Le 24 juin dernier, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU (RSSG) au Mali, El-Ghassim WANE, a reçu une délégation de responsables de différentes associations d’artistes et de producteurs malien. Les acteurs des industries de la culture et le Chef de la MINUSMA ont échangé à bâtons rompus sur les voies et moyens d’impliquer davantage la production artistique et culturelle malienne dans la recherche de la paix, de la réconciliation et de la stabilisation.

Ils étaient une dizaine de dirigeants d’organisations faitières dont la Fédération des Artistes du Mali (FEDAMA), l’Union des Association d’Artistes Producteurs et Éditeurs du Mali (UAPREM), le Réseau des opérateurs culturels KYA ainsi que les Rencontres photographiques de Bamako, à échanger avec le RSSG WANE sur l’importance de la culture dans le retour de la paix et de la réconciliation au Mali. Une initiative du Chef de la MINUSMA saluée par ces acteurs culturels malien(ne)s. « C’est quelque chose de très important que la MINUSMA ait pensé à se dire que la stabilisation du Mali passe aussi par l’implication des acteurs culturels maliens… » a déclaré Adama TRAORE de la FEDAMA. « Il est important d’interagir avec les différents segments de la population malienne et de les mobiliser tous au service de la cause de la paix et de la réconciliation au Mali » a renchéri le RSSG WANE. Pour lui : « ils font déjà un travail remarquable en vue de promouvoir la paix et nous voudrions évidemment que ce travail se poursuive et s’intensifie avec notre appui dans toute la mesure du possible ».

Ainsi, au cours de ce premier entretien, des pistes de collaboration ont été dégagées, comme l’a expliqué Fousseyni DIAKITÉ, le Président du Réseau KYA. Saluant « la grande première » que constitue cette réunion, M. DIAKITÉ explique qu’il est envisagé, avec l’appui de la MINUSMA, « de mener des actions sur toute l’étendue du territoire malien à travers l’art et la culture pour recouvrer cette paix que l’on cherche. Pour que, dit-il avec lyrisme, notre culture et nos arts soient nos armes pour retrouver la paix ». Déterminés à concrétiser le partenariat qu’ils appellent de leurs vœux les parties ont, selon le El-Ghasim WANE : « convenu d’identifier un certain nombre de projets et d’idées et de domaines dans lesquels nous pourrions travailler et de nous revoir dans trois semaines environs pour faire le point et s’accorder maintenant sur la marche concrète à suivre ».

Cette rencontre a été organisée par la Division de la Communication de la Mission onusienne au Mali. Relais de diffusion de messages de paix, les artistes, en particulier les musiciens sont déjà des partenaires privilégiés dans la communication et la sensibilisation des populations à la cause de la Paix au Mali. Cette rencontre et les suivantes seront déterminantes dans le renforcement de ce partenariat au bénéfice des Maliennes et des Maliens. « La culture est un vecteur qui permet d’atteindre des populations que très certainement nous ne pouvons pas atteindre par les moyens classiques qui sont les nôtres et je pense que les mobiliser ne peut que renforcer notre capacité à interagir avec les différents segments de la population malienne et donner un peu plus de poids au message de paix et de réconciliation qui est le nôtre, au service duquel nous travaillons », a conclu le RSSG WANE.

« Le Mali est en crise, mais tout n’est pas en crise au Mali »

El-Ghassim WANE a convié, le 26 juin dernier, une dizaine de peintres et de photographes à exposer leurs œuvres dans les jardins de la résidence bamakoise du Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU au Mali. Une initiative qui pour le Chef de la MINUSMA, entre dans le cadre de la mobilisation du système des Nations Unies en faveur des artistes et des acteurs culturels. Outre le fait qu’il soit un mélomane, le premier responsable de l’ONU au Mali, soutent sa démarche vis-à-vis des artistes par trois raisons fondamentales.

« La première est que le Mali est en crise. Mais je voudrais envoyer le message que tout n'est pas en crise au Mali. Et que dans ce Mali en crise, il y a des talents… » a-t-il expliqué. La seconde raison ajoute-il est : « que les artistes, les chanteurs, les autres talents qui s'expriment à travers l'art, sont un vecteur pour transmettre des messages au sein de la société, pour mobiliser les gens. Les Maliennes, les Maliens pour qu'ils s'engagent davantage afin de hâter l'avènement d'un Mali en paix ». Enfin, souligne le RSSG, « le troisième aspect porte un peu sur la nécessité d'apporter un appui à ces talents, à ces innovateurs. La crise, à la fois politique, sécuritaire, sanitaire à cause de la COVID, les a beaucoup affectés, tout comme elle a affecté beaucoup d'autres secteurs de l'économie malienne et que, peut-être, en exposant ces talents, en leur permettant de bâtir des liens, nous pourrions offrir un certain nombre de perspectives. Tels étaient les objectifs poursuivis ».