L’observatoire des femmes pour la participation politique, la paix et la réconciliation au Mali lancé avec l’appui de la MINUSMA

18 juin 2021

L’observatoire des femmes pour la participation politique, la paix et la réconciliation au Mali lancé avec l’appui de la MINUSMA

Le 17 juin dernier, une trentaine de femmes leaders maliennes issues du Comité de suivi de l’Accord (CSA), du Conseil national de transition (CNT), du Cadre de Concertation des Femmes des Partis Politiques (C.C.F.P.P) ont pris part à une rencontre au Koïra Hôtel de Bamako. Le but de cette réunion à laquelle ont également participé des organisations de la société civile était de discuter de l’ancrage institutionnel et du mode opératoire pour la création du tout nouvel observatoire des femmes sur la mise en œuvre de la paix et la réconciliation au Mali.

A l’ouverture des travaux, la responsable de l’Unité Genre de la MINUSMA Catherine ANDELA, le directeur de la Division Médiation Danilson LOPES ainsi que la représentante de ONU Femmes, partenaires stratégiques de l’évènement ont rappelé le processus ayant abouti à cet atelier. Il intervient après l’atelier de haut-niveau de janvier 2020 sur la participation politique des femmes.

Les participantes organisées en quatre groupes dans la première session ont discuté du statut de l’observatoire, de son ancrage institutionnel, de même que de son modèle administratif et financier. Au cours des échanges, trois des quatre groupes ont souhaité que l’observatoire soit totalement indépendant, alors qu’un groupe voulait qu’il soit rattaché à la Primature, ou la Présidence. Les discussions ont également porté sur la constitution du secrétariat et son hébergement. L’une des interrogations était de savoir par exemple s’il fallait créer un bureau national à Bamako avec des points focaux dans toutes les régions.

Des échanges constructifs entre le RSSG WANE et les femmes leaders

La deuxième session consistait en un échange entre les femmes et le Représentant spécial du Secrétaire Général (RSSG) de l’ONU au Mali, El-Ghassim WANE. Autour d’une table ronde, très conviviale, El-Ghassim WANE a tout d’abord rappelé qu’il avait souhaité rencontrer ses sœurs depuis son arrivé au Mali il y a huit semaines, mais les « évènements que nous connaissons tous » avaient retardé cette rencontre. Le RSSG a tenu à rassurer les femmes que ce moment d’échange ne sera pas le dernier. Avant de demander leur soutien durant son mandat, dans l’effort de mise en œuvre de l’accord pour la paix, El-Ghassim WANE a évoqué brièvement avec elles sa récente tournée dans le Nord et dans le Centre du Mali.  

Les femmes leaders, notamment la Lieutenant-Colonel Nema, ont interrogé le RSSG, sur la prolifération des armes légères au Mali. A cette question, M. WANE a souligné qu’elle était effectivement préoccupante, mais qu’il était convaincu que des solutions existent également pour contrer ce phénomène.

A la suite des interactions avec M. WANE, la représentante des femmes leaders, l’ancienne ministre Maiga Sina DAMBA, membre du CSA, a présenté la synthèse des propositions auxquelles les femmes sont parvenues, sur la création de l’observatoire. Ainsi, sur la question du statut, il a été convenu à l’unanimité que l’observatoire soit créé de façon indépendante, et autonome dans la gestion des affaires administratives et financières. Sur la question du mandat, les femmes l’ont décliné en cinq points, le plus important étant l’organisation des missions de suivi de la mise en œuvre de l’accord dans les régions. La question de l’ancrage institutionnel a fait débat, et n’a pas été tranchée, néanmoins les femmes proposent de parvenir à un consensus ultérieurement.

La cérémonie de validation du modus operandi de l’Observatoire des femmes : pour un observatoire décentralisé et inclusif

La dernière session de l’atelier a été la cérémonie de lancement de l’observatoire des femmes. Elle a été marquée par les allocutions du RSSG, celles des représentants des ambassadeurs de l’Algérie, du Canada, de la Suède, ainsi que les mots de circonstance des chefs des missions diplomatiques de la Norvège et du Royaume-Uni. Dans son discours, El-Ghassim WANE a déclaré que « Ni la paix, ni le développement, ni la démocratie ne peuvent être amplement réalisées si la société se prive d’une composante aussi importante que les femmes ». Le RSSG a également souligné que « les femmes occupent toute leur place dans la vie politique de la nation, et dans les cercles de décision où le futur du pays se discute et se décide », rappelant le mandat premier de cet observatoire des femmes.

Pour le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Wadidie Founè Coulibaly « cet atelier est le fruit d’un travail de longue haleine provenant des recommandations de l’atelier de haut niveau portant sur la participation des femmes au processus de paix tenue le 22-23 janvier 2020 qui avait réuni plus de 200 Femmes de toutes les régions du Mali ». Elle s’est réjouie de l’engagement sans faille des femmes pour la paix au Mali, et les a félicitées pour la naissance de cet observatoire indépendant.  Pour sa part, le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de la mise en œuvre de l’accord pour la Paix et la Réconciliation nationale, le Colonel-Major Ismael Wagué a replacé la question centrale de cet observatoire, la paix, au cœur de son propos. « Il est impossible d’obtenir la paix, sans la participation des femmes » a-t-il notamment indiqué.