Point de presse de la MINUSMA du 26 septembre 2019

27 septembre 2019

Point de presse de la MINUSMA du 26 septembre 2019

Porte-parole : Olivier Salgado

Direction de la Mission

  1. Evènement spécial sur le Mali en marge de la 74e Assemblée générale des Nations unies hier à NY. La mise en œuvre de l’Accord de paix et la sécurité ont été au menu des discussions. Le Chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif, y a participé en sa qualité de Représentant spécial du Secrétaire général au Mali. La réunion a été ouverte par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, M. António Guterres, en compagnie du Président de la République du Mali, H.E. M. Ibrahim Boubacar Keïta et le président du Burkina Faso, H.E. M. Roch Marc Christian Kaboré, également président du G5 Sahel. Les participants ont discuté de la mise en œuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali découlant du processus d'Alger et ont réaffirmé qu'il restait la pierre angulaire de la résolution de la crise au Mali. Les participants ont pris note des mesures prises pour accélérer la mise en œuvre des mesures clés prévues dans l'accord. Une note détaillée résumant l’événement devrait vous être communiquée dans les heures qui viennent.
  2. Situation sécuritaire à Tombouctou et à Niono. M. Annadif a suivi avec préoccupation les incidents violents qui se sont déroulés le 18 septembre à Tombouctou. La Mission exhorte les populations à privilégier la voix du dialogue et à restaurer la diversité ainsi que le vivre ensemble qui ont toujours caractérisé le Mali en général et Tombouctou en particulier. Les patrouilles terrestres et aériennes de la Force de la MINUSMA et les bons offices de la Mission ont contribué à apaiser les tensions. Cette médiation a en effet permis d’éviter l’escalade de la violence. De même, suite aux incidents du 19 septembre à Niono, la MINUSMA appelle à la résolution des conflits de manière pacifique, encourage toute action pouvant apaiser la situation, et continue de soutenir tous les efforts en faveur de la lutte contre l’impunité au Mali.
  3. Relations avec l’Assemblée nationale. Le 18 septembre, le Chef de la MINUSMA, M. Annadif et l’équipe de direction de la Mission ont reçu au siège de la Mission une délégation de 14 députés de l'Assemblée nationale du Mali dirigée par le député Moussa Diarra. Cette réunion s’est déroulée dans le cadre du partenariat de l’Assemblée nationale avec la MINUSMA sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Les députés ont saisi cette occasion pour transmettre à la MINUSMA les vues de leurs circonscriptions respectives.
  4. Conclusion de l’Atelier de validation des termes de référence du Dialogue national inclusif. La MINUSMA se félicite de la conclusion de l'atelier sur la validation des termes de référence du Dialogue national inclusif. La Mission espère que cette étape cruciale débouchera sur des solutions consensuelles qui mèneront le Mali vers la stabilisation et la paix que d’aucuns appellent de leurs vœux. Pour sa part, afin de garantir l’inclusivité dans les consultations lors de cet atelier, la MINUSMA a facilité le transport de plus de 50 personnes des régions du Nord vers Bamako.
  5. Une délégation norvégienne à la MINUSMA. M. Annadif a rencontré le 11 septembre une délégation norvégienne conduite par le ministre du Développement et de la Coopération internationale, y compris l'Ambassadeur de Norvège au Mali. Les discussions ont porté sur des questions politiques et sécuritaires liées à la situation au Mali. M. Annadif a remercié le Royaume de Norvège pour sa contribution à la MINUSMA, notamment par le biais du Fonds fiduciaire pour la paix et la sécurité au Mali.
  6. La MINUSMA se félicite les bonnes relations avec la Mission de l’UA pour le Mali et le Sahel (MISAHEL). Le 11 septembre, M. Annadif, a reçu une délégation composée de fonctionnaires de la Commission de l'Union africaine et de membres du personnel des ambassades du Danemark et de Suède accréditées en Éthiopie. Cette délégation conjointe était en tournée en Afrique de l’Ouest pour évaluer les bureaux de liaison de l'UA dans cette région, y compris la MISAHEL. A cet égard, elle a cherché à s’enquérir de la coopération entre la MINUSMA et la MISAHEL. M. Annadif a salué le partenariat entre les deux missions et les bonnes relations avec le Haut Représentant Pierre Buyoya.

Appui institutionnel

  1. Aménagement de l’Ecole Nationale de Police. La Police de la MINUSMA a posé le 12 septembre la première pierre d’un projet d’aménagement de l’Ecole Nationale de Police. Entièrement financé par la République fédérale d’Allemagne au travers du Fonds Fiduciaire de la MINUSMA, il comprend un forage d’eau potable avec un château d’eau d’une capacité de 10 000 m3 alimenté par l’énergie solaire, 3 salles dédiées à l'informatique, la détection des faux documents et à la police technique et scientifique. Le montant de ce projet est de plus de près de 470 000 000 de Francs CFA.
  2. 10 motos offertes aux Forces de sécurité maliennes à Ménaka. Dans le cadre de la mise en œuvre du projet de police de proximité à Ménaka, la Police des Nations Unies a remis 10 motos aux Forces de sécurité maliennes. En facilitant leur mobilité, l’appui de la MINUSMA offre la possibilité de renforcer la protection des civils car elle incombe en premier aux autorités maliennes. Cette dotation a été précédée d’une formation de cinq jours sur la police de proximité (2-6 septembre) pour 20 éléments de la Police, la Gendarmerie et la Garde nationale de la région. A ce jour, 90 éléments des Forces de défense et de sécurité maliennes ont été formés aux techniques de la police de proximité. Les patrouilles pédestres de proximité conduites par les Forces de sécurité jouent un rôle essentiel dans le renforcement de la confiance avec les populations locales. 

DDR-SSR

  1. Coordination des initiatives de réduction de la violence communautaire. Le 19 septembre 2019, la MINUSMA a organisé une réunion de coordination des initiatives de réduction de la violence communautaire (CVR). L'objectif de la réunion était de donner les principales orientations et directives relatives à la mise en œuvre des nouveaux projets de CVR. Désormais, la Commission nationale DDR sera impliquée dans toutes les étapes de la mise en œuvre de ces projets. La plupart des projets de CVR (2018-2020) ont été achevés et attendent leur transfert officiel aux communautés bénéficiaires.

Droits de l’Homme et Protection

  1. Sensibilisation aux droits de l'homme à Gao. Le 17 septembre, la MINUSMA, en collaboration avec la Commission nationale des droits de l'homme (CNDH), a animé une session de sensibilisation sur les droits de l'homme, le mandat de la CNDH, ainsi que l’assistance de la CNDH aux victimes de violations des droits humains. La MINUSMA a expliqué aux participants son mandat ainsi que l’appui accordé à la CNDH et aux ONG travaillant pour la protection et la promotion des droits humains. 16 conseillers locaux dont deux femmes ont pris part à cette session de sensibilisation.
  2. Visite du Conseiller spécial sur la prévention du génocide. Du 9 au 13 septembre, M. Adama Dieng a effectué une visite de travail au Mali. Il a rencontré des représentants de haut niveau du Gouvernement, des responsables de la MINUSMA, des acteurs de la société civile et visité un site de personnes déplacées à Bamako. Il a également participé au Dialogue régional de protection et de solutions dans le cadre des déplacements forcés au Sahel.

Dialogue intercommunautaire

  1. La MINUSMA et l’Equipe régionale d'appui à la réconciliation (ERAR) de Mopti ont organisé le 12 septembre une réunion préparatoire pour la mise en œuvre du dialogue communautaire inclusif entre les Peuls et les Dogons, comprenant la signature d'un accord de paix entre les représentants des deux communautés. La réunion a réuni 35 participants, dont quatre femmes des communes de Tori et Sokoura.
  2. Le 18 septembre, la réunion intercommunautaire entre communautés Dogon et Peul s'est tenue dans le chef-lieu de la commune de Sokoura. Les 196 participants, représentant les autorités administratives et communales ainsi que des membres de la société civile locale, ont fait des recommandations aux autorités maliennes.
  3. Il s’agit notamment :
  1. du désarmement des milices locales Peul et Dogon ;
  2. de la garantie de la sécurité et la libre circulation des personnes et des biens ;
  3. de l’implication des autorités locales et traditionnelles dans la gestion des vols de bétail
  4. de la gestion du retour des personnes déplacées
  5. et enfin de la réouverture, le mois prochain, des écoles des communes de Sokoura et Tori.
  1. Le même jour, un accord de paix a été signé. Le rôle joué par la MINUSMA s’inscrit dans le cadre de l’appui à la stabilisation et au rétablissement de l’autorité de l’Etat dans le centre du pays. Il a aussi pour vocation d’aider les autorités maliennes et toutes les parties prenantes à réduire les violences et les tensions intercommunautaires.

Protection de la Femme

  1. Du 24 au 27 septembre 2019, la MINUSMA en collaboration avec les agences du Système des Nations Unies organisera l’atelier de rédaction d’un plan d’action issu du communiqué conjoint sur les violences sexuelles liées au conflit entre le Gouvernement du Mali et l’Organisation des Nations Unies. 17 ministères, l’Assemblée Nationale ainsi que la Primature seront représentées avec 5 organisations de la société civile.

Protection de l’enfant

  1. Une chance accordée aux plus jeunes des justiciables. Le projet « Appui à la promotion et protection de l’enfant au sein de la Brigade chargée de la protection des mœurs et de l’enfance de la Police malienne » a été lancé le 12 septembre 2019 grâce à l’appui technique et financier de la MINUSMA. D’un montant de près 148 000 000 FCFA, le projet a pour objectif de promouvoir la protection de l’enfant dans la Réforme du secteur de la sécurité et de la justice. Cette promotion passe à travers le renforcement technique et opérationnel ainsi que des capacités de la Brigade chargée de la protection des mœurs et de l’enfance de la Police malienne.

Appui aux médias

  1. La MINUSMA inaugurera le 27 septembre le projet de renforcement en équipement des neuf (9) radios de l’URTEL du cercle d’Ansongo, dans la région de Gao. Avec une enveloppe de 26 000 000 FCFA, il vient renforcer les capacités opérationnelles de ces neuf radios libres par l’installation d’émetteurs tropicalisées de 300 et 150 Watt, de consoles à 12 pistes et de dictaphones. Cet appui opérationnel permettra aux journalistes des radios du cercle d’Ansongo d’atteindre une plus large population, dans le cadre d’une approche inclusive. Il permettra aussi un meilleur accompagnement du processus de paix par une information responsable et professionnelle.
  2. De 2015 au 2019 à Gao, la MINUSMA a réalisé 7 projets à impact rapide en appui du renforcement opérationnel de l’ensemble des radios libres dans les cercles des régions de Gao et Ménaka, pour près de 165 millions de Francs CFA. Ces projets ont directement bénéficié à 63 radios de proximité. Ils ont été accompagnés de formations et d’ateliers de renforcement des capacités des journalistes en techniques de communication, déontologie, couverture électorale, promotion des valeurs de cohésion sociale, le mandat de la MINUSMA et sur l’Accord.

Journée internationale de la paix

  1. Les communautés locales et les forces de paix de la MINUSMA se sont réunies pour promouvoir la paix et la sécurité à l'occasion de la Journée internationale de la paix, le du 21 septembre. A travers diverses activités, à Bamako comme à Mopti ou encore à Gao, la MINUSMA et les communautés ont montré qu’elles avaient un objectif commun : la paix.

Force de la MINUSMA

  1. Poursuite des opérations de sécurisation. Les patrouilles terrestres ont bénéficié d’un appui aérien dans plusieurs localités du Centre du Mali dans le cadre de l’opération Oryx. Les patrouilles visent à protéger les populations civiles contre d’éventuels actes de violence. A Ansongo, l’opération Benkadi suit également son cours. Du 16 au 23 septembre, 11 patrouilles ont été menées dans la région d’Ansongo.
  2. Au cours des deux dernières semaines et sur l’ensemble de sa zone d’opération, 1603 patrouilles ont été effectuées. Les patrouilles, aussi bien terrestres qu’aériennes, ont contribué à réduire les violences contre les civils et à ramener le calme des zones où les tensions ont été signalées.

Police de la MINUSMA

  1. La Police de la MINUSMA poursuit ses opérations visant à prévenir les activités criminelles, les menaces et l’impact des engins explosifs improvisés, en particulier dans les régions du Centre et du nord du Mali. Dans ces mêmes régions, du 12 au 24 septembre, 272 patrouilles pédestres conjointes ont été menées avec les Forces de sécurité maliennes.
  2. Depuis son arrivée au Mali, la MINUSMA a concrétisé des centaines de projets, certains modestes d’autres très important pour des montants de plusieurs millions de dollars. A quoi servent ces projets, pourquoi ? qui en bénéficie et où ? J’ai le plaisir d’accueillir Madame Loubna Benhayoune pour un éclairage sur ces actions concrètes de la MINUSMA, très appréciées des populations et des bénéficiaires.

Présentation sur les activités de la Section Stabilisation et Relèvement et les projets de dividende de la paix

Par Mme Loubna Benhayoune, Directrice de la section Stabilisation et Relèvement

Bonjour à tous et à toutes

La section Stabilisation et Relèvement de la Minusma est une des composantes civiles de la Mission et elle contribue au mandat qui lui est confié par le Conseil de sécurité à travers la résolution actuelle, 2480. La section a trois axes spécifiques et prioritaires conformément au mandat.

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Le premier axe est la gestion des mécanismes de financement pour la paix et la sécurité. Le deuxième, c’est l’appui aux efforts du Gouvernement du Mali pour la stabilité et la reconstruction. Le troisième concerne plutôt la coordination avec les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) et la mobilisation de ressources additionnelles justement pour des projets de stabilisation. Nous travaillons bien sûr avec plusieurs partenaires. Notre premier partenaire est le Gouvernement du Mali. Ensuite, nous avons d’autres organisations, des ONG nationales et internationales, les autorités locales dans toutes les régions où nous travaillons, les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) qui sont nos partenaires qui nous accompagnent, les leaders communautaires et bien sur toutes les agences des Nations Unies (UNCT) qui sont avec nous dans nos efforts de stabilisation.

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Je voudrais d’abord vous présenter une vue d’ensemble des fonds que nous gérons et leur répartition géographique. Comme vous voyez sur la carte du Mali, nous avons réalisé jusque-là et nous sommes toujours en train de réaliser beaucoup de projets pour un total de 745 projets qui sont repartis en projets à effet rapide. Olivier vous a présenté certains projets tout à l’heure. Il y a aussi certains projets réalisés à travers le Fonds fiduciaire et également des projets à travers le Fonds pour la consolidation de la paix. Ces projets sont réalisés ou sont en cours de réalisation dans toute l’étendue du territoire, au Nord et bien sûr au Centre conformément au mandat de la Minusma.

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Les mécanismes de financement sont au cœur de la section de la stabilisation. Les projets à effet rapide. De quoi s’agit-il ? Ce sont des projets à l’échelle communautaire, exécutés à travers des partenaires locaux et qui sont dans des secteurs très divers. Par exemple, il y a des projets dans la réhabilitation des services, des petites infrastructures publiques, la formation, la sensibilisation, la création d’emploi ou de revenus. C’est tout un pan très divers de petits projets d’un montant maximal de 50 000 dollars pour une durée maximale de 6 mois. Cette année, nous avons un portefeuille à travers la nouvelle résolution de 4 millions de dollars américains, ce qui équivaut à 2,3 milliards de Francs CFA pour exécuter tous ces projets au Nord et au Centre. Tout cela pour dire que c’est un budget conséquent. Qu’avons-nous fait jusque-là avec ce budget ?

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La répartition budgétaire de ces fonds pour les projets à effet rapide pour l’année en cours, nous avions prévu de faire 24 projets à Tombouctou, 17 à Kidal, 8 à Ménaka, etc. Comment avons-nous reparti ces 4 millions de dollars américains à travers toutes les régions du Mali qui sont concernées, c’est-à-dire, le Centre et le Nord avec des montants assez conséquents ? Sur le terrain, la répartition budgétaire réelle a fait que nous avons réalisé de nombreux projets. Au lieu des 23 prévus à Tombouctou, nous en avons fait 24 par exemple. A Mopti, nous en avions prévu 34 avec le même montant mais nous avons pu en réaliser seulement 24 car tout dépend des besoins des communautés et de l’envergure du projet.

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Les domaines d’interventions des projets à effet rapide concernent essentiellement les infrastructures publiques, les activités génératrices de revenus et le renforcement des capacités. Cela veut dire que dans chaque région nous répondons aux besoins qui sont exprimés par les communautés en fonction de leur nécessité du moment.

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Bien plus concrètement, avec des images à l’appui, nous avons par exemple un projet phare à Kidal à travers lequel nous avons soutenu un groupe de femmes et de jeunes filles à travers la formation et l’installation d’ateliers de coupe et couture. Elles ont été dotées de kits d’ouverture pour l’installation de leur propre atelier. C’est former et également donner la possibilité aux femmes d’être indépendantes. Nous avons travaillé avec une ONG locale à Kidal qui a été l’exécutant. Dans tous ces projets, les exécutants sont les ONG locales ou nationales.

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Un autre exemple, qui vous concerne comme des professionnels de la radiotélévision du Mali, nous avons soutenu au Nord à Gao dans le cadre de la stratégie de communication de la Mission, des projets importants. Nous entendons toujours que nous avons besoin de plus de communication, de passer plus de messages. Alors, la MINUSMA à travers ce projet à effet rapide, appuie cette antenne de l’ORTM à Mopti, à Gao et nous avons également financé 10 autre projets au profit de 63 radios libres pour qu’elles soient des messagers de paix et de stabilisation à toutes les communautés les plus reculées. C’est vraiment des projets qui vont avoir un impact très lointain.

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Toujours dans le cadre des dividendes de la paix, je vais vous présenter quelques projets. Je ne peux pas être exhaustive car nous avons plus d’une centaine de projets partout. Ces exemples sont pour vous donner une idée de ce que nous avons fait dans le cadre des projets à effet rapide.

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Je vais me tourner vers le Fonds fiduciaire. C’est aussi un mécanisme de financement qui est géré par la section Stabilisation. C’est le Fonds fiduciaire pour la paix et la sécurité. Pour le Mali nous avons pu mobiliser à travers la coordination et la mobilisation des bailleurs de fonds qui sont ici avec nous au Mali, un budget de 51,4 milliards de Francs CFA. Nous sommes toujours en train de mobiliser des fonds, c’est du travail quotidien. Ceci concerne des contributions volontaires additionnelles à ce que la MINUSMA reçoit comme fonds. Ce Fonds fiduciaire concerne des projets qui ont une envergure beaucoup plus grande et qui sont aussi dans des secteurs très étendus : les élections, l’état de droit, le cantonnement mais les dividendes de la paix sont des projets communautaires liés par exemple, à l’eau et l’assainissement, des projets lies à l’électricité, des questions de cohésion sociale car la réponse sécuritaire n’est pas suffisante. Il faut accompagner les communautés notamment dans les régions les plus reculées. Il ne faut pas oublier de remercier tous les bailleurs qui sont derrière nous pour soutenir tous ces efforts. Les contributeurs sont l’Allemagne, l’Australie, l’Autriche, le Canada, le Danemark, la Suède, l’Irlande, l’Italie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suisse, la Turquie et UN DOCO (Bureau de coordination des opérations de développement de l'ONU). C’est important de savoir qu’il s’agit de contributions additionnelles. Les dividendes de la paix constituent 39% du total de tous les efforts que l’on fait. C’est un gros morceau pour la réponse à travers le Fonds fiduciaire.

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Image à l’appui, voici quelques réalisations, notamment des projets en lien avec l’énergie. Comme vous le savez, dans le Nord, il y a beaucoup de souci avec l’énergie. Il y a des communautés qui veulent renforcer la question de la sécurité. Il y a aussi la cohésion sociale. Nous avons donc implanté des lampadaires solaires dans les régions de Kidal, Ménaka, Tombouctou. Nous avons aussi fourni des kits solaires dans ces même régions. Il y a aussi eu du soutien avec 177 000 litres de carburant pour le fonctionnement du générateur principal de la ville de Kidal. Vous pouvez imaginer comme c’est crucial d’avoir le générateur qui marche pour faire fonctionner l’énergie et de faire fonctionner tous les services y afférents.

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Dans la région de Tessalit, c’est un projet qui nous est très cher car nous avons installé 102 lampadaires solaires. Cela peut paraitre banal à Bamako mais à Tessalit, cela a changé la vie des populations. Non seulement la sécurité s’est améliorée mais on a aussi des témoignages de gens qui disent que le taux de criminalité s’est amélioré. Les activités éducatives et parascolaires ont pu reprendre même après la tombée de la nuit parce qu’il y a maintenant de la lumière. Il faut se mettre dans la situation de ces zones-là.

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Autre exemple. A Kidal, il y a eu l’installation de 95 lampadaires solaires. La diminution des vols au niveau des marches de la ville. Les petits vendeurs profitent des lampadaires pour leur commerce la nuit. Cela a redynamisé la situation locale.

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D’autres exemples sur les images. A Bamba et à Bourem, à travers l’installation de 72 lampadaires solaires. Je vous donne le témoignage de quelqu’un. “Bamba salue les lampadaires de l’espoir ; Bamba se réveille enfin, Bamba éclairé, Bamba n’est donc plus dans les ténèbres, Bamba moderne, Bamba sauvé !”Ça veut dire que les populations sont clairement touchées et ça les impacte directement.

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Autre chose, on va jusqu’à Gourma-Rharous, à Tombouctou, encore une fois, des lampadaires solaires. Ce genre de projets, nous ne le réalisons pas seulement dans le Centre. On va dans les endroits les plus reculés.

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On a donné 5000 kits solaires à des ménages vulnérables dans la région de Tombouctou. Parce que ces familles sont exclues des réseaux de distribution. Ça permet à ces familles d’améliorer leur situation. Grâce à ces kits, les enfants ont repris les études et peuvent étudier. La sécurité des personnes également s’est améliorée.

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Des kits solaires que nous avons donné à Gao et à Ménaka, quelqu’un nous a dit : « depuis que j’ai reçu le kit, mes enfants peuvent faire leurs devoirs à la maison » et ça, c’est extrêmement important.

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Les kits solaires, nous avons fait ça au niveau de Kidal, ce qui a permis aux familles de réduire leurs propres dépenses pour l’achat de batterie, et ça améliore la sécurité. Dans chaque région, nous avons des témoignages vraiment pertinents de personnes qui voient l’impact direct de ce genre d’interventions.

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Des projets en lien à la question d’hygiène, d’eau et assainissement, il y en a plusieurs. Il y a énormément de choses que nous avons fait. Il y a eu 9 forages qui ont été réhabilités dans la région de Gao. 23 forages manuels ont été installés dans la région de Ménaka. Des impluviums communaux et des impluviums individuels. Également des barrages réhabilités, des collecteurs d’eau, des canaux de drainage pour prévenir les inondations, les digues de protection réhabilitées également pour prévenir les inondations. Vous avez entendu les récentes inondations au Nord. Je crois qu’on a des images pour montrer la pertinence de ces digues et protéger les populations de ces inondations.

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Également, à travers le Fonds fiduciaire, en appui au retour des réfugiés et déplacés internes dans la région de Tombouctou, on a fait des installations hydrauliques à Goundam et Niafounké pour faciliter l’accès à l’eau et permettre de réduire les tensions autour de ces points d’eau. Nous sommes allés jusqu’à la région de Taoudéni. On a construit 3 forages, à Taoudéni, Foum Elba et Achourat. Afin de renforcer les moyens d’existence, amorcer l’opérationnalisation de la région de Taoudéni qui est une nouvelle région et appuyer l’accès à l’eau potable de ces populations nomades.

Nous avons installé des pompes manuelles : 12 pompes à Gao et Ménaka pour faciliter l’accès à l’eau potable. Comme disaient des jeunes filles, l’eau est une denrée rare et le projet a permis de retrouver une cohésion autour des points d’eau. Les forages, les châteaux d’eau ont également améliorer l’accès à l’eau potable dans la région de Tombouctou.

Au niveau des questions de prévention de conflits communautaires, on a eu l’accès à l’eau potable dans la ville de Douentza. Ça a vraiment aidé la question de la cohésion sociale. Nous avons autant de témoignages de responsables locaux, d’agents communautaires et de femmes.

Réhabilitation d’un château d’eau et de deux forages au niveau de Bourem, dans la région de Gao : augmenter l’accès à l’eau pour plus de 18 000 ménages. A Ansongo, même chose, réhabilitation d’un château d’eau, construction de deux forages. Et encore une fois, ça a permis l’accès à l’eau potable.

60 forages manuels pour l’accès à l’eau potable dans la région de Mopti. C’est toute une série de projets qui répondent à ces besoins primaires des populations : eau, hygiène, assainissement. Ce sont des choses de survie.

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Je passe maintenant à un autre genre de projets que l’on fait à travers le fonds fiduciaire et toujours en soutien aux populations. A Ménaka par exemple, nous avons un projet de renforcement de la résilience des populations à travers des activités de maraichage. Nous avons des témoignages : « regardez, les jeunes peuvent cultiver leur jardin ». C’est un projet important dans ces zones arides. C’est toujours possible, avec l’engagement des uns et des autres, avec les populations, les jeunes, les femmes, on peut y arriver. Là, c’était un projet qu’on a fait conjointement avec une autre agence des Nations unies, le Programme alimentaire mondial. Ils sont spécialisés dans ces questions. La MINUSMA vient avec ses Fonds. Et l’exécution est faite à travers des ONG et des associations locales.

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Voici encore une image de la question de prévention des inondations, avec la réhabilitation de la digue à Ténenkou. La prochaine image est à Tessalit. La photo de droite montre à quel point la construction de la digue a été cruciale, étant donné que c’est une zone où il y a régulièrement des pluies et de gros dégâts.

Dans la zone de Kidal, à Koniba, il y a la construction d’un radier. Encore une fois, en réponse à un besoin qui est exprimé. Il y a beaucoup de pluies, les routes sont coupées. On écoute les besoins des populations, on discute avec elles de ce dont elles ont besoin et on met sur pied. A Kidal, à Ménaka, on a construit des radiers. Ça a permis à la population, aux services publics d’être accessibles, notamment durant la saison des pluies.

A Entambar, dans la région de Kidal, un barrage qui a favorisé la recharge de la nappe phréatique afin de favoriser l’accès à l’eau potable pour les populations de la ville. A Intikoi, dans la région de Kidal, la réhabilitation d’un barrage. C’est une image qui est très touchante. Ça a permis à cette association de producteurs et productrices de maraichage dénommée ANNOR d’augmenter la disponibilité en eau. Ce sont des interventions cruciales pour la population.

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D’autres projets de grande envergure et d’importance capitale : la réhabilitation de la piste d’atterrissage à Gao. Ça a été fait à travers le Fonds fiduciaire avec une contribution de nos bailleurs, l’Allemagne et le Danemark pour les citer. Ça a été de très gros travaux comme vous pouvez le voir sur les images. Cette nouvelle piste va permettre, on le souhaite, le retour des vols commerciaux. C’est non seulement pour la MINUSMA, pour déployer des troupes et livrer des équipements, mais également nous souhaitons que dans un avenir proche des vols commerciaux reviennent. C’est donc une piste aux normes internationales qui va également faciliter l’accès aux vols des humanitaires qui travaillent à Gao.

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Le troisième mécanisme de financement, le Fonds de consolidation pour la paix, pour lequel il y a une implication directe du Gouvernement du Mali qui assiste et suit toutes les activités puisqu’il siège au comité de pilotage de ce fonds. Il est actif au Mali depuis 2014. L’exécution est au travers des agences des Nations unies, mais aussi des organisations de la société civile et des ONG internationales. C’est un fonds budgétisé à 22 milliards de Francs CFA depuis 2014. Il concerne les régions de Gao, Mopti, Tombouctou et Ségou. Ce sont des projets de plus grande envergure et qui sont de plus longue durée. Comme son nom l’indique, ce sont des projets de consolidation de la paix. Ils travaillent sur du long terme, à la différence des projets à effet rapide ou du Fonds fiduciaire. C’est un mécanisme qui prend beaucoup plus de temps et qui concerne des secteurs bien spécifiques, notamment la réconciliation nationale, l’appui au secteur de la sécurité, la restauration de l’autorité de l’Etat, la réintégration communautaire des réfugiés et des personnes déplacées. Ce sont des sujets bien spécifiques et qui requièrent du temps.

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Peut-être encore une image de la case de la paix. Un exemple concret à travers le Fonds pour la consolidation de la paix. Il y a un projet qu’on a fait : participation des femmes dans la mise en œuvre de l’Accord dans le cadre des mécanismes de gouvernance. C’est un projet qui est une vraie réussite au niveau de Gao.

Conclusion

Pour conclure, c’est à travers ces mécanismes de financement que la section Stabilisation et Relèvement gère au niveau de la Mission. Nous exécutons tout un pan de projets très diversifiés, dans toutes les régions, de petite, moyenne et grande envergure. Ce qui est important, c’est que ça bénéficie directement aux populations, avec un impact direct. Ça va dans les zones centrales autant que dans les zones les plus reculées du pays.

Je vous remercie.

Voir aussi : S&R MINUSMA - les dividendes de la paix