POINT DE PRESSE HEBDOMADAIRE DE LA MINUSMA

13 avril 2017

POINT DE PRESSE HEBDOMADAIRE DE LA MINUSMA

Porte-parole : Mme Radhia Achouri

Bonjour à toutes et à tous et merci d’être fidèles à notre rendez-vous hebdomadaire. Je commence mon point de presse cette semaine avec la prise officielle de fonctions, mardi le 11 avril dernier, du nouveau Commandant de la Force de la MINUSMA, le Général de Division Jean-Paul Deconinck. Originaire du Royaume de Belgique, Monsieur Deconinck succède au Général de Division Michael Lollesgaard, du Danemark, qui a terminé sa mission en décembre 2016.

Le Général Deconinck compte 38 années d’expérience au cours desquelles il a occupé plusieurs postes de commandement en Belgique et au sein de l’Union Européenne. Avant de rejoindre la MINUSMA, il était depuis septembre 2014 le Commandant de l’armée de terre des Forces Armées belges.

Dans son discours d’intronisation, le Général Deconinck a déclaré son «intention claire d'engager tous les acteurs nationaux et internationaux impliqués dans la sécurité du Mali et de travailler en étroite collaboration avec eux ». Il a entrepris au lendemain de sa prise de fonctions une tournée de prise de contact avec les Secteurs où la Force est déployée, dans le nord et le centre du pays.

Pour plus d’information sur le nouveau commandant de la Force de la MINUSMA, rendez-vous sur notre site internet:

https://minusma.unmissions.org/le-g%C3%A9n%C3%A9ral-de-division-jean-paul-deconinck-au-commandement-de-la-force-de-la-minusma

 

ACTIVITES DE LA DIRECTION DE LA MINUSMA ET ACCORD DE PAIX

Le 6 avril, le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général pour le pilier politique, Monsieur Koen Davidse, a participé à une rencontre d’échanges avec les membres des Autorités Intérimaires, des Collèges Transitoires, des Conseillers Spéciaux et des Gouverneurs des 5 régions du Nord. Cette  rencontre, soutenue par la MINUSMA, a permis de créer un cadre d’information et d’échanges entre le Ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat, et les membres des Autorités Intérimaires et des Collèges Transitoires des régions de Gao, Kidal, Tombouctou, Taoudenit et Ménaka, et les Gouverneurs des Régions.

Monsieur Davidse a réitéré l’engagement de la MINUSMA, des Nations Unies et de l’ensemble des Partenaires Techniques et Financiers, de s'acquitter pleinement de leurs engagements vis-à-vis des populations à travers l’appui aux Autorités intérimaires et aux Collèges Transitoires.

Des sessions de formations au profit des Autorités intérimaires, des membres des Collèges Transitoires et les Conseillers spéciaux des Gouverneurs des cinq régions se sont poursuivies jusqu’au 10 avril, avec l’appui de plusieurs sections de la MINUSMA, notamment la Division des Affaires civiles et UNPOL. A l’issue des travaux, plusieurs recommandations ont été faites, incluant entre autres la mise à la disposition de frais d’installation, la mobilisation des ressources pour les infrastructures dans chaque région et l’encouragement à œuvrer pour la facilitation du retour de l’administration de l’Etat dans le nord du pays.

Le 12 avril, Monsieur Davidse a procédé à la remise officielle des Actes de l’Espace d’interpellation démocratique (EID) au Médiateur de la République, Monsieur Baba Akhib Haidara, au cours d’une cérémonie officielle organisée à cet effet au siège du Bureau du Médiateur à Bamako.

Il est à rappeler que la Division des droits de l’Homme et de la protection (DDHP) et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme au Mali ont appuyé l’impression des Actes des différentes sessions de l’EID de 2008 à 2015. Cet appui s’inscrit dans l’optique globale de la reconstitution de la mémoire collective du peuple malien, notamment à travers la recherche, la collecte, la documentation et l’impression des Actes de l’EID de 2008 à 2015, la consolidation de la démocratie et l’Etat de droit, la recherche de la vérité, la promotion des droits de l’homme et la lutte contre l’impunité au Mali.

La remise des actes a été suivie d’une brève visite au Centre de documentation du Bureau du Médiateur.

Le 12 avril, le chef de bureau de la MINUSMA à Gao a rencontré le Coordonnateur du MOC, le  Mécanisme Opérationnel de Coordination, le Col. Rhissa, afin de discuter de l'évolution sécuritaire dans la ville de même que les prochaines étapes du déploiement du MOC. Ces rencontres régulières avec différents acteurs, partie prenantes au processus de paix, font partie du travail de bons offices et de médiation de la MINUSMA.

À noter qu’au niveau du suivi de l’Accord de paix, la prochaine réunion de la CTS, la Commission Technique de Sécurité, se tiendra les 19 et 20 avril à Bamako.

RENFORCEMENT DES CAPACITES

Sécurité

Le 7 avril, la Police des Nations Unies, UNPOL, a complété une formation entamée le 28 mars en renforcement des capacités pour la sécurisation des installations de l’Etat pour 40 membres des Forces de Défense et de sécurité maliennes. Les participants ont également été sensibilisés à la lutte contre le terrorisme et à la prévention de la torture.

Par ailleurs les sessions de sensibilisation sur l’Accord de paix se poursuivent dans les régions, avec une emphase sur les autorités intérimaires, par le biais d’un exposé de la Division des Affaires civiles. Le 6 avril une activité de sensibilisation sur l’Accord de paix et le mandat de la MINUSMA a eu lieu à l’école de santé Bouctou, au quartier Djingareye BER de Tombouctou pour environ 80 étudiants.

Droits de l’Homme, de la Femme et de l’Enfant

Les 6 et 7 avril, s’est tenue une formation au profit d’une douzaine d’agents de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) de Mopti. La formation a notamment permis de renforcer les capacités des participants sur la conduite d’entretien avec les victimes de violences sexuelles liées au conflit, grâce à des présentations du bureau de la Conseillère Principale pour la Protection des femmes et de la Division des Droits de l’Homme et de la Protection. Les agents de la CVJR de Tombouctou bénéficieront aujourd’hui et demain de la même formation.

Toujours à Mopti, les 5 et 6 avril s’est tenu un forum régional sur le rôle et la participation des victimes dans le processus de la justice transitionnelle au Mali, à l’appel de la Coordination régionale des associations des victimes des différentes crises au Mali. Une cinquantaine de personnes venues de plusieurs cercles de la région de Mopti ont participé à la formation, soutenue par la Division des Droits de l’Homme et de la Protection de la MINUSMA. Le forum s’est soldé par la signature d’un acte d’engagement en faveur du processus de la justice transitionnelle. L’acte se traduit principalement par la création d’un climat de confiance entre les victimes et leurs associations, la coopération avec les autorités locales et traditionnelles, et l’élaboration d’une liste des victimes au niveau des villages.

Du 11 au 13 avril, des officiers et sous-officiers du MOC, le Mécanisme opérationnel de coordination, de Gao ont bénéficié d’une formation sur les droits, la protection et le bien-être de l’enfant en situation de conflit armé. Cet atelier, organisé par la Section Protection de l’Enfant de la MINUSMA en étroite liaison avec le bureau régional des Droits de l'Homme et de la Protection et la composante UNPOL, a permis à une cinquantaine de participants de différents horizons, autant les FAMA que les groupes armés signataires, d’échanger sur les standards de protection de l’enfant, les violations graves des droits de l’enfant, et leurs rôles et responsabilités relatifs à la protection de l’enfant.

SUIVI DE LA SITUATION DES DROITS DE L’HOMME

Au cours de la semaine en revue, la DDHP a déployé plusieurs missions de terrain, conduites par les chargés des droits de l’Homme, afin d’effectuer le suivi des allégations et abus des droits de l’homme documentés.

Ainsi, les 5 et 6 avril, les chargés des droits de l’Homme ont participé à une mission conjointe de la MINUSMA à Takalout, dans la région de Kidal. L’objectif de cette mission pour la DDHP était de faire le suivi et d’enquêter sur les violations et abus des droits de l’Homme, y compris le suivi des allégations de déplacements récents de population.

Du 6 au 11 avril, les chargés des droits de l’Homme ont effectué une mission d’enquête dans la région de Ségou, dans les localités de Niono, Diabaly et Boukaouaré. L’objectif de la mission était d’enquêter sur les allégations de violations des droits de l’homme, les déplacements, ainsi que les allégations d’arrestation arbitraire dans la région.

Les 11 et 12 avril, une équipe de chargés des droits de l’Homme a effectué une mission d’enquête sur les allégations d’abus des droits de l’homme à Anéfis, région de Kidal par des éléments de groupes armés signataires. La DDHP a également effectué le suivi  de cas individuels d’abus des droits de l’Homme.

STABILISATION ET REDUCTION DES VIOLENCES COMMUNAUTAIRES

Le 12 avril, une cérémonie de remise de quatre projets de réduction des violences communautaires (CVRs) s'est tenue à Tin Fatima, au nord de Ménaka. Ces projets, financés par la Division de la Réforme du Secteur de Sécurité/ Désarment, Démobilisation et Réintégration (RSS/DDR), concernent deux écoles primaires (l’une pour Chimam et l’autre pour Tin Fatima), un Centre de santé communautaire (SCOM) et un système d’adduction d'eau à Tin Fatimata.

Le 11 avril, trois autres projets CVRs dont une école primaire, un puits à grand diamètre, un marché et un parc de vaccination des animaux, ont été remis à la Communauté d’Inagar, au nord-ouest de la région Ménaka. Ces projets ont été financés par la section RSS-DDR de la MINUSMA et exécutés par les ONGs GARi et TARAKATE ainsi que l’OIM.  Ces projets permettent la création d’emplois dans les communautés, de faciliter l’accès aux soins de santé et de réduire certaines querelles notamment autour des pompes à eau.

Le bulletin mensuel de notre Section Stabilisation et Relèvement couvrant le mois de mars 2017 a été publié en début de semaine. Ce bulletin, comme vous le savez, rend compte de toutes les activités menées, avec l’appui des partenaires onusiens et des pays donateurs, des activités menées en soutien à la reconstruction du pays, notamment par le biais de financement à travers les Projets à impact rapide (QIPs), le Fonds pour la Consolidation de la Paix (PBF) et le Fonds Fiduciaire en soutien à la Paix et la Sécurité au Mali.

A noter que ce bulletin, outre les données sur les projets réalisés depuis le déploiement de la MINUSMA au Mali en 2013, comprend des informations sur les projets récemment approuvés pour exécution. A relever à cet égard que durant le mois de mars, trois projets importants à impact rapide ont été approuvés. Il s’agit de :

La réalisation de 4 forages à motricité humaine dans 4 villages du cercle de Kati (Région de Bamako).L’objectif de ce projet est de renforcer l’accès à une eau potable de qualité dans 4 villages où 4 800 personnes vont en bénéficier. L’initiative va contribuer à la réduction de maladies liées à l’eau. Ce projet est parrainé par l’unité de la Coordination Civilo-Militaire de la MINUSMA pour un budget de plus de 46 000 $US.

La Réhabilitation, construction de locauxadditionnels et équipement du Centre de Santé Communautaire (CSCOM) de Samba, cercle de Koro (Région de Mopti).Le principal objectif du projet est de fournir au CSCOM de Samba du matériel médical de base. Le projet va renforcer les capacités opérationnelles du centre de santé communautaire, améliorer les conditions de travail du personnel, et prévoit la réhabilitation du bâtiment principal et la construction d’une clôture, d’un magasin et d’un hangar. Ce projet comprend également la fourniture de motos pour la mobilité du personnel de santé. Le projet est soutenu par notre composante Police (UNPOL) pour un budget de  plus de 25 000 $US.

Dotation des écoles fondamentales publiques de Fafa, Tabankort, Inagar et Tin-Fadimata en mobiliers scolaires (Régions de Gao et Ménaka).Le projet vient compléter la construction et réhabilitation des écoles concernées, aussi financées par la MINUSMA dans le cadre d’un projet de Réduction des Violences Communautaires (RVC). Il permettra de rendre opérationnelles ces établissements, par la fourniture de mobilier dont 420 tables-bancs. Globalement, ceci concourt à renforcer les capacités des collectivités locales à rouvrir les écoles touchées par la crise de 2012 et à la promotion de l’éducation pour tous. Le projet est soutenu par la Section RSS/DDR de la MINUSMA pour un budget de plus de 48 000$US.

Ce bulletin est disponible sur le lien suivant : https://minusma.unmissions.org/file/6266/download?token=aAzGaRy_

Tous les bulletins sont disponibles sur notre site internet: https://minusma.unmissions.org/bulletin-mensuel

SECURISATION

Du côté de la Force de la MINUSMA, dans la foulée des incidents violents qui ont ébranlé la ville de Gao, faisant un mort le 5 avril, la MINUSMA a renforcé ses mesures de sécurité dans la ville, notamment via des patrouilles de la Police des Nations Unies, UNPOL, en plus de faciliter le retour du Gouverneur de Gao.

Dans la nuit du 6 avril, à d’Aguelhok, la MINUSMA s’est déployée pour sécuriser les localités qui ont connu des affrontements entre jeunes de différentes communautés. Des dommages matériels, liés à des saccages et incendies, ont été rapportés.

Le 7 avril, la MINUSMA a facilité la MEDEVAC vers Gao de quatre membres des GATIA blessés dans une attaque contre deux check-points d’Anéfis. Suite à l’attaque, qui a fait trois morts et sept blessés, la MINUSMA a déployé une QRF –Force de Réaction Rapide – et une unité de neutralisation des explosifs, ainsi qu’une équipe d’enquête pour sécuriser le secteur.

Le 11 avril,  s’est tenue à Tombouctou la cérémonie de remise du deuxième point de contrôle (check-point) réhabilité aux FAMA, un projet de la MINUSMA financé par le fonds multi-donateurs (Fonds Fiduciaire ou Trust Fund), via une contribution de  la Norvège à hauteur de plus de 127 millions de Francs CFA. La cérémonie s’est déroulée en présence des autorités civiles et militaires maliennes, notamment le gouverneur et le maire de Tombouctou et le gouverneur de Taoudéni, puisque le point de contrôle se trouve sur l’axe Tombouctou-Taoudénit. Ce projet vise à renforcer le dispositif sécuritaire aux alentours de la ville de Tombouctou et d’empêcher d’éventuelles incursions terroristes.

Au niveau des opérations, la Force de la MINUSMA a effectué 427 patrouilles, tenu 255 check-points et opéré 40 escortes.

INCIDENTS DE SECURITE

On termine sur les questions sécuritaires. Le 11 avril, deux hommes armés non-identifiés ont attaqué une grue de la MINUSMA sur laquelle se trouvaient deux employés civils; l’incident s’est produit à environ 30 km de Tombouctou sur la route de Ber. L’attaque n’a heureusement fait aucun dommage ni blessés. La MINUSMA a lancé une QRF et a envoyé un soutien aérien pour renforcer la sécurité dans le secteur.

Le 12 avril, une patrouille de la MINUSMA a été la cible de tirs d’armes légères à Gao par deux hommes armés non-identifiés, qui ont aussitôt pris la fuite. Aucun blessé ou dommage n’ont été enregistrés.