POINT DE PRESSE de la MINUSMA du 17 janvier 2019

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17 janvier 2019

POINT DE PRESSE de la MINUSMA du 17 janvier 2019

Olivier Salgado : Bonjour à tous, Sambe Sambe à tous et meilleurs vœux au Mali et aux Maliens pour cette nouvelle année.

L’invité de notre point presse aujourd’hui sera la Représentante Spéciale adjointe du Secrétaire Général des Nations Unies au Mali, en charge du pilier politique, Mme Joanne Adamson. Mme Adamson vous donnera une courte présentation et un compte-rendu de la réunion du Conseil de Sécurité sur le Mali et la MINUSMA, qui s’est déroulé hier à New York. Avant de vous présenter l’actualité de ces dernières semaines, des différentes composantes de la Mission, à Bamako et en régions, je souhaiterais revenir brièvement sur l’attaque du 1er janvier dans le Centre du pays, durant laquelle au moins 37 personnes avaient été tuées dans le village de Koulogon.

La MINUSMA, très préoccupée par les développements sur place avait rapidement condamné ce tragique évènement et avait salué les efforts du Gouvernement et le déploiement rapide d’un détachement des forces armées Maliennes (FAMa) sur la zone.

Peu de temps après l’attaque, la MINUSMA a également déployé sur place des soldats de la paix, ainsi qu’une équipe des droits de l’Homme pour soutenir les efforts déjà entrepris par le Gouvernement. Cette enquête permettra de compléter les premiers éléments déjà recueillis, ainsi que d’établir les circonstances de cet incident et de situer les responsabilités.

En bref, quelques activités menées par la Mission ces derniers jours.

ACTIVITÉS À BAMAKO

  • Le 28 décembre, Joanne Adamson, a tenu à féliciter les gagnants du "Prix du Journalisme Sensible au Genre : Ensemble". Décerné par l’IPAO et E-jicom, ce prix a pour but de promouvoir l’information sur les droits des femmes ainsi que leur inclusion dans le débat public et dans les processus décisionnels.
  • Le 8 janvier, s’est déroulée à la Base Opérationnelle de la MINUSMA à Bamako, une cérémonie de remise de médailles des Nations Unies. 72 récipiendaires des composantes militaire et police de la MINUSMA étaient honorés pour leur contribution à la stabilisation du Mali, après une année de service.
  • Le 10 janvier dernier, le Chef de la MINUSMA, M. Annadif, s'est entretenu avec le Président du Comité International de la Croix Rouge (CICR), Peter Maurer. L’entretien a porté sur la situation humanitaire au Mali et sur les actions qui y sont menées depuis des décennies, notamment dans les régions du Nord et du Centre. Le Président du CICR s’est également rendu lors de son séjour dans les régions de Tombouctou, Gao et Mopti.

LA FORCE

Des opérations de sécurisation, de contrôle de zone, d’escortes de convois, de sensibilisation de la population, de patrouilles de reconnaissance et de dissuasion (terrestres et aériennes), d’assistance sécuritaire aux MOC se poursuivent dans nos différents secteurs. Une vingtaine d’opérations (permanentes et temporaires) sont actuellement en cours d’exécution dans ces zones.

L’opérationnalisation des différents bataillons du MOC se poursuit malgré quelques difficultés d’ordre logistique.  En termes d’effectifs, les bataillons du MOC sont composés à : GAO 92%, TOMBOUCTOU 73% et KIDAL 59%. La reprise de l’instruction et des actions de présence sur le terrain sont effectives.

La première phase DDR-Intégration accéléré qui s’est déroulée du 5 au 30 novembre 2018 a permis d’enrôler un total de 1423 combattants. La suite du processus va concerner l’enrôlement de 417 éléments supplémentaires. Il s’agit d’un progrès considérable dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger. Il permettra aux différentes entités signataires de l’accord, de travailler ensemble pour promouvoir la stabilité dans les différentes régions du pays.

Par ailleurs, la Force continue d’apporter son concours à la sécurisation des trois MOC en attendant que les bataillons mixtes aient les capacités opérationnelles nécessaires. 

Les réunions de coordination MINUSMA – FAMa et la participation des officiers de liaison aux différents briefings journaliers se poursuivent.

La Force a facilité ces derniers jours le déplacement par voie aérienne de vingt et un (21) personnels FAMa de BAMAKO à destination de GAO, TOMBOUCTOU et MENAKA.

UNPOL

  • Le 22 décembre, UNPOL a soutenu les Forces de Sécurité Maliennes lors d’une séance de sensibilisation sur le concept de la Police de proximité dans les locaux de la commune II du District de Bamako. 220 participants y ont assisté, parmi lesquels des chefs de quartiers, des leaders religieux et de la société civile, des Forces de sécurité maliennes (FSM) ainsi que des présidents d'associations de femmes et de jeunes.
  • Le 26 décembre, la UNPOL, la composante Police de la MINUSMA remettait à Kouakourou, dans le Cercle de Djenné, un projet d’un montant de 148 millions de FCFA. En effet, dans le cadre du renforcement des capacités des FSM et l’appui au Plan de Sécurisation Intégré des Régions du Centre, la MINUSMA a financé la construction et l’équipement de la Garde Nationale de Kouakourou.

Quelques statistiques : entre le 31 décembre et le 14 janvier, UNPOL a effectué au Mali 164 patrouilles conjointes avec les Forces de sécurité maliennes, 307 patrouilles pédestres et 33 escortes.

DIVISION DES AFFAIRES CIVILES

  • La Division, présente dans plusieurs régions du pays, organise actuellement des dialogues communautaires, au niveau local, dans les régions du nord et du centre du Mali dans le but de soutenir les activités des équipes régionales d'appui à la réconciliation. Ces équipes sont déployées sur place et afin de renforcer la cohésion sociale dans les localités ciblées.

Des travaux qui ont déjà commencé depuis la mi-décembre 2018. Dans la région de Kidal, sept réunions ont déjà eu lieu, à Talokayt, Tabalout, Amassine, Takalot, Saboghak, Telabit et Kidal. Quatre autres rencontres ont également été organisées dans les régions de Ménaka, Mopti et Taoudénit. Au cours de l'exercice 2018-2019, la Division prévoit d'organiser en tout 72 dialogues intercommunautaires et intracommunautaires dans les régions de Kidal, Tombouctou, Taoudénit, Gao, Ménaka et Mopti (soit 12 dans chaque région), afin de résoudre des conflits spécifiques identifiés en collaboration avec les communautés locales, et les partenaires d'exécution.

ACTIVITÉS EN RÉGIONS

MOPTI

  • La MINUSMA a reçu le troisième prix de "La nuit de l’homme de l’année" décerné par la radio Jamana de Mopti. Depuis 1998, la radio Jamana organise chaque année cet événement afin de célébrer les hommes, les femmes et les structures qui se sont distingués au cours de l’année, par leurs œuvres ou actions en faveur du développement de la région de Mopti. Le choix des lauréats est fait par les auditeurs de la radio. Merci donc à ces auditeurs qui ont su apprécier notre action.
  • Le 3 janvier, le bureau de Mopti a officiellement remis 10 motos aux Forces de Défense et de Sécurité maliennes au camp de Gendarmerie de Sévaré, dans le cadre des renforcements de capacité opérationnelle des Forces de Sécurité Maliennes. Un don de 5,5 millions de francs CFA.
  • Le 8 janvier, le bureau régional de Mopti et le Commandant de Secteur Ouest, ont présidé la cérémonie de remise d’un projet du Fonds fiduciaire auprès des FAMa au checkpoint de Barbe, à environ 2kms de Sévaré. Le projet consistait en la rénovation et le renforcement de cinq checkpoints aux alentours de Mopti et Sévaré. Achevé en trois mois, son coût s’élève à plus de 185 millions de francs CFA.

GAO

  • Le 28 décembre 2018, le bureau régional de la MINUSMA à Gao a officiellement remis les clés de l’école franco–arabe de Djidara à ses bénéficiaires. Une réhabilitation financée par la MINUSMA pour un montant de plus de 28 millions de francs CFA et qui comprend la reconstruction, l’équipement et l’électrification de trois salles de classe, trois latrines, un bureau et un magasin.
  • Le 3 janvier dernier, une forte délégation du bureau régional de la MINUSMA à Gao s’est rendue dans la commune d’Ansongo. Cette visite avait pour but de rencontrer les autorités, la municipalité et la société civile, afin d’échanger sur le Mandat et les réalisations faites par la MINUSMA dans la localité. La présentation du travail et des réalisations faites par la MINUSMA dans le cercle d’Ansongo, a été faite par la Division de l’Information publique et de la Communication stratégique de la MINUSMA, en rappelant les axes prioritaires de la Mission onusienne au Mali et ses domaines d’intervention. Cela a aussi permis aux participants de s’informer sur chacun des 36 projets déjà réalisés dans le cercle d’Ansongo.

TOMBOUCTOU

  • Le 21 décembre 2018, la MINUSMA à travers sa Division des droits de l’homme et de la protection, a officiellement inauguré deux projets à impact rapide, à Goundam, dans la région de Tombouctou. Le premier projet concerne la réinsertion socioéconomique et sociale des Femmes de Goundam au profit de l’Association goundamienne des femmes victimes de la crise du Nord. Le second concerne la réhabilitation et l’équipement de la bibliothèque et de la salle informatique du lycée public de Goundam. Ces deux projets ont été financés par la Mission des Nations Unies au Mali, respectivement pour 21.085.700 et 20.081.300 FCFA.
  • Le 8 janvier dernier, le bureau régional de la MINUSMA à Tombouctou, à travers la Coordination Civilo-Militaire (CIMIC), a procédé à la remise d’un important lot de produits consommables et non consommables à l’orphelinat de l’Eglise Assemblée de Dieu de Tombouctou. Le lot de produits était composé de sacs de mils, de cartons d’huile, de ballons de football ainsi que de kits scolaires. Le geste vise à contribuer à la prise en charge de ces enfants et s’inscrit dans le cadre de la bonne collaboration entre la MINUSMA et les populations locales.

KIDAL

  • Le 20 décembre une cérémonie officielle s’est tenue pour marquer l’ouverture de l’antenne de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation à Kidal, en présence d’une centaine d’invités, notamment le représentant du Gouverneur, le Maire de Kidal, des représentants de la Plateforme et de la CMA, ainsi que des membres de la société civile, des associations de victimes, des Cadis (juges traditionnels), des chefs traditionnels, et de la MINUSMA. La Division des Droits de l’Homme et de la Protection (DDHP) de la MINUSMA a appuyé cette ouverture à travers la fourniture de matériel bureautique et informatique à l’antenne de Kidal, et l’organisation de deux formations pour les preneurs de déposition.

Olivier Salgado : Je voudrais maintenant revenir sur un article publié cette semaine par certains de vos confrères. Cet article met en cause la MINUSMA : « développement économique : comment la MINUSMA roule contre le Mali », c’est le titre de cet article.

Quelques éléments de réponse :

Les appels d’offres de la MINUSMA répondent à des critères très précis et ils sont publics. Ils sont tous publiés sur notre site internet. Toutes les entreprises, y compris maliennes, sont invitées à y participer. La compétition est rude, et le processus peut paraître compliqué. Il répond à des règles internationales régissant les marchés publics.

Voilà pourquoi nos services achats organisent régulièrement dans tout le pays des réunions d’information pour tous les potentiels fournisseurs maliens. Nous comptons parmi nos fournisseurs de nombreux fournisseurs maliens, en effet. Affirmer que la MINUSMA ne représente aucun apport dans l’économie malienne est ainsi une contre vérité. Vous pourrez demander aux centaines de salariés maliens que nous employons, aux centaines de sous-traitants maliens que nous employons également, à nos fournisseurs maliens, ainsi qu’à tous les propriétaires maliens qui nous logent, aux restaurants, personnels de maison et bien plus encore.

En ce qui concerne notre fournisseur qui a été cité dans cet article : "ceux-ci sont approvisionnés à travers une société qui importe presque tout même de la viande alors que le Mali est un pays d’élevage par excellence". 

C’est vrai. En ce qui concerne la nourriture du personnel en uniforme de la MINUSMA, celle-ci est en partie fournie par une entreprise internationale qui est un contractant, non pas de la MINUSMA, mais du siège des Nations Unies (ONU), du siège de toutes les opérations de maintien de la paix à New York.

A cet effet, elle fournit donc d’autres Mission de maintien de la paix de par le monde.

Cependant, cette même entreprise, entre le 1er juillet 2017 et le 31 mars 2018, a dépensé au Mali 894,766.96 $ par mois, soit plus de 515 millions de FCFA.

Dans le détail, pour des salaires locaux pour des Maliens :  195 000 dollars, carburant 221 000 dollars, produits alimentaires 359 000 dollars, produits non alimentaires 118 000 dollars.

L’article affirme que : “Nous ne consommons rien venant des producteurs locaux maliens. Notre fournisseur importe toute notre alimentation”.

Notre fournisseur importe les rations alimentaires en raison des spécifications strictes des rations de l'ONU. Toutefois, des quantités limitées de produits frais proviennent de sources locales, car peu de fournisseurs locaux peuvent supporter les volumes que nous demandons et les contrôles de qualité requis.

Des chiffres qui vont vous intéresser :

  • Entre le 1er juillet 2016 et le 30 juin 2017, la valeur des bons de commande émis aux vendeurs maliens était de 62.493.235,72 $ soit près de 36 milliards de francs CFA
  • Entre juillet 2017 et mars 2018, la valeur des bons de commande émis aux vendeurs maliens s’élève elle à 49.160.770,50 $ soit plus de 28 milliards de FCFA.

Enfin, nous regrettons que certains médias ne prennent pas la peine de vérifier leurs informations lors de l’élaboration d’articles, qui, au final, trompent les lecteurs et l’opinion. La MINUSMA, comme vous le savez, est aux côtés des Maliens, et ce, sur tous les fronts.

J’en ai terminé. Je cède maintenant la place à mon invitée du jour, la Représentante Spéciale adjointe du Secrétaire Général des Nations Unies au Mali, en charge du pilier politique, qui va donc, comme je vous le disais, faire un point sur le rapport du Secrétaire Général qui était présenté hier au Conseil de Sécurité des Nations Unies à New York. Joanne Adamson, s’il vous plaît.

Joanne Adamson : Merci beaucoup, Olivier. Bonjour à tout le monde et bonne année parce que je ne vous ai pas vu depuis le 1er janvier. Je voulais aujourd’hui, comme l’a dit Olivier, discuter un peu de notre rapport qui a été présenté hier par Mme Bintou Keita. J’étais très intéressée de faire cela parce que cette semaine, pendant mes rencontres, on m’avait dit : « Ah, le rapport qui sera présenté, il n’y a que des mauvaises nouvelles ». Alors j’ai dit : « Je crois que vous n’avez pas lu le rapport ». Je voulais juste donner les points saillants et après, échanger avec vous. Pour la séance d’hier, il y avait un très bon engagement de tous les membres du Conseil. Je dois signaler que Madame la Ministre des Affaires Etrangères, Mme Kamissa Camara, était là et a fait un discours. Pour souligner les points positifs d’abord, après je vais passer aux défis. Notre rapport est factuel. Il contient des indications encourageantes qui démontrent la volonté des parties à avancer dans la mise en œuvre de l’Accord de Paix. Je voulais signaler ça car je crois que depuis le mois de septembre, on peut observer plus d’engagement et de participation entre les parties signataires de l’Accord. Mme. Bintou Keita, en a également fait mention dans la mise à jour hier devant le Conseil.

Deuxième chose à signaler : La création, en septembre dernier, d’un ministère chargé du suivi de la mise en œuvre de l’accord et les concertations hebdomadaires qu’il abrite.

La signature du pacte pour la paix en octobre.

Des avancées ont été enregistrées dans la réforme des forces de défense et de sécurité qui est un élément essentiel pour asseoir une paix durable au Mali. Le lancement en novembre d’un processus de DDR accéléré constitue un premier pas concret dans cette direction. La tenue d’un atelier de haut-niveau sur la réforme du secteur de la sécurité en décembre a permis des avancées sur des questions importantes.

Sur le plan des réformes institutionnelles visant à renforcer la décentralisation, il convient de noter l’organisation en novembre de consultations sur le découpage administratif, comme une première étape dans la conduite de la réforme territoriale. Là, je dois signaler que les consultations, les commentaires, sont à regarder. Il faut souligner l’importance d’une approche inclusive sur toutes les réformes proposées.

Il y a aussi eu avant-hier la signature, par le PM, du décret créant le Comité d’experts pour la réforme constitutionnelle, qui a été publié le 14 janvier et qui va permettre de lancer ce processus.

En matière de réconciliation nationale, l’Assemblée nationale a reporté les discussions sur la loi d’entente nationale à une date ultérieure pour permettre plus de consultations ce qui est de nature à favoriser une loi plus consensuelle. C’est une condition sine qua non pour bâtir une paix durable au Mali. Je veux rappeler, a cet égard, que la lutte contre l’impunité doit demeurer une priorité.

C’était le côté positif.

Cependant, je veux signaler des choses plus inquiétantes. Il y a une détérioration de la situation dans le centre qui est préoccupante :

Les incidents du 1er janvier à Koulougon sont une preuve de plus des violences intercommunautaires qui y sont récurrentes. Dans les jours qui ont suivi le 1er janvier, j’ai lancé un communiqué de presse et nous avons envoyé des gens sur le terrain pour enquêter, non seulement sur ce qui s’est passé mais aussi pour dire quelle sera la réassurance demandée par la population. Le président Keïta s'est rendu sur le terrain le 4 janvier.  Nous avons également déployé des éléments de la Force MINUSMA sur le terrain. A ce que je sais, cela a été très apprécié par les gens présents dans cette zone.

La MINUSMA a adopté une stratégie pour le Centre qui vise à optimiser l’utilisation des ressources (humaines, financières et techniques) dans cette région. Nous adoptons une approche partenariale pour maximiser les bénéfices que peuvent retirer les populations locales. Je veux souligner, comme toujours, que nous sommes là comme appui à l’approche du Gouvernement. Après les événements du 1er janvier, je pense que tout le monde s’est dit qu’on avait besoin, non seulement de plus de sécurisation mais aussi d’une approche multidimensionnelle, y compris avec la médiation locale. Nous avons vu des remarques, non seulement du Gouvernement, mais également de toutes les parties maliennes et des citoyens dans le centre qui demandent cet appui.

La Mission renforce aussi son assistance au Gouvernement pour la protection des civils en augmentant sa mobilité, sa présence et la manœuvrabilité de la Force. Cette approche devrait également permettre à l’équipe de pays des Nations Unies et aux partenaires humanitaires et de développement d’intensifier leurs contributions à la paix et au développement.

Un mot sur les sanctions :

Je crois qu’il est trop tôt pour évaluer de manière complète l’impact des sanctions prises par le Conseil de Sécurité en décembre contre trois personnes. Par ailleurs, le Conseil est prêt à ajouter d’autres personnes sur la liste des sanctions si cela s’avérait nécessaire. Je crois qu’il est juste de dire que les parties ont pleine conscience du sentiment de frustration du Conseil. Mme la Ministre l’a dit à New York aussi. Il y a eu une déclaration de presse du Conseil de Sécurité où ils ont exprimé cette frustration et cette impatience vis-à-vis des retards persistants dans la mise en œuvre de l’accord. Cela vise à nous encourager tous, et surtout le Gouvernement et ses partenaires, à aller plus en avant, et avec vitesse, dans la mise en œuvre de l’accord.

Pour terminer, des remarques générales :

Je crois qu’il y a besoin d’un dialogue constructif et inclusif entre les acteurs de la classe politique – y compris avec la société civile, des femmes et des jeunes. C’est indispensable pour mener à terme les ambitieux chantiers de réforme prévus dans l’accord de 2015. Le dialogue doit se poursuivre en vue d’obtenir un consensus sur ces réformes. Alors, on invite le gouvernement mais aussi la classe politique, qu’elle soit de l’opposition ou de la majorité, à poursuivre ces efforts dans un esprit constructif, qui place l’intérêt national avant toute autre considération.

Peut-être un mot aussi sur les mois à venir. Juste pour revenir au calendrier des rapports. Il y aura un rapport spécial au début mars qui a été demandé dans la dernière résolution qui donne le mandat à la MINUSMA. Ce rapport-là sera très précis. On doit donner un rapport sur le progrès qui a été fait sur le terrain. Il y a dans cette résolution un paragraphe opérationnel, qui s’appelle OP4. Dans ce paragraphe, on parle du progrès sur le DDR accélérés, sur les réformes politiques, les autorités intérimaires, le développement dans le Nord. Il y a sept volets dans ce paragraphe. Et on nous demande de donner un rapport sur le progrès depuis le mois de septembre, depuis l’investiture du Président Keita. Dans les semaines à venir, nous serons en train de faire la collection des faits pour publier ce rapport début mars. Je n’ai pas la date exacte mais ce sera dans la première semaine de mars. Après, il y aura un deuxième rapport au mois de mars. Ce sera le rapport qu’on doit donner tous les trois mois, comme celui qu’on vient de publier. Pour éviter la confusion, il y aura un rapport normal, régulier, fin mars. Et il y aura aussi ce rapport spécial. Dans la résolution, les membres du Conseil ont dit qu’ils allaient regarder le progrès et penser au mandat prochain pour la MINUSMA. Ils vont prendre les deux choses en même temps. Ils veulent juger du progrès parce que le renouvellement de notre mandat va se faire en juin. C’est pourquoi ce rapport est très important. Ce n’est pas seulement important pour la MINUSMA. Bien sûr, ce qu’on met dans le rapport est une réflexion du progrès au Mali. C’est important pour les citoyens et pour la société civile, les politiciens. Je ne mentionne pas cela seulement pour la MINUSMA et notre mandat. Nous voulons refléter toutes les choses positives que je viens juste d’énumérer. Mais aussi voir ce qu’il reste à faire pour la bonne mise en œuvre de l’accord. Je voulais juste clarifier cela pour éviter la confusion au mois de mars. Merci.

Alou Diawar, BBC Afrique : Je voulais savoir quelle a été la période du rapport qui a été discuté hier soir.

Joanne Adamson : C’est d’octobre à décembre 2018. C’est sur trois mois. En mars, le deuxième rapport dont j’ai parlé, portera sur janvier, février, mars. Mais le rapport spécial, pour début mars, sera du moment où le Président Keita a fait son investiture, plus six mois.

Olivier Salgado : Merci beaucoup de vous être déplacés. N’oubliez pas, vous pouvez toujours nous contacter pour des compléments d’information. Bonne journée.