La MINUSMA humanise la prison de Tombouctou avec l’alphabétisation des détenus.

21 avril 2022

La MINUSMA humanise la prison de Tombouctou avec l’alphabétisation des détenus.

Occuper utilement les détenus et améliorer leurs chances de réinsertion sociale, tel est la double visée du projet d’alphabétisation, initié par la MINUSMA et la Direction régionale de l’Administration pénitentiaire et de l’Education surveillée. Au-delà des perspectives qu’elle offre à une soixantaine de détenus de la Maison d’arrêt et de Correction de Tombouctou, cette action de la MINUSMA contribue à l’humanisation de l’établissement pénitentiaire.

 

 

Humaniser les établissements pénitentiaires…

 

L’humanisation des prisons constitue un important pilier de l’action de la MINUSMA en faveur des établissements pénitentiaire. Le Colonel Harouna TANGARA, Directeur régional de l’administration pénitentiaire, explique que « ces cours d’alphabétisation en langues nationales songhaï et tamasheq sont plus qu’un droit pour les détenus. L’acquisition de nouvelles connaissances et compétences fait du détenu une nouvelle personne, utile à la société ». En plus du français et de l’anglais basiques, le songhaï et le tamasheq qui sont les langues vernaculaires de la région, sont enseignés aux apprenants.

 

Pour les pensionnaires de la Maison d’Arrêt et de Correction de Tombouctou, dont la majorité est jeune, ces cours permettent aussi de renouer, le temps d’un trimestre, avec les études et d’améliorer leurs aptitudes en communication.

M.Y, jeune homme âgé d’une vingtaine d’années, se réjouit de ce retour à l’école : « nous apprenons des choses à travers les langues que nous parlons quotidiennement. Je suis surtout content des cours d’anglais. C’est une langue que j’aime et que je voudrais pouvoir la parler et l’écrire ».

 

 

Et favoriser la réinsertion des détenus à leur sortie

 

Le projet d’alphabétisation répond au souci de réinsertion des détenus. Cet apprentissage permet aux pensionnaires de la Maison d’Arrêt et de Correction d’envisager la période post-carcérale avec plus de confiance.

« Ils sont pour la plupart jeunes et ont l’avenir devant eux. Ils peuvent mieux l’envisager en saisissant l’opportunité que représentent ces cours. S’ils sont à l’abri de l’oisiveté, ils sont hors de portée du risque de récidive. En même temps, au terme des trois mois d’alphabétisation, le taux des détenus analphabètes est réduit. Mieux, ils sont en mesure de lire les petites annonces en vue d’obtenir un travail », affirme le Directeur régional de l’administration pénitentiaire et de l’Education Surveillée.

 

 

« Tous les détenus sont désireux de prendre part aux cours. C’est la preuve que le projet est apprécié », affirme l’un des formateurs, qui se dit « agréablement surpris par leur motivation et leur volonté d’apprendre ». Il justifie cet engouement par le fait que nombre d’entre eux ont expérimenté des ruptures dans leur scolarité avec leur incarcération.

 

La MINUSMA a réalisé et réhabilité des infrastructures, en plus des équipements et des sessions régulières de renforcement de capacités des acteurs du domaine pénitentiaire. Ainsi, dès 2015, elle a financé, pour plus de 23 millions de francs CFA, la réhabilitation complète et l’équipement de la Maison d’Arrêt et de Correction et la résidence du Régisseur de Tombouctou. Cette action menée avec le concours du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) avait pour objectif d’appuyer le rétablissement de l’autorité de l’Etat et d’améliorer les conditions de détention. Une année plus tard en octobre 2016, toujours dans la région de Tombouctou, ce sont les réhabilitations des Maisons d’Arrêt et de Correction de Diré, à hauteur de plus de 17 millions de francs CFA et de Niafunké pour plus de 26,8 millions de francs CFA qui ont été financées par la Mission onusienne. Celle-ci accompagne sur le long cours les établissements pénitentiaires du Mali, aux plans logistique et technique et ce, dans de nombreux domaines y compris celui de la sécurité. Pour exemple, en 2021, la MINUSMA en collaboration avec la Direction régionale de l’Administration pénitentiaire et de l’Education surveillée (DRAPES), a organisé un exercice de simulation pratique pour tester le dispositif de défense et de protection de la Maison d’Arrêt et de Correction de Tombouctou.