La MINUSMA contribue à la sauvegarde des actes de l’Espace d’Interpellation Démocratique

14 avril 2017

La MINUSMA contribue à la sauvegarde des actes de l’Espace d’Interpellation Démocratique

Le 12 avril 2017, a eu lieu la cérémonie de remise des actes de l’Espace d’Interpellation Démocratique (EID) à Bamako, dans la salle de conférence des services du Médiateur, sous la co-présidence du Médiateur de la République, M. Baba Akhib Haidara et du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général en charge des affaires politiques de la MINUSMA, M. Koen DAVIDSE. L’appui technique et financier de la Mission onusienne en a permis l’édition d’un millier.

Au lendemain de la révolution de 1991 et après l’avènement de leur jeune démocratie, les maliens avaient soif de liberté et de justice. Pour pallier à cette demande pressante du peuple, les autorités de l’époque ont jugé nécessaire d’aménager un espace où les citoyens, s’estimant lésés par les pouvoirs publics, auraient eu la possibilité non seulement de s’exprimer mais également de demander des réparations, si toutefois la responsabilité de l’État ou de ses démembrements était avérée. C’est dans cette optique que l’Espace d’Interpellation Démocratique (EID) a été mis en place, sous la tutelle du Ministère de la Justice, avant d’être transféré dans le giron du Médiateur de la République.

 

 

Une tribune d’expression pour les maliens

Pour sauvegarder cette mémoire collective de l’expression des sans voix, des plus vulnérables et des victimes du système judiciaire, la Division des droits de l’homme et de la Protection (DDHP) de la MINUSMA et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme ont appuyé les efforts du Bureau du Médiateur de la République pour la recherche, la compilation et l’édition des actes de six éditions de l’EID (2008, 2009, 2012, 2013, 2014 et 2015), en cinq volumes de 200 exemplaires chacun, soit 1 000 au total.

« En soutenant l’impression des actes de l’EID depuis sa création, le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme est d’avis que ces actes constituent la mémoire collective du peuple malien dans ses échanges et relations avec l’administration publique. Ils constituent une source de l’histoire proche et peuvent servir aux chercheurs pour la rédaction de travaux riches et variés dans les domaines du droit et des sciences humaines et sociales »,  a déclaré le Directeur de la Division des droits de l’homme et de la protection de la MINUSMA et Représentant du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme au Mali, M. Guillaume Ngefa.

Unique en son genre, l’EID est une véritable tribune d’expression et de promotion des droits de l’homme et des valeurs démocratiques au Mali. Cité en exemple à travers le monde, l’EID est un espace d’expression démocratique où le citoyen interpelle directement et publiquement les autorités nationales, dès lors qu’il estime que ses libertés et droits n’ont pas été garantis. Cet exercice de dialogue entre gouvernants et gouvernés permet de dégager et de clarifier les différentes obligations et responsabilités, mais aussi les droits légitimes des citoyens, en matière de promotion et de protection des droits de l’homme.

 

« Un ensemble de référence pour les personnes en charge des politiques sectorielles »

Dans son allocution, le Médiateur de la République a remercié la MINUSMA à travers sa Division des droits de l’homme et de la protection pour son accompagnement financier à l’organisation de l’Espace d’Interpellation Démocratique depuis 2014 et via lequel le Représentant du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, M. Ngefa, a toujours adressé au peuple malien un message de paix et de justice, en tant que voix de l’Organisation des Nations Unies.

Selon le médiateur, il est important de perpétuer cette mémoire pour les générations actuelles et les générations futures. Il a aussi adressé ses remerciements au Directeur de la documentation et des archives pour le travail abattu qui a abouti à l’édition de certains actes, notamment 2008, 2009, 2012, 2013, 2014, 2015, quatre ans après que le Médiateur ait pris en charge l’organisation de l’EID. « Ces collections et les actes de l’EID constituent un ensemble de référence pour les personnes en charge des politiques sectorielles. Car au-delà des problèmes présentés et des réponses apportées, nous avons des attentes qu’il faudrait étudier et comprendre », a-t-il souligné.

 

 

Un cadre pour la promotion de la paix et des droits de l’homme

Pour sa part, M. Davidse a salué la sagesse du Médiateur qui a permis de bien mener la Conférence d’Entente Nationale. Il a également exprimé son plaisir de participer à la cérémonie. Celle-ci est l’aboutissement, depuis 2013, d’une coopération étroite et fructueuse entre le Bureau du Médiateur de la République, la MINUSMA, et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. « Cette collaboration a non seulement contribué au renforcement des jalons d’un long processus démocratique mais permet aussi d’offrir un cadre plus propice à la promotion de la paix, des droits de l’homme et à l’enracinement des valeurs démocratiques », a affirmé M. Davidse.

La cérémonie s’est achevée avec une remise symbolique des actes par le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général au Médiateur de la République et une visite du centre de documentation. A l’issue de l’activité, tous étaient unanimes sur la nécessité de poursuivre la collaboration de manière à consolider les efforts des institutions de développement démocratique, d’accroître l’efficacité des mécanismes judiciaires, y compris ceux de la justice transitionnelle.