Lutte contre l’extrémisme violent : la MINUSMA encourage la participation communautaire

11 octobre 2017

Lutte contre l’extrémisme violent : la MINUSMA encourage la participation communautaire

La Division des Affaires Civiles de la MINUSMA a organisé, le 5 octobre dernier à Bamako, une rencontre entre les acteurs de la société civile malienne sur l’extrémisme violent, en partenariat avec l’organisation internationale Américaine DAI (Development Alternative Inc). Cette table ronde devait permettre de dégager des recommandations concrètes sur l’extrémisme violent au Mali et particulièrement dans le Centre et le Nord du pays.

Dans son mot de bienvenue, le Directeur des Affaires Civiles, M. Vahram Abadjian, a tenu à remercier les acteurs qui « ont bien voulu se joindre à cette dynamique pour trouver par la réflexion, des solutions à la problématique de l’extrémisme violent au Mali ». Il a également souligné la dimension complexe de la thématique, due selon-lui « au caractère multiforme des causes de l’extrémisme qui vont des raisons religieuses à la pauvreté et aux insuffisances de gouvernance ».

Représentante de DAI, Mme Aimée Teplinsky, a quant à elle fait une brève présentation de l’organisation partenaire. Basée aux Etats Unies d’Amérique, DAI est une agence d’exécution et d’appui aux programmes de stabilisation dans les pays post-conflit. L’ONG officie depuis plus de 40 ans dans les domaines du développement mais aussi de la stabilisation, de la gouvernance, du renforcement des capacités des acteurs de la société civile, de l’environnement et des énergies renouvelables et ce, dans 70 pays. C’est cette expertise qu’elle est venue mettre à la disposition de la société civile malienne, dans le cadre de la lutte contre l’extrémisme violent.

La MINUSMA soutient l’élaboration d’une politique nationale de lutte contre l’extrémisme violent

Egalement présent, l’Officier de la Section de la Réforme du Secteur de la Sécurité, du Désarmement, de la Démobilisation et de la Réinsertion/Réintégration (RSS-DDR) de la MINUSMA,  M.  Eric Blaise, a expliqué le travail de la MINUSMA et des Nations Unies en général dans le domaine de l’extrémisme violent au Mali. Il a fait savoir que de nombreuses initiatives et de projets ont été mis en œuvre par les Nations Unies, y compris la Mission onusienne au Mali.  Il a  cité à titre d’exemple, la résolution de 71/291 du 15 juin 2017 et le projet de  sensibilisation de 1000 jeunes sur l’extrémisme violent à Koro, Niono, Kadiolo, Macina Bankass, Ansongo, Kadji, Goudam, Annefif, Ménaka et Banamba.  A l’heure actuelle, précise M. Blaise : « Nous travaillons avec le Ministère des Cultes et des Affaires religieuses sur la mise en place prochaine d’un comité technique qui coordonnera les actions de lutte contre l’extrémisme violent ».

Toujours selon M. Blaise, une politique nationale de lutte contre l’extrémisme violent élaborée avec le concours de la MINUSMA, est en cours de validation. Cette politique sera fondée sur cinq axes prioritaires à savoir : la prévention, la protection, la réponse, la sensibilisation et la cohésion sociale

La société civile recommande une approche globale

Pour les représentants de la société civile malienne présents à la rencontre, il est important de considérer l’extrémisme violent comme la conséquence d’un certain nombre de maux. Il faut donc s’attaquer à ces maux pour prétendre lutter efficacement contre lui. Ainsi, les participants préconisent l’accélération de la mise en œuvre du processus de RSS et de DDR, la mise en place de la politique de lutte contre l’extrémisme violent, l’amélioration de la gouvernance, la dissociation de la religion et de la radicalisation...

D’autres recommandations, liées à la situation dans laquelle se trouve le Mali ont été faites. Il s’agit de la lutte contre le chômage des jeunes à travers la promotion d’activités de réinsertions, génératrices de revenus mais également, la création d’emplois et la formation professionnelle. A cela s’ajoute aussi le retour des réfugiés et déplacés (accueil, réinstallation). Les participants ont également fait des propositions méthodologiques plus spécifiques. A savoir, la création d’un espace interministériel dirigé par la primature, ou encore la création d’un centre de dé-radicalisation.  

Enfin, tous (organisateurs et participants) s’accordent à rappeler la nécessité de coordonner toutes les actions, afin de parvenir à une réelle synergie dans la lutte contre ce fléau qu’est l’extrémisme violent.