart des régions du nord du Mali, les femmes et les filles victimes de violences basées sur le genre, seront hébergées et formées à des activités génératrices de revenus pendant six mois au sein de l’APDF. De la teinture de Bazin à la fabrication de savon en passant par la couture, les femmes et filles accueillies bénéficieront d’une formation complète sur ces techniques d’apprentissage. Celles qui sont accompagnées de leurs enfants bénéficient d’une prise en charge journalière assurée par la garderie de l’association, afin de leur permettre de se concentrer pleinement sur ladite formation. Une fois cette période terminée, elles recevront le matériel nécessaire afin de débuter elles même leur commerce et ainsi, générer une source de revenu qui permettra leur réinsertion dans la société. En somme : démarrer une nouvelle vie.

 

 

« La MINSUMA au côté de l’APDF continuera à poursuivre tous les efforts pour parvenir à créer un environnement protecteur et sécurisant pour les trop nombreuses victimes de violences basées sur le genre au Mali » a ainsi déclaré le directeur de la Division des Droits de l’Homme et de la Protection de la MINSUMA, M. Guillaume Ngefa.

La MINUSMA, à travers les mandats successifs que lui a attribué le Conseil de Sécurité de l’ONU, dans les résolutions 2100, 2227 et 2295 s’engage quotidiennement pour la protection des femmes et contribue à la mise en œuvre d’une stratégie globale, afin de mettre un terme à ces crimes et lutter contre l’impunité des auteurs.

 

Un lancement endeuillé

 

Alors que la cérémonie prenait fin, la nouvelle du décès de la fondatrice et présidente de l’APDF tombait et plongeait les participants dans la stupeur et le chagrin. Survenu à Paris (France), le décès soudain de la Président Nationale de l’APDF, Madame Fatoumata Siré Diakité est un coup dur, non seulement pour l’APDF mais également pour les femmes et l’ensemble des militants des droits de l’Homme au Mali. Syndicaliste, militante et activiste des droits de l’homme, elle fut Ambassadrice du Mali en Allemagne, Chevalière de l’Ordre Nationale du Mali et de France et siégeait au Haut Conseil de la Francophonie. Depuis le déploiement de la MINUSMA, Mme Diakité a collaboré à de nombreuses reprises avec la MINUSMA, notamment sur les questions de droit de l’Hommes et des violences faites aux femmes. Au Mali, elle demeure la référence en la matière.