POINT DE PRESSE de la MINUSMA du 29 mars 2018

30 mars 2018

POINT DE PRESSE de la MINUSMA du 29 mars 2018

Bonjour et bienvenue à toutes et à tous, chers confrères journalistes, chers auditrices et auditeurs de la radio de la Paix, MIKADO FM, merci de nous être fidèles à ce rendez-vous bimensuel.

Cette semaine, nous avons l’honneur d’avoir pour invité M. Alexander Zuev, Sous-Secrétaire général à l’état de droit et aux institutions chargées de la sécurité au Département des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, qui est arrivé de New-York et qui est actuellement en visite au Mali pour prendre part, entre autres, à l’atelier de haut-niveau de la Stratégie Nationale sur la Réforme du Secteur de la Sécurité à Bamako, qui a, comme vous le savez, commencé cette semaine.

M. Zuev, qui est de nationalité russe, a été nommé il y a presque un an maintenant, en avril de l’année dernière, à cette fonction au siège des Nations Unies à New-York. M. Zuev a une très longue carrière aux Nations Unies, où il travaille depuis 1990, entre autres au Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et au Fonds des Nations Unies pour l’Enfance UNICEF, ainsi qu’au Bureau des Nations unies pour les services d'appui aux projets (UNOPS). Il a représenté ces différentes organisations dans divers pays. Avant d’entrer aux Nations Unies, M. Zuev était doyen de l’université des relations internationales de Moscou et diplomate, en charge des questions relatives aux Nations Unies et de développement socio-économique dans les années 1980.

Également présente à ce point de presse, Mme Mbaranga Gasarabwe, la Représentante Spéciale adjointe du Secrétaire général de la MINUSMA, Coordonnatrice humanitaire, Coordonnatrice résidente du Système des Nations unies au Mali.

Je vais  laisser la parole tout de suite a M. Zuev qui va vous présenter un résumé de sa visite au Mali et je continuerai la suite de mon point de presse habituel lorsqu'il aura terminé.

Invité : M. Alexander Zuev

Merci beaucoup et bonjour à tout le monde. Je suis ravi d’avoir cette possibilité de discuter avec vous de ma visite. Je dois dire qu’il y a beaucoup de réunions très importantes qui ont lieu à Bamako ces jours-ci, notamment l’atelier de haut-niveau de la Stratégie Nationale sur la Réforme du Secteur de la Sécurité. Nous avons commencé cette discussion très importante il y a deux jours, pas seulement pour notre travail, celui de la MINUSMA et de notre bureau à New-York, mais aussi pour le Gouvernement du Mali et pour le peuple malien. Ce processus qui vient de démarrer apportera des résultats clairs, surtout en ce qui concerne le processus de Désarmement de la Démobilisation et de la Réinsertion (DDR). En marge des cet atelier, je suis en train de rencontrer beaucoup de partenaires, du gouvernement malien comme le Ministre des Affaires Etrangères, le Premier ministre que je dois rencontrer bientôt et d’autres représentants des ministères qui sont des partenaires clés dans notre travail dans le domaine de l’État de droit. Nous sommes aussi allés à Gao hier, où j’ai rencontré non seulement les autorités officielles, mais aussi la société civile et les partenaires du MOC (Mécanisme Opérationnel de Coordination), qui est un mécanisme très important pour le processus de stabilisation de la situation dans la région, d’un point de vue du maintien de la paix. Voilà brièvement le contenu de ma visite et je suis prêt à prendre vos questions et écouter vos commentaires éventuels.

Je vous ai parlé de ma visite à Gao et nous avons fait ce voyage ensemble avec la Représentante Spéciale adjointe du Secrétaire général, qui peut vous en dire beaucoup plus que moi, de par son expérience unique, et étant donné que je suis au Mali seulement depuis trois jours, même si j’ai appris et vu beaucoup de choses durant ma visite.

Invitée : Mme Mbaranga Gasarabwe

Comme vous le savez peut-être, le Secrétaire général va publier un rapport le 24 avril prochain sur la consolidation de la paix et la paix durable et dans ce contexte, nous avons lancé aujourd’hui le projet « Les Jeunes Acteurs pour la Paix et la Réconciliation Nationale » avec trois ministères, les ministères de l’éducation nationale, de la jeunesse et de l’économie numérique et de la communication, car nous avons pu bénéficier des fonds de consolidation de la paix pour renforcer la cohésion sociale au Mali. Ceci rentre dans le cadre d’un programme conjoint des Nations Unies pour éduquer les jeunes leaders à la cohésion sociale, ces derniers formeront leurs communautés dans des villages ciblés dans le centre et le nord du pays. Et c’était une réunion extraordinaire, animée par les jeunes qui ont apporté beaucoup d’idées nouvelles et cela montre que tout ce que la mission est en train de faire, va dans le sens de la consolidation de la paix et que toutes les sections travaillent pour atteindre cet objectif. Quant au bureau de M. Zuev, il a pour rôle de consolider la sécurité à travers le processus DDR/RSS, la lutte anti-mines, le renforcement des systèmes judiciaire et pénitentiaire. Ce dernier point est très important car on peut voir de jeunes mineurs se retrouver en  prison, après avoir été sous l’emprise du banditisme parce qu’ils viennent de milieux démunis, qu’ils n’ont pas eu accès à l’école ni à de réelles opportunités économiques. Donc les jeunes leaders qui ont participé à notre évènement sont des privilégiés et ils doivent utiliser cette chance de pouvoir agir dans le monde rural au sein de leurs communautés. Et nous comptons sur vous, en tant que communicateurs, pour que vous relayiez ces messages pour éduquer les jeunes de demain à la cohésion sociale.

 

SESSION DE QUESTIONS/REPONSES

 

Imirana Maiga, Studio Tamani : À quelques mois des élections présidentielles, pouvons-nous connaître l’apport de l’ONU en termes d’acheminement de matériel électoral dans le centre et le nord du pays. Quelles sont les dispositions prises par l’ONU pour que la sécurité soit mise en place lors des élections ?

Par rapport au cantonnement,  la MINUSMA a annoncé plusieurs fois que les sites sont prêts mais aujourd’hui concrètement, où en sommes-nous avec ces sites de cantonnement ?

 

Alexander Zuev : Je pense que les collègues de la MINUSMA pourront m’aider à répondre à ces questions mais ce que je peux dire, c’est que le processus électoral est très important et nous avons à l’ONU une division électorale chargée de ces questions, qui n’est pas basée dans le Département des opérations de maintien de la paix mais dans le Département des affaires politiques, avec lequel notre bureau collabore étroitement. Dans le cadre de son mandat, la MINUSMA doit prendre des mesures pour la stabilisation du pays, pour le maintien de la paix et de la sécurité, ces mesures contribuant au bon déroulement des élections.

En ce qui concerne le cantonnement, il faut savoir que toutes les activités de DDR/RSS sont intégrales. Mes collègues de la section DDR de la MINUSMA ont préparé ces sites dans le nord du pays, qui d’un point de vue logistique et opérationnel sont prêts mais des négociations entre les partenaires et tous les participants, y compris les ex-combattants appartenant aux groupes armés, sont toujours en cours. Dès qu’une décision politique sera prise, notamment sur toutes les questions liées au statut des participants et aux quotas, ces sites seront opérationnalisés. Nous avons aussi des collègues à New-York dans la section DDR de mon bureau qui ont travaillé avec plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest notamment, comme le Libéria et la Côte d’Ivoire,  pour mettre en place des activités similaires et cela a toujours été un succès et ils ont pu aider les pays dans le maintien de la paix et la consolidation nationale. D’ailleurs, demain nous fermerons notre mission de maintien de la paix au Libéria et nous sommes très contents d’avoir pu aider le gouvernement et le peuple de chaque pays à aller vers la stabilisation. Je mentionne ces deux pays en particulier car la composante DDR a joué un rôle majeur dans la réussite du maintien de la paix. Mais pour en arriver là, il faut qu’il y ait une solution politique et des règles du jeu claires et un soutien de tous les partenaires.

 

Myriam Dessables : Je me permets de compléter la réponse de M. Zuev. Vous aviez eu l’opportunité il y a quelques semaines d’avoir ici à ce podium le Commandant de la Force et le Commandant de la composante police de la mission UNPOL, d’ailleurs présent ici dans la salle. Et tous les deux vous avaient indiqué que la mission est en appui aux forces de défense et de sécurité maliennes dans le processus de sécurisation des élections. Je sais qu’à chaque point de presse, des questions plus précises essaient de se glisser mais tous les deux, nos chefs de composantes en uniformes vous avaient rappelé que nous n’allions pas divulguer le processus de sécurité au podium. Donc oui, cet appui continue et est en cours dans un effort de soutenir les forces de défense et de sécurité maliennes.

 

Acherif Ag Ismaguel, Le Journal du Mali : M. Zuev, vous avez pris part à la réunion sur la Réforme du Secteur de Sécurité,  en quoi cette réforme pourrait changer le secteur de la sécurité ? La sécurité c’est aussi le respect des droits humains, quelles activités mettez-vous en place pour l’État de droit au Mali ?

 

Alexander Zuev : Cet atelier est très important car le processus de RSS a déjà été lancé au Mali en 2013 mais des négociations étaient toujours en cours, ainsi que des discussions sectorielles. Il est très important que toutes les parties signataires aient été présentes, et ce à un niveau très élevé, pour garantir le processus de RSS, contribuer à la Stratégie Nationale de RSS, y compris sur les concepts de police territoriale et de vision pour la reconstitution et le redéploiement des forces de défense et de sécurité, et garantir le processus DDR, avec le cantonnement, l’intégration et réintégration des ex-combattants, qui sont des piliers majeurs de l’Accord de la paix. Par ailleurs, nous avons encouragé, et le Chef de la MINUSMA M. Annadif a adressé l’audience dans ce sens, toutes les parties maliennes à commencer au plus tôt le travail de la mise en œuvre de l’accord en prenant en compte les priorités soulignées dans le chronogramme précis adopté la semaine dernière à Bamako.

Pour les Nations Unies, dans tous les pays et pas seulement au Mali, le respect des droits de l’homme est un aspect critique et d’ailleurs nous avons discuté avec la société civile hier à Gao de ces questions et écouté les inquiétudes de plusieurs organisations.  La Division des Droits de l’Homme et de Protection de la MINUSMA prend en charge ces questions et dans toutes les activités de la mission, dans toutes les activités des agences et de l’équipe pays, cette dimension essentielle est prise en compte.

Mbaranga Gasarabwe : C’est d’ailleurs dans ce sens que l’Etat de droit est très important car il prend en compte la dimension des droits de l’homme dans les domaines de la justice, des affaires pénitentiaires et les affaires pénales. Comme nous l’avons vu lors de notre visite à Gao, il faut faire en sorte que la chaine pénale puisse faire son travail pour que chaque détenu soit juge correctement. Nous avons aussi discuté de l’aspect des droits de l’homme dans le cadre des patrouilles des forces de sécurité, de la gendarmerie du rôle de la MINUSMA pour assurer le respect des droits fondamentaux.

Mamadiarra Diop, Radio Mikado : Vous vous êtes rendus à Gao hier, qu’avez-vous perçu comme attentes urgentes de la société civile et quelle est votre impression des conditions sécuritaires dans la ville 

Alexander Zuev : Nous avons eu une réunion très intéressante avec les représentants de la société civile. Nous avons discuté de beaucoup de problèmes, notamment en ce qui concerne les droits de l’homme et la création d’emplois pour la jeunesse, un élément majeur dans les efforts pas seulement de développement économique mais aussi de stabilisation politique et sécuritaire. Ce que j’ai vu à Gao c’est que la situation sécuritaire reste particulièrement complexe, et on a besoin d’efforts additionnels et ce cette question que nous allons adresser avec les différentes sections concernées, comme la composante police et la section DDR.

Mbaranga Gasarabwe : Cette visite était importante car nous avons aussi rencontré les autorités locales, dont le Gouverneur, le Maire et les autorités intérimaires, et c’était bienvenu d’avoir effectué cette visite après la visite du Premier ministre malien dans la région. Et comme vient de le souligner le  Sous-Secrétaire général, les attentes de la population sont énormes en termes de développement socio-économique et la région a un fort potentiel, notamment  dans les domaines de l’élevage et de l’agriculture.

Imirana Maiga, Studio Tamani : Les groupes signataires viennent de signer une nouvelle feuille de route pour accélérer la mise en œuvre de l’Accord de paix et permettre l’organisation des élections présidentielles. Est-ce que cette nouvelle feuille de route n’est pas une violation de l’Accord pour la paix ou les groupes signataires ne veulent pas mettre en place l’accord ?

Alexander Zuev : A notre avis, ce chronogramme qui a été discuté et signé à Bamako est très important pour la mise en œuvre de l’Accord de paix et il y a des activités tout à fait concrètes, comme les huit sites de cantonnement dont j’ai parlé plus tôt et le MOC qui sont déjà opérationnels à Gao et le seront bientôt à Tombouctou et Kidal. Pour nous c’est la continuation du processus et nous devons le faire de façon inclusive, car nous avons des parties qui ont signé l’accord mais quelques groupes n’ont pas pu encore rejoindre le processus mais c’est très important pour nous, d’un point de vue de l’Etat de droit, d’avoir une participation active de toutes les forces politiques et de tous les agents positifs de la paix. Ce processus est en cours et cela va prendre du temps, comme tous les pays avec lesquels l’ONU a œuvré pour la stabilisation et la paix, il faut des mois, parfois des années, pour atteindre ces objectifs avec succès et de façon durable. Et cela dépendra beaucoup de la société malienne pour apporter son soutien et une expertise technique dans les domaines nécessaires, car ce processus est la propriété du peuple du Mali.

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ACTIVITÉS À BAMAKO

  • Cette semaine a donc eu lieu à Bamako l’atelier de haut-niveau de la Stratégie Nationale sur la Réforme du Secteur de Sécurité (RSS). Cette rencontre vise à partager avec les partenaires nationaux et internationaux l’avant-projet de la Stratégie Nationale de RSS et assurer une mobilisation et un plaidoyer pour la mise en œuvre de ce processus. Le Représentant spécial du Secrétaire général et chef de la MINUSMA M. Mahamat Saleh Annadif a salué cet atelier qui « constitue un jalon majeur dans la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali. » M. Annadif a par ailleurs rappelé que l’objectif de ces assises est de finaliser la Stratégie Nationale qui doit englober la « Vision d’une nouvelle armée reconstituée » et le « Concept de Police Territoriale » tels que prévus dans l’accord. https://www.facebook.com/minusma/posts/1571406276310166
  • Cet atelier a eu lieu juste après l’adoption de la feuille de route, le 22 mars dernier, par les parties signataires de l’Accord de paix. Cette feuille de route rappelle les thématiques de la Stratégie Nationale de RSS et a été saluée par la MINUSMA comme un engagement sur les actions prioritaires des toutes les parties signataires dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord, telles que la décentralisation, le processus de Désarmement de la Démobilisation et de la Réinsertion / Réforme du Secteur de la Sécurité  (DDR/RSS), la sécurisation des élections et l’implication des femmes dans le processus de paix, pour ne parler que de ces points extrêmement importants.
  • Dans le cadre de sa tournée dans le nord du pays, le 23 mars 2018, le Premier ministre malien Soumaïlou Boubeye Maïga s’est rendu à Kidal accompagné d’une forte délégation ministérielle et du Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la MINUSMA, M. Mahamat Saleh Annadif. Cette visite était l’occasion pour la MINUSMA de réitérer son appui aux autorités maliennes dans le processus de paix et de réconciliation. « Ce que nous avons vécu aujourd'hui démontre que les Maliens restent attachés à la souveraineté de leur pays. On peut dire aujourd'hui, qu'il y a un seul Mali » a déclaré le chef de la MINUSMA. Cette visite s’est déroulée sans incidents, en contraste avec l’attaque contre la base de la MINUSMA à Kidal perpétrée la veille sur laquelle je reviendrai à la fin de ce point de presse. https://www.facebook.com/minusma/posts/1568975193219941
  • Le Président du Comité de sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies pour le Mali, établi par la résolution 2374 a effectué sa première visite au Mali les 26 et 27 mars 2018. M. Olof Skoof a saisi cette occasion pour recueillir les vues de divers acteurs sur la manière dont le régime de sanctions mis en place peut contribuer à soutenir la paix et la sécurité du Mali, y compris à travers l’accélération de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation.
  • Le Représentant spécial M. Annadif participe depuis hier à la réunion consultative stratégique sur le Sahel qui se tient à Nouakchott, en Mauritanie, sous l’égide de l’Union Africaine et en collaboration avec les Nations Unies, la CEDEAO, le G5 Sahel et d’autres partenaires. Cette réunion est l'occasion pour tous les acteurs présents de lancer un processus consultatif pour élaborer une approche coordonnée, intégrée et globale pour promouvoir une paix, une sécurité et un développement durables dans la région du Sahel. Présente à ce forum, la Vice-Secrétaire générale de l’ONU Mme Amina Mohammed a rappelé que « Le Sahel est une priorité pour le Secrétaire général et pour tout le système des Nations Unies. »
  • Au cours d’un débat organisé hier matin par le Conseil de sécurité des Nations Unies à New-York, le Secrétaire général António Guterres a prôné un recentrage et un renforcement des opérations de maintien de la paix en vue de mettre fin aux attentes irréalistes qu’elles suscitent de toutes parts, aussi bien de la communauté internationale que des populations. « Les opérations de maintien de la paix ne peuvent pas réussir si elles sont déployées en lieu et place d’une solution politique, plutôt que pour soutenir une telle solution », a déclaré M. Guterres, qui a rappelé que les opérations de paix des Nations Unies opéraient aujourd’hui dans un environnement beaucoup plus dangereux, menacées par des groupes armés, criminels ou terroristes, qui disposent d’armes modernes. https://www.un.org/sg/en/content/sg/statement/2018-03-28/secretary-gener...

ACTIVITÉS DE LA POLICE ONUSIENNE

  • Du 12 au 25 mars, la Police onusienne a effectué un total 807 patrouilles, dont 85 patrouilles conjointes.

ACTIVITÉS EN RÉGIONS

  • Depuis le 25 mars, la Force de la MINUSMA conduit  l’opération FADEN dans le cercle de Koro. En raison de la récente augmentation des tensions intercommunautaires dans cette zone, la Force a mené une mission d’évaluation et de sécurisation dans la région, suite à la récente opération FORONTO dans la même région du Centre. Dans ce même cadre, le 26 mars dernier, le bureau de la MINUSMA à Mopti a effectué une mission dans le cercle de Koro pour rencontrer les autorités locales et les membres de la société civile, qui ont édifié la délégation sur la situation sécuritaire et ont souligné le besoin urgent de mettre en place des ateliers de cohésion sociale et de réconciliation pour restaurer la paix et la confiance entre les communautés dans la région.

INCIDENTS

  • Hier, le 28 mars, un convoi de la Force de la MINUSMA qui se déplaçait sur la route Boni-Douentza a été attaqué par des assaillants non identifiés. La Force a riposté, tuant un assaillant, le second ayant pu apparemment s’enfuir. Aucun blessés ni pertes humaines n’ont été à déplorer de côté de la MINUSMA. En inspectant la zone, les Casques bleus ont pu découvrir un engin explosif improvise et une équipe d'élimination des explosifs et munitions (EOD) a rapidement été envoyée sur le site pour neutraliser l’engin.
  • La MINUSMA a condamné de la façon la plus ferme l’attaque aux mortiers perpétrée contre le camp de la mission à Kidal le 22 mars dernier, dans laquelle 7 éléments des forces internationales ont été blessés et de nombreux dégâts matériels occasionnés. Aucun blessé n’a été à déplorer du côté de la MINUSMA. Dans un communiqué de presse, le Représentant spécial M. Annadif s’est dit indigné face à cette « tentative lâche perpétrée par les ennemis de la paix dans le but d’entraver ces évolutions positives symbolisées par la visite du Premier ministre à Kidal, qui est un signal fort pour la paix et la réconciliation au Mali et un pas important dans le sens du retour de l’état sur l’ensemble du territoire malien. » https://minusma.unmissions.org/la-minusma-condamne-fermement-l%E2%80%99attaque-contre-le-camp-onusien-%C3%A0-kidal

SESSION DE QUESTIONS/REPONSES

Imirana Maiga, Studio Tamani : Par rapport à l’opération en cours de la Force dans le centre du pays, quels sont les résultats comparés à ceux de l’opération FORONTO ?

Myriam Dessables : Comme je vous l’ai dit, c’est une mission d’évaluation et de sécurisation de la zone qui est en cours. Ils sont sur place pour comprendre quelle est la situation et quels sont les besoins  dans le cercle de Koro. C’est dans le cadre de cette mission avec les composantes civiles que le besoin urgent de plus d’efforts vers la cohésion sociale et la réconciliation a été mentionné par les acteurs de la société civile rencontrés.