Le Bureau Régional de la MINUSMA de Tombouctou a entrepris le 1ere octobre dernier, une mission conjointe d’évaluation de la situation politique et civile dans la localité de Raz-el-ma, à 190 km à l'ouest de Tombouctou, dans le cercle de Goundam. Cette mission fait suite aux évènements de début du mois d’août 2016, lorsqu’un accrochage entre deux communautés a fait plusieurs morts et prisonniers. La mission faisait partie intégrante de l'opération "BRENDA" que de la Force de la MINUSMA a mené dans les jours précédents, entre Goundam et le lac Faguibine.  

Dès son arrivée sous l’ardente chaleur de midi, la délégation a rencontré les autorités locales. Le Chef du village de Raz-el-ma, M. Mohamadoun Ag Moneur s’est dit très réconforté par la visite de la MINUSMA. « Nous avons pu soumettre des doléances auxquelles nous espérons avoir une suite. Le fait de venir nous voir et entendre nos préoccupations c’est déjà un grand soulagement pour nous » s’est-il réjouit. En effet, au cours des échanges, le Chef du village a fait remarquer que les conditions de vie des 3000 habitants de Raz-el-ma sont déplorables à tous points de vue. « Nous vivons dans l’insécurité totale et aucun soutien de l’Etat ou de ses partenaires n’est jamais arrivé chez nous. Il nous manque des points d’eau et des dispensaires et nous avons besoin d’être sécurisés et de scolariser nos enfants comme tous les maliens » a-t-il expliqué, tout en soulignant l’importance de faire connaitre le contenu de l’Accord de Paix à ses concitoyens. 

La MINUSMA visite Raz-el-ma pour la première fois depuis son déploiement en 2013. Selon M. Maia, Chef du Bureau régional de la MINUSMA, le retard s’explique par plusieurs facteurs. « Si nous avons pris du temps pour venir à Raz-el-ma, c’est par ce que, la zone est d’accès difficile et, pendant longtemps, elle a été infestée par les djihadistes ». Néanmoins, il a fait savoir que la MINUSMA considère cette partie occidentale, comme un axe stratégique pour la stabilité de la région de Tombouctou. « Aujourd’hui, dans une approche très intégrée qui voit les moyens militaires et civils de la MINUSMA se concentrer sur ce secteur, nous pensons pouvoir nous approcher de plus en plus de la zone » a-t-il déclaré. En effet, la délégation a établi un premier contact afin de voir comment soutenir ces communautés. Par ailleurs, Riccardo Maia a rappelé que la MINUSMA n’est pas une agence de développement, mais contribue à la stabilisation à travers des interventions ponctuelles et concertées, en collaboration ou en appui aux agences des Nations Unies, notamment en faveur de la restauration de l’autorité de l’Etat mais aussi, du retour des déplacés et réfugiés. « Nous pensons que le retour des populations est un signe de sécurité et un indice de stabilité. Favoriser cela est une priorité pour nous tous » a-t- il conclut.