Les femmes échangent sur les voies et moyens d’accroitre leur participation à la mise en œuvre et au suivi de l’accord de paix

17 juillet 2018

Les femmes échangent sur les voies et moyens d’accroitre leur participation à la mise en œuvre et au suivi de l’accord de paix

Du 9 au 11 juillet dernier a eu lieu, un atelier de réflexion et de renforcement des capacités, afin d’augmenter le niveau de participation des femmes à la mise en œuvre et au suivi de l’accord pour la Paix et la Réconciliation, issu du processus d’Alger. Des recommandations devant permettre de palier à cette sous-représentation des femmes sont sorties de ces trois jours de réflexion. Leur application devrait avoir des répercussions positives sur les efforts entrepris pour parvenir à la paix au Mali.
La MINUSMA en collaboration avec ONUFEMMES, FNUAP et le Ministère de la Promotion de la Femme, l’Enfant et la Famille a élaboré un projet intitulé " De victimes à actrices de la paix : Renforcement de la participation des femmes dans la mise en œuvre de l’accord de paix et l’amélioration de la cohésion sociale". Financé par l’Initiative pour la Promotion du Genre 3, du Fonds pour la consolidation de la Paix, ce projet vise à promouvoir une paix durable et inclusive, grâce à une plus grande participation des femmes dans la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali.
Un exercice prévu de longue date
C’est le 16 janvier dernier, en marge de la 23ème session ordinaire du CSA, qu’une délégation de femmes de la société civile et des mouvements signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, issu du processus d’Alger, a rencontré son Président et les représentants des différentes parties signataires de l’Accord. Objectif : demander une plus grande implication des femmes dans le processus de mise en œuvre dudit accord. Se basant sur la loi 052/2015 sur la promotion du genre et des recommandations de la résolution 1325 (2000) du Conseil de Sécurité des Nations Unies, elles ont donc demandé la recomposition du CSA et de ses sous-comités, en vue de permettre qu’il y ait plus de femmes impliquées à haut niveau dans le processus de paix au Mali.
C’est à cette époque qu’a été décidé d’organiser l’atelier des 9, 10 et 11 juillet dernier.
Un engagement de haut niveau…
La cérémonie d’ouverture de l’atelier des 9, 10 et 11 juillet dernier était présidée par Koen Davidse, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies en charge du pilier politique de la MINUSMA, le Haut Représentant du Président de la République du Mali, Mahamadou Diagouraga et, Son Excellence Boualem Chebihi, l’Ambassadeur de la République d’Algérie. Les femmes des parties signataires de l’Accord pour la Paix, des organisations de la société civile féminine et des structures étatiques y étaient présentes en nombre.
M. Davidse a mis l’accent sur les préoccupations de la MINUSMA contenues dans la Résolution 2423 (2018) sur le Mali, pour une plus grande représentation des femmes dans les mécanismes de l’Accord. Il a exhorté les participantes à des travaux fructueux tout en explorant les mécanismes aussi bien formels qu’informels pour leur inclusion. Il a exprimé son souhait que le présent atelier contribue à renforcer l’implication des femmes aux mécanismes de suivi de l’accord et qu’il dégage une feuille de route pour une meilleure implication et participation des femmes au processus de paix. « Car, a-t-il dit : toute paix ne peut être pérenne sans le rôle moteur des femmes ! »
Son Excellence l’Ambassadeur de l’Algérie a salué l’initiative importante qui cadre avec l’objectif de l’Accord qui est de regrouper de large frange de la société malienne et de l’objectif d’appropriation de l’Accord. Le CSA dont il est également le Président, fait la promotion de l’inclusivité au sens large et invite à réfléchir à des propositions consensuelles. Le CSA appuie toute sorte de promotion qui va dans le sens du suivi de l’Accord.
Pour le Secrétaire général du Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, l’activité est en lien direct avec la Résolution 1325 (2000) et la politique nationale genre. La loi N° 2015-052 du 18 décembre 2015 « … instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives… » a été l’occasion de négocier pour que l’inclusion des femmes dans le suivi de l’accord soit une réalité. Dans cet esprit ont été organisées les assises des femmes qui ont fait des recommandations fortes pour leur inclusion. Beaucoup d’efforts ont été déployés et l’Accord qui est d’actualité, fait partie des outils majeurs. Les questions de femmes sont des questions importantes qui ne peuvent pas être négligées. Des membres des commissions comme CNDDR, CVJR et du Commissariat à la réforme du secteur de la sécurité, en plus des experts de la MINUSMA et de l’ONU Femmes, ont accompagné les participantes dans leurs réflexions.
Trois jours d’échanges pour aboutir à de fortes recommandations
Des recommandations fortes sont issues de l’atelier, notamment la prise en compte des femmes dans la mise en œuvre de l’accord au niveaux national et local. Ceci, à travers la participation politique (– application de la loi 052) mais aussi, le Conseil consultatif élargi, les autorités intérimaires au niveau des cercles, le CSA, les mécanismes de suivi de l’Accord. Parmi elles, le Comité National de DDR ; ( CNDDR, la Commission nationale de la Réforme du Secteur de la Sécurité. Les femmes recommandent également la création d’une commission d’observation indépendante des femmes pour la mise en œuvre de l’accord. Elles souhaitent aussi élaborer une stratégie genre, en fonction de l’évolution de la mise en œuvre de l’accord. Le respect strict des textes nationaux, régionaux et internationaux auxquels le Mali a souscrit est aussi un point important de leurs recommandations. Pour elle, la diffusion et la poursuite de la diffusion de l’accord de paix au sein de toutes les communautés dans les différentes langues reste un impératif.
Les recommandations ont été lues lors de la cérémonie de clôture, en présence du Secrétaire général du Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies, Koen Davidse, du représentant du HRPR, des partenaires bilatéraux.