Point de presse de la MINUSMA du 10 décembre 2020

10 décembre 2020

Point de presse de la MINUSMA du 10 décembre 2020

Porte-parole : Olivier Salgado

Bienvenus chers confrères, bienvenus à toutes et à tous au point presse de la MINUSMA et merci pour votre participation. Bonjour également aux auditeurs et auditrices de Mikado FM qui nous écoutent et merci pour votre fidélité.

Nous accueillons aujourd’hui le Général de brigade Pierre-Joseph GIVRE, Chef d'état-major de la Force de la MINUSMA. Il nous présentera un état des lieux des dernières opérations militaires et celles en cours dans les zones de déploiement de la Mission.

Activités de la direction de la MINUSMA

Gestion de la crise au Centre

Le 3 décembre, le Chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh ANNADIF s’est entretenu avec l’Ambassadeur Boubacar Gaoussou DIARRA, le Secrétaire permanent du Cadre politique de gestion de la crise au Centre. Les échanges entre les deux personnalités ont porté sur les développements de la situation dans cette partie du Mali en proie à une crise multidimensionnelle depuis plusieurs années.

Réunion du groupe de suivi et de soutien à la transition au Mali

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, Mahamat Saleh ANNADIF y a participé le 30 novembre aux côtés des représentants de de l'Union africaine (UA), de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) entre autres. A cette occasion, il a souligné que la période de transition constitue une fenêtre d'opportunité pour reconstruire un nouveau Mali qui serait moins vulnérable aux crises cycliques.

Hommage

Suite à son décès, le Chef de la MINUSMA rendait hommage le 5 décembre à Hamadoun KONATE, ancien ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire. « À cet instant j’ai une pensée pieuse pour sa famille à qui je présente mes sincères condoléances. Que son âme repose en paix » a-t-il déclaré.

Hommage à nos soldats

Une cérémonie funéraire a eu lieu hier, au Quartier général de la MINUSMA en mémoire de deux Casques bleus, du Tchad et du Bangladesh, tous deux décédés suite à des complications médicales.

Le Chef de la MINUSMA était présent aux côtés de Mme NELDIKINGAR, Ambassadrice du Tchad au Niger et au Mali et le Général Dennis GYLLENSPORRE, le Commandant de la Force de la MINUSMA.

Point de situation sur la pandémie du Covid-19

Point de situation de la MINUSMA

Comme nous le faisons chaque semaine en toute transparence, voici un point sur la situation COVID au sein de la MINUSMA, qui nous préoccupe, tout comme l’évolution dans le pays. Le total des cas de la MINUSMA se réparti comme suit :

Le nombre total de membres du personnel de la MINUSMA touchés par la maladie est passé à 481. Parmi eux, 412 ont été guéris, et 3 sont décédés. La MINUSMA compte donc actuellement 54 cas actifs dans le pays, ils sont sont isolés et reçoivent les soins appropriés, 12 autres ont été évacués du Mali. Nous restons vigilants et poursuivons nos efforts pour empêcher la propagation du virus dans le pays, tout en soutenant les Maliens comme c’est le cas depuis le début de la crise.

Toutes les mesures, distanciation sociale, port du masque et utilisation de produits désinfectants sont toujours en vigueur, bien sûr et des mesures de télétravail ont été réinstaurées à la MINUSMA.

La MINUSMA adapte ses mesures en fonction de l’évolution de la propagation du virus au Mali, en parfaite coordination avec les autorités nationales et l’OMS.

Appui à la riposte nationale Remise d’un bloc de réanimation à l’Hôpital du Point G

Mardi dernier, le 8 décembre, le Chef de la MINUSMA ANNADIF, ainsi que les autorités nationales ont inauguré le nouveau bloc de soins intensifs offert par la MINUSMA à l’hôpital point G. D’un coût de près de 72 millions de FCFA, il a été construit en préfabriqué avec un raccordement au bloc principal de l’hôpital. L’édifice comprend l’équipement médical nécessaire à la prise en charge des malades et répond aux normes et standards internationaux, y compris en matière de préservation de l’environnement et de recyclage.

Débuté en juin 2020 par la MINUSMA, le projet a été mené en collaboration avec les équipes de lutte contre la pandémie au Mali. Achevé le 10 novembre dernier, le bâtiment est d’ores et déjà opérationnel après plusieurs mois de travaux réalisés pendant la pandémie.

Cette réalisation est une autre contribution des Nations Unies à la lutte contre la propagation du Covid-19, qui s’élève maintenant à plus de deux millions de dollars américains, il représente un autre signe de l’engagement continu des Nations unies auprès du Mali dans la lutte contre le Covid-19.

SSR-DDR Lutte anti-braconnage : 23 nouveaux rangers formés

Leurs certificats leur ont été remis le 26 novembre à Mopti au terme d’une formation aux techniques de contre-braconnage pour la protection des communautés et des éléphants de la région du Gourma, s’étendant à Tombouctou, Mopti et Gao.

Cette formation entre dans le cadre de la deuxième phase du projet portant sur la "Sécurité communautaire et soutien à la lutte contre le braconnage dans la région du Gourma”. A travers son Fonds fiduciaire pour la paix et la sécurité au Mali, la MINUSMA a injecté plus de 319 millions de FCFA dans cette deuxième phase. Depuis, 95 rangers ont été formés et équipés.

Appui au processus électoral

Appui aux opérations spéciales d’enregistrement

La MINUSMA soutient le ministère de l'Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD) dans les opérations spéciales d’enregistrement et appelle les maliens éligibles à s’enregistrer et participer activement au processus électoral. Lancée le 1er décembre dans le District de Bamako, cette opération vise à collecter les données biométriques des jeunes de plus de 15 ans inscrits dans la base de données du Recensement administratif à vocation d’état civil (RAVEC) mais qui n’ont ni photo ni empreintes digitales enregistrés dans le système.

Justice

Standards internationaux en matière de déontologie judiciaire

Du 30 novembre au 2 décembre, le ministère de la Justice et des droits de l’Homme, l’ONUDC (Office des Nations Unies contre la drogue et le crime) et la MINUSMA ont conjointement organisé un atelier sur les standards internationaux en matière de déontologie judiciaire. Cet événement qui a rassemblé une quarantaine de magistrats et d’auxiliaires de justice, a été l’occasion de faire connaître les standards internationaux en matière de déontologie judiciaire.

Le renforcement de l’intégrité judiciaire constitue un élément clé de la lutte contre la corruption et l’impunité mise en exergue comme priorité par le Gouvernement malien de Transition, et du renforcement de la confiance de la population dans la Justice.

Réconciliation

Implication des femmes dans la promotion de la bonne gouvernance

Le 26 novembre à Ménaka, MINUSMA a facilité une réunion de femmes sous les auspices de la Coordination des associations et organisations féminines (CAFO) sur un projet visant à soutenir l'implication des femmes dans la promotion de la bonne gouvernance au niveau local, dans le processus de transition et dans les efforts en cours pour renforcer la cohésion sociale entre les communautés locales.

Les participantes ont notamment souligné l'absence de l’autorité de l'État dans la plupart des zones de la région de Ménaka et la présence insuffisante des forces de défense et de sécurité maliennes (MDSF). Elles ont en outre indiqué la persistance de cas de viols et d'intimidation des femmes, en particulier dans les zones reculées. En conséquence, la plupart des femmes ont cessé de s'engager dans des activités à plus de 5 km de la ville de Ménaka, par crainte d'être harcelées par des hommes armés. Les participants ont salué les efforts de MINUSMA dans l'initiative "Ménaka sans armes" qui, selon elles, a donné des résultats positifs.

Paix et réconciliation

La MINUSMA a financé et accordé un accompagnement technique à une initiative au Conseil local des jeunes d’Almoustrat, cercle de la région de Gao, visant à renforcer la cohésion sociale entre les jeunes. Cette activité de sensibilisation a eu lieu les 4 et 5 décembre et elle a été appuyée par la Section de la Communication de la Communication à Gao.

A Ménaka, le Bureau régional de la MINUSMA a appuyé et financé l’organisation d’une initiative similaire initiée par le Comité de gestion de la Radio Aadar. Il s’agit de la 2ème édition de la « Nuit de la Paix et de la Réconciliation », qui a eu lieu au Bloc scolaire Ménaka II, du 8 au 10 décembre. Cette initiative comprenait une série de conférences de sensibilisation et d’information sur la mise en œuvre de l’Accord de Paix et sur le rôle essentiel joué par la cohésion sociale dans la sécurité et la stabilité de la région.

La MINUSMA a également célébré cette Journée à Kidal en collaboration notamment avec la société civile et le président de l’Autorité intérimaire, par un exposé sur les Règles Mandela.

Les 7 et 9 décembre, la Journée a également été célébrée à Bamako en collaboration avec la Direction Nationale de l’Administration Pénitentiaire du Ministère de la Justice.

La situation sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19 avait contraint les organisateurs à reporter la célébration de cette Journée initialement prévue le 18 juillet.

Mandat de la MINUSMA

Sensibilisations communautaires sur le mandat de la MINUSMA

Du 28 novembre au 10 décembre à Gao, la MINUSMA a mené 13 activités de sensibilisation interactives sur le mandat et le travail de la Mission dans le district de Bamako et les régions de Mopti, Tombouctou, Gao et Ménaka. Ces activités ont permis à un public composé de leaders communautaires, de femmes et de jeunes leaders, de chefs traditionnels, religieux et aussi des radios de proximité, de mieux faire comprendre et connaitre la Mission onusienne et ses réalisations au Mali, des activités de communications encouragées par le Conseil de sécurité des Nations unies.

L’ensemble des activités s’est déroulé dans le respect des mesures de prévention du Covid-19 et de la règle autorisant un maximum de 50 participants par session. Au total de 650 participants ont été sensibilisés.

Activités de la Police de la MINUSMA

Appui aux Forces de sécurité

Dans la région de Ménaka la Police des Nations unies poursuit la réhabilitation et la réfection de deux miradors dans le cadre de la sécurisation de la gendarmerie de Ménaka. Quant aux travaux de construction et d’équipement du Commissariat de Police de Goundam, ils sont toujours en cours.

UNPOL a également assuré le ravitaillement en carburant d’une quantité de 1,113 litres pour les opérations conjointes avec la Police et la Gendarmerie nationale ainsi que la Protection civile.

Protection des civils

Au cours des deux dernières semaines, l’UNPOL a effectué 74 patrouilles visant d’une part à sécuriser et à mettre en confiance les populations des localités concernées et les environs afin de leur permettre de vaquer à leurs occupations, et d’autre part d’assurer la protection du personnel et des installations des Nations unies.

Activités de la Force de la MINUSMA

Arrivé du contingent britannique à Gao

Le 2 décembre, 300 soldats britanniques ont rejoint la MINUSMA.

Le détachement britannique fournira une capacité de reconnaissance hautement spécialisée. Le 8 décembre les officiers ont rejoint les soldats à Gao, afin d’installer le quartier général britannique.

En rejoignant la MINUSMA, le contingent britannique contribuera à la mise en œuvre des priorités stratégiques de la Mission. Welcome!

Appui à la Protection des Civils

Le 5 décembre 2020, suite à un grave accident de la route entre une voiture et un camion à proximité de Tessalit, la MINUSMA a évacué les blessés vers ses propres structures médicales pour qu’elles y reçoivent des soins. Le 6 décembre les blessées nécessitant des soins plus avancés ont été évacués à l’Hôpital de la MINUSMA de Gao.

Appui aux Forces armées maliennes (FAMa)

La MINUSMA a procédé le 27 novembre à l’évacuation sanitaire d’un élément des Forces armées maliennes blessé dans la région de Farabougou.

Incidents

Parmi les incidents qui ont affecté la MINUSMA :

- Le 9 décembre, un véhicule blindé de la Force de la MINUSMA faisant partie d'une escorte de ravitaillement a heurté une mine non loin du camp de la MINUSMA à Kidal. Pas de victime mais des dégâts matériels.

- Le 4 décembre une camion-benne à ordures du service de traitement des déchets de la MINUSMA a été brûlé dans la périphérie de Kidal par deux individus armés non identifiés sur une moto. Les passagers ont l'ordre de quitter le véhicule avant qu'il ne soit incendié. Les passagers sont tous sains et saufs.

- Le 30 novembre à Ménaka, plusieurs obus de mortier ont été tirés en direction du périmètre du camp de la Mission. Des tirs similaires ainsi qu’à l’arme légère ont été effectués le même jour en direction du camp de la MINUSMA et des Forces internationales.

Général de brigade Pierre-Joseph GIVRE,

Chef d'état-major de la Force de la MINUSMA

(EXTRAITS des propos introductifs)

Bonjour à tous et à toutes,

Je vais vous faire une rapide présentation des activités de la Force de la MINUSMA, au sens des opérations, du plan d’adaptation et de ce que nous avons en projet.

Je vais faire un point sur la situation sécuritaire et sur les opérations que nous avons conduit entre novembre et aujourd’hui. Ce qui est à noter est que depuis la fin de la saison des pluies, assez logiquement malheureusement, il y a une recrudescence des attaques terroristes contre la population mais aussi contre la MINUSMA et les Forces internationales. En parallèle, il y a une augmentation de l’activité opérationnelle de la Force dont l’objectif est clairement de faire baisser le niveau d’insécurité dont la population est la première victime.

Parmi les faits marquants, l’attaque du 30 novembre. Vous êtes tous au courant de cette attaque de très grande ampleur dans 3 emprises de la MINUSMA dans lesquels il y a également ou à proximité des Forces internationales, Barkhane en l’occurrence. Il y a aussi eu une attaque à Tessalit où la MINUSMA est présente avec Barkhane. Ce sont des attaques de grande ampleur parce qu’elles sont intervenues de manière coordonnée, à la même heure, au début de la journée et qu’elles ont mis en œuvre des tirs indirects de roquettes et d’obus.

Pour ces attaques du 30 novembre, il y a eu 9 obus et roquettes tirés à Kidal, simultanément à Gao avec 3 obus et 8 à Ménaka. C’est beaucoup. Certains ont explosé dans le camp heureusement sans faire de victimes mais des dégâts très légers. On peut dire que nous avons eu de la chance comme on peut dire aussi que la population civile a eu de la chance. Un des obus tirés lors de l’attaque de Kidal a touché l’école qui est à proximité du Super camp, à quelques centaines de mètres. Heureusement, à cette heure-là, il n’y avait pas d’élèves en classe mais cet obus aurait pu toucher les habitations du quartier.

Cela démontre deux choses : le niveau de technicité de nos adversaires, les groupes terroristes, reste relatif même s’ils ont réussi à cibler et que quelques obus sont arrivés dans le camp mais d’autres aussi ont raté. La deuxième chose est qu’ils n’ont aucune considération pour la population civile. S’ils en avaient eu, ils n’auraient pas tiré dans cet axe sur Kidal sachant pertinemment qu’il y avait un quartier habité à quelques centaines de mètres du camp. Ce sont donc nos experts qui le lendemain sont allés désamorcer cet obus.

Ce que l’on a également constaté est que ces attaques ont été le point culminant d’une campagne délibérée notamment dans le secteur Nord contre la MINUSMA et les autres Forces internationales qui s’est traduite par 3 manifestations, dont les dernières ont été violentes contre le camp de la MINUSMA avec une tentative d’intrusion, également par des attaques à l’arme légère, harcèlement contre nos postes avancés ainsi qu’une succession d’attaques IED par mines ou engins improvisés plus sophistiqués.

Il est évident que nous ne pouvons pas accepter cette situation. Au niveau de la Force, nous avons mis en place et conduit une opération de très grande ampleur, l’opération Urban Control du 26 novembre au 1er décembre. C’est aussi peut être l’explication de l’attaque du 30 novembre car c’est une opération inédite dans le secteur Nord. Depuis 2 ans, il n’y avait pas eu d’opérations d’aussi grande ampleur avec plus de 550 soldats et des forces spéciales déployés simultanément à Tessalit, Aguelhok et Kidal et deux hélicoptères MI17. Tout cela sur la base d’un concept de manœuvre qui était de mettre en place des check points. Donc nous avons contrôlé tous les accès et toutes les sorties de ces principales localités et également conduit des patrouilles en véhicule mais aussi à pied au sein de chacune des localités. Il est à noter que tous les retours de la population ont été positifs. Ce qui démontre également que les manifestations violentes contre le super camp n’étaient pas spontanées.

Si on va dans le secteur Est, deux choses sont à noter. Le « Surge » de « Ménaka sans armes » qui s’est terminé début novembre. Que veut dire le Surge ? Pendant un mois, on a déployé en appui du contingent nigérien, des forces supplémentaires venues du secteur Ouest et nous avons mis en place un dispositif spécial pour appuyer le dialogue sécuritaire entre les Forces armées maliennes, le Gouverneur et les groupes armés signataires et ceux de l’Inclusivité à Ménaka. En un mois, on peut dire que la situation s’est notablement améliorée et on a pu constater une baisse de la tension dans la ville surtout une baisse du banditisme et des actes d’agression, y compris à l’égard des ONG. Nous poursuivons sur Ménaka et c’est pour nous, un endroit emblématique de ce qu’il est possible de faire pour faire diminuer les tensions intercommunautaires, les tensions entre groupes armés signataires et de l’Inclusivité et permettre de stabiliser la situation dans cette localité.

Également dans le secteur, nous avons poursuivi l’opération Seka qui est une opération de contrôle de l’axe majeur qui relie le Niger à Gao et au-delà. Ce n’est pas simplement permettre la liberté de circulation de la population civile, également celle des Forces internationales et des FAMa mais c’est également assurer la sécurité de la population dans les principales localités sur l’axe d’Ansongo ou autour. Là, il y a une très forte activité des groupes armés terroristes qui en particulier se battent les uns contre les autres.

Dans le secteur Ouest, on a Tombouctou qui est une zone où les Forces internationales n’ont pas fait l’objet d’attaques ces deux derniers mois. Nous en avons profité pour conduire une série d’opérations dans la région de Niafunké où il y a des tensions intercommunautaires très fortes et des tentatives des groupes armés terroristes notamment d’imposer la Charia, de fermer les écoles. Nous avons aussi conduit l’opération Winner 6 mais en intégrant également étroitement les piliers civils de la MINUSMA. Cette opération a été couronnée de succès et le Commandant de la Force s’est rendu lui-même sur le terrain et a rencontré le maire de Niafunké pour discuter de la situation et de la réouverture des écoles.

Dans le secteur Centre et autour, nous avons eu Farabougou. Il est intéressant de noter que la Mission, et la Force en appui, ont distribué 24 tonnes d’aide humanitaire à la population à Farabougou. Nous avons également participé au transport de soldats maliens pour renforcer le dispositif de Farabougou au début du mois de novembre.

Dans le secteur Centre, la situation est différente des autres secteurs puisqu’il y a un mélange de tensions intercommunautaires et d’activités terroristes qui exploitent ces tensions pour étendre leur influence. Nous avons clairement changé notre posture dans le secteur Centre. Il y a eu l’opération Buffalo avec l’installation de bases opérationnelles temporaires. Depuis la fin de la saison des pluies, à l’exception d’Ogossagou, où nous maintenons une présence permanente, nous avons plusieurs autres bases qui bougent toutes les semaines pour rencontrer et rassurer le maximum de populations. En plus de ce dispositif, nous avons conduit de manière inédite une série d’Operations dites proactives en coordination étroite avec les Forces de sécurité maliennes. Exemple : Opérations Cobra 1 et 2. A noter pour l’opération Cobra, que 8 terroristes suspectés ont été arrêtés. Nous avons démantelé une cache servant à la confection d’IED. La Force s’est déployée ainsi que la Police des Nations unies et les FAMa ainsi que la police et la gendarmerie nationale. Nous avons aussi conduit l’opération Buffalo Extended dans un certain nombre de bases temporaires et en appui chaque fois que possible aux Forces armées maliennes. On s’est déployé en coordination avec eux là où il y avait une recrudescence d’insécurité dans l’idée de protéger la population et de dissuader les groupes armés terroristes ainsi que de les dissuader de renouveler leurs attaques.

Il est à noter que le Covid-19 ne constitue pas pour nous une contrainte en termes opérationnel. Pourquoi ? Nous appliquons strictement les mesures de distanciation et en les appliquant, nous avons contenu la maladie et cela nous permet de poursuivre les opérations. Aucune opération n’a été annulée du fait du Covid-19. Cela nous parait essentiel. Notre idée est d’aller systématiquement sur le terrain en nous protégeant et en protégeant la population d’une éventuelle transmission.

Parallèlement aux opérations militaires destinées à protéger la population, nous mettons en œuvre le Plan d’adaptation de la Force. C’est un changement d’état d’esprit avec des opérations plus proactives. C’est aller plus loin, dans des endroits plus reculés avec les FAMa et de ne pas hésiter quand c’est nécessaire à engager ceux qui menaceraient ou menacent la population civile. Il est à noter que dans le secteur Nord et très récemment dans le secteur Centre, les Casques bleus ont engagé par le feu des agresseurs terroristes. C’était également le cas il y a deux jours dans le secteur Centre.

Le changement d’état d’esprit, c’est aussi l’arrivée de nouvelles capacités, plus d’hélicoptères de transport militaire, plus d’hélicoptères armés et plus de moyens ISR, c’est-à-dire pour faire de la surveillance, de la reconnaissance et du renseignement. Le Plan d’adaptation n’est pas uniquement de la Force, il s’applique aussi à la Mission. L’idée est qu’à travers ces opérations, que l’on renforce la synergie entre l’action civile et l’action militaire. Les futures opérations sont exactement dans cet esprit.

Il est à noter que l’adaptation c’est aussi plus de coordinations avec les FAMa. Je l’ai déjà expliqué et illustré par les opérations Cobra et Buffalo Extended notamment dans le secteur Centre. Nous poursuivons avec les FAMa dans ce domaine.

Les axes et efforts de la Force et de la Mission à venir :

Au titre des opérations, nous allons lancer la semaine prochaine l’opération Moongose 2.75 dans le secteur Centre, dans une zone où nous ne sommes jamais allées et que je ne peux pas communiquer pour ne pas alerter ceux qui voudraient s’opposer à notre déploiement. C’est une zone difficile d’accès où on utilisera des hélicoptères dans l’idée de montrer notre présence à la population, de la rassurer après une série de violences dont elle a été victime. Nous serons accompagnés par des piliers civils de la MINUSMA de Mopti et l’opération se déroulera sur une semaine. Donc, il s’agit d’une opération à dominante aéromobile.

L’opération Moongose 3 débutera en début d’année prochaine et durera au moins 3 mois et aura lieu simultanément sur le secteur Ouest.

Nous poursuivons l’opération « Ménaka sans armes » avec une évolution du dispositif que nous allons renforcer puisque nous souhaitons en faire une référence et peut être ultérieurement dupliqué ce modèle ailleurs dans d’autres localités du Mali. Pour cela, il faut que l’on s’inscrive dans la durée à Ménaka et qu’on y maintienne la stabilité et que l’on favorise le retour de l’état dans la durée.

Ensuite, il y a les colonnes foraines. Deux ont déjà eu lieu à Tessit et à Labbezanga. L’objectif est également de relancer ces colonnes foraines dans le secteur Est et de basculer l’effort en début d’année prochaine sur le secteur Centre. La colonne foraine consiste à ramener l’Etat malien dans des zones où l’Etat est absent ou s’est absenté de longue date du fait de la guerre. C’est un effort qui doit être concerté mais également lancé et voulu par les autorités maliennes. Ensuite, il doit être étroitement coordonné avec l’ONU et les agences de l’ONU. La Force de la MINUSMA sera en appui en créant une bulle de sécurité pour permettre ce retour.

Enfin, nous participons à la relance du processus de DDR qui a été hâté lors de la dernière réunion du Comité de suivi de l’Accord de paix avec une traduction d’ores et déjà concrète puisque nous entrainons les bataillons de l’armée reconstituée à Kidal, Gao et Tombouctou. A Tombouctou, hier, il y avait une grande cérémonie en présence des autorités maliennes et des représentants des groupes armés signataires qui traduisaient la première phase de l’entraînement conjoint qui a été conduit par les Casque bleus. Nous faisons la même chose à Kidal, à Gao et à Ménaka. La relance du processus de DDR, c’est également relancer la démobilisation et le processus d’intégration de militants appartenant aux groupes armés signataires ou aux groupes de l’Inclusivité. Nous sommes en attente d’un accord de toutes les parties prenantes et de l’organisation d’une réunion de la CTS d’ici la fin de l’année afin de lever les derniers obstacles.

Je vous remercie