Le chef de l’ONU visite le centre du Mali, « la clé de la solution du problème malien »

30 mai 2018

Le chef de l’ONU visite le centre du Mali, « la clé de la solution du problème malien »

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, s’est rendu ce mercredi à Mopti, dans le centre du Mali, pour souligner combien l’insécurité que connaît cette région risque de mettre en péril le processus de paix dans le pays. 

« Je crois que le centre du Mali est aujourd’hui la clé de la solution du problème malien », a dit M. Guterres à l’issue d’une rencontre avec des responsables de l’administration locale, des chefs religieux et des représentants de la société civile, notamment des femmes et des jeunes, au quartier général régional de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) à Mopti.

« Il faut à tout prix éviter l’effondrement du centre du Mali, il faut à tout prix rétablir la sécurité et la normalité dans le centre du Mali », a ajouté le chef de l’ONU, qui a saisi cette occasion pour demander « une solidarité bien plus forte de la communauté internationale ».

Selon lui, il y a chez les populations de la région de Mopti et chez leurs dirigeants « une volonté, une détermination de lutter pour la paix ». « Ils ont besoin de paix et de sécurité. Ils ne veulent pas de confrontations entre les communautés ou des confrontations entre groupes ethniques ou groupes religieux. Ils exigent cette paix », a dit M. Guterres.

Les Casques bleus de l’ONU ont été déployés au Mali en 2013 à la suite d'une violente insurrection menée par des rebelles séparatistes tentant de prendre le contrôle du nord du pays et d'un coup d'État militaire ultérieur. La MINUSMA est présente au Mali pour aider à maintenir un accord de paix fragile en appui aux autorités nationales et pour protéger les civils.

Aujourd’hui, l’ONU est particulièrement préoccupée par la situation sécuritaire dans le centre du Mali, les régions de Mopti et Ségou étant les plus touchées, avec des affrontements intercommunautaires répétés.

Cette insécurité a lieu dans un contexte où le processus de paix malien avance avec lenteur et où des élections présidentielle et législatives sont prévues plus tard cette année.

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Une visite de « solidarité avec le peuple malien »

Plus tôt dans la journée, le Secrétaire général s’est rendu à la Grande mosquée de Mopti où il a rencontré l’imam. Les deux hommes et leurs entourages ont discuté assis sur les tapis recouvrant le sol de cette mosquée haute de 15 mètres et bâtie de briques et de crépis, alors que des ventilateurs au plafond brassaient l’air chaud.

Il s’agit d’une visite de « solidarité avec le peuple malien », a expliqué M. Guterres à l’imam. Chaque année, au moment du Ramadan, il effectue une visite dans un pays musulman pendant laquelle il fait le jeûne pour exprimer son hommage « à la communauté des musulmans partout dans le monde ».

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Réaffirmer la solidarité sans réserve de l’ONU avec le G5 Sahel

Le Secrétaire général s’est également rendu à Sévaré, à 15 kilomètres de Mopti, au quartier général de la Force conjointe G5 Sahel formée par cinq pays de cette région (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) pour lutter contre les activités des groupes terroristes et de la criminalité transnationale organisée.

L’opérationnalisation de cette force composée à terme de 5.000 soldats a pris du retard et n’a pas encore atteint sa pleine capacité opérationnelle.

« J’aimerais bien pouvoir mieux les appuyer. J’étais en faveur d’un mandat plus fort », a dit M. Guterres lors d’un point de presse dans la cour du camp de la Force du G5 Sahel où flottent les drapeaux des cinq pays.

« Nous n’avons pas obtenu tous les objectifs que nous nous sommes fixés pour mieux appuyer la force G5 Sahel, mais nous ferons de notre mieux », a-t-il ajouté. Il a cité l’appui que peut apporter la MINUSMA et a promis de plaider auprès de la communauté internationale pour que le G5 Sahel « puisse disposer des ressources financières, matérielles nécessaires à son efficacité ».

« Notre solidarité avec le G5 Sahel est une solidarité sans réserve », a souligné le chef de l’ONU, appelant la communauté internationale à investir massivement dans le développement du Sahel, « parce qu’il n’y a pas de paix sans sécurité et il n’y a pas de développement sans paix ».