Les Femmes défilent pour rappeler leur rôle dans la refondation du Mali

10 mars 2022

Les Femmes défilent pour rappeler leur rôle dans la refondation du Mali

 

Le Mali a choisi de célébrer l’édition 2022 de la Journée internationale des femmes en mettant l’accent sur « le rôle des femmes dans la refondation du Mali ». La célébration de cette journée qui s’est tenue pour la première fois sur le boulevard de l’Indépendance, a réuni les femmes leaders représentantes de la société civiles mais aussi des centaines de femmes anonymes qui ont fait le déplacement pour réaffirmer l’importance de leur rôle pour un Mali meilleur.

 

 

En ce 8 mars 2022, au pied du monument de l’indépendance, des centaines de femmes, en tenues d’apparat des escadrons de personnels féminins des Forces de défense et de sécurité du Mali, jalonnent le boulevard de l’indépendance, du monument à la bourse du travail, théâtre de la célébration de cette année. Policières, soldates, gardes nationales, secouristes et gendarme, ou encore fonctionnaires et représentantes de la société civile, toutes sont prêtes pour le défilé, clou de la cérémonie. Le rouge, le bleu et le vert étaient à l’honneur pour symboliser « le rôle de la femme dans la refondation ».

 

 

Présidé par le Premier ministre Choguel Kokala MAÏGA, ce rassemblement était l’occasion pour le gouvernement malien de réaffirmer son attachement au rôle que la femme malienne doit jouer dans les différents processus en cours au Mali, y compris celui de la refondation. Selon le Premier ministre, ce dernier dossier est l’une des 10 priorités de la transition confiée à celles qu’il appelle « les amazones du gouvernement », ces femmes qui dirigent des départements ministériels d’importance comme la Santé, l’Education, les Transports, le Travail et le Dialogue social ou encore, la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille. Coordonnatrice de l’événement et ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, pour WADIDIE Founè COULIBALY, le thème choisi « est en parfaite harmonie avec la préoccupation du moment car, notre pays est confronté aux conséquences d’une crise multidimensionnelle qui a ébranlé les fondements de la Nation elle-même ». Décrivant un contexte préoccupant, Mme WADIDIE explique que la situation « n’a d’autre alternative que le dialogue inclusif pour une solution durable. Ce processus de dialogue ne pourrait se développer sans la participation de NOUS les femmes, des jeunes et des leaders d’opinion ».

 

 

Après avoir rappelé les engagements internationaux du Mali en faveur de l’égalité des genres, la Ministre WADIDIE a par ailleurs souligné les avancées dans l’amélioration des conditions des femmes. Elle a ainsi cité « la mise en œuvre de la loi 052 (12-2015) qui a contribué sans nul doute à améliorer la représentativité des femmes dans les instances de prise de décision ; la participation des femmes aux assises nationales de la refondation ; l’intégration des femmes dans le suivi de l’Accord ; la prise en charge holistique des victimes de violences basées sur le genre… Et, la mise en œuvre du plan national de la résolution 1325 (sur Femme paix et sécurité ndlr) ». Des avancées chères au Chef de la MINUSMA, également présent ce jour.

 

 

L’inclusion des femmes, plus qu’un principe pour l’ONU

Invité à prendre la parole au nom de l’ensemble du système des Nations Unies au Mali, El-Ghassim WANE, a lui aussi souligné le rôle important que doivent jouer les femmes au sein de la société malienne, en mettant un accent particulier sur le processus de paix en cours. Rappelant que « les femmes du Mali, depuis les indépendances à nos jours, ont été de tous les combats, » M. WANE a également souligné que « l’efficacité et l’importance du leadership féminin dans la résolution des crises et le développement ne sont plus à démontrer ». Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU a saisi cette occasion pour « saluer le rôle des femmes membres du Comité de suivi de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali (CSA). Leur engagement est plus que jamais nécessaire pour que le processus de paix, gage d’un Mali uni et indivisible soit mené à son terme. Les femmes, principales victimes des conflits doivent, selon lui, être impliquées dans le processus de construction du Mali en vue de la consolidation d’une république démocratique, plurielle et laïque. Plus précisément, les voix des femmes et des filles doivent être prises en compte dans l’élaboration des politiques et stratégie comme principe de bonne gouvernance mais aussi pour faire avancer l’agenda de l’égalité femme homme, garantie de tout développement durable, » a-t-il déclaré. Pour conclure le Représentant spécial a réaffirmé l’engagement de la MINUSMA ainsi que de l’ensemble du système des Nations Unies à accompagner le Mali « dans le combat visant à assurer que les femmes maliennes occupent toute la place qui leur revient dans l’entreprise cruciale de refondation du Mali ».