POINT DE PRESSE DE LA MINUSMA du 9 avril 2020

9 avril 2020

POINT DE PRESSE DE LA MINUSMA du 9 avril 2020

Porte-parole : Olivier Salgado

Bienvenus à tous au point presse de la MINUSMA. Bonjour aux auditeurs et auditrices de Mikado FM qui nous écoutent et merci pour votre fidélité.

Aujourd’hui je reçois Madame Joanne Adamson, Représentante spéciale adjointe de la MINUSMA. C’est un plaisir qu’elle nous rejoigne, Mme Adamson fera un point sur la situation plutôt préoccupante dans le Centre du pays.

Propos introductifs de Mme Joanne Adamson, Représentante spéciale adjointe chargée du pilier politique

Point sur les attaques récentes commises contre les villages dogons dans le Centre du Mali.

Bonjour aux auditeurs de la Radio Mikado. Comme vous le voyez, je suis avec vous de manière virtuelle, ce qui répond à la situation au Mali où nous faisons face à la pandémie du Covid mais je voudrais vous assurer que le travail de la MINUSMA continue, peut-être d’une façon différente mais notre mandat reste le même. Je voudrais parler aujourd’hui de la protection des civils et de la situation droits de l’homme en ce qui concerne notamment le Centre du Mali.

Tout d’abord, j’aimerais attirer votre attention sur un phénomène qui nous trouble beaucoup. C’est la reprise des violences et des violations des droits de l’Homme dans le Centre. A la fin de l’année 2019, nous avions une baisse dans les affrontements intercommunautaires que nous avions salué. A partir du mois de mars 2020, nous avons constaté une hausse dans les affrontements intercommunautaires mais aussi des attaques contre la population par des éléments armes extrémistes. Je voudrais dire que la MINUSMA condamne très fermement toutes les attaques contre la population civile. On m’a dit que dans le passé, il y a eu une déception concernant la MINUSMA qui ne communiquerait que lorsqu’il y avait une attaque contre une certaine communauté comme nous l’avons fortement fait lors de l’attaque d’Ogossagou. Je voulais souligner auprès des auditeurs et auprès de la population en général que nous condamnons toutes les attaques. Nous sommes une organisation impartiale et je voulais tout d’abord soulever ce point.

Concernant les statistiques, je vais d’abord parler de ces deux dernières semaines dans la région du Centre. Je peux vous dire qu’au cours de ces deux dernières semaines, la situation des droits de l’homme a continué à se détériorer principalement dans le Centre. Notre division des Droits de l’homme et de la Protection a documenté au moins 13 attaques ayant causé la mort d’au moins 55 civils dans la seule région de Mopti notamment dans le cercle de Bankass avec l’exécution de 20 personnes de la communauté peule dans les villages de Yira, Dien, commune de Baye, le 22 mars ainsi que l’exécution de 22 hommes dogons dans le hameau Mande-Kanda du village de Kiénou, commune de Ouenkoro, le 28 mars. Ces attaques ont été perpétrées par des groupes extrémistes violents, des milices d’auto-défense et les chasseurs traditionnels Dozos.

Depuis le mois de mars, plusieurs incidents se sont produits dans le Centre du pays comme l’indique le communiqué du Gouvernement du 5 avril avec des incidents dans les localités de Baye, Ouenkoro, dans les cercles de Bankass et de Bandiagara. Le 1er mars à Baye, cercle de Bankass, des éléments ont attaqué les hameaux dogons du village de Ouro. Parmi les hameaux, il y avait Maka, Seri, Kossoro, Nema, Toumoudaga, Bougouba et Zore. 16 personnes ont été tuées par balles dont une jeune femme et un jeune homme. Le 10 mars, dans la commune de Tori, Cercle de Bankass, des éléments ont attaqué la partie dogon du village Kouroukanda. Dix personnes ont été tuées et 3 blessés. Le 22 mars, comme je l’ai déjà dit, une vingtaine de personnes ont été tuées dans la commune de Baye quand trois villages peuls ont été attaqués, c’est-à-dire, Yira, Dien et Dissa. Le 28 mars, je l’ai déjà dit, dans la commune de Baye, cercle de Bankass des éléments ont attaqué les hameaux de Mande-Kanda et le village de Kienou. Le 3 avril, dans la commune de Sangha, dans le cercle de Bandiagara, des éléments ont attaqué les villages de Neni, Ibi et Banani. Le 3 avril encore, dans le cercle de Bandiagara, le village de Yawa a été attaqué. Cinq hommes sont morts et 4 ont été blessés.

Depuis la semaine dernière, nous constatons une situation très grave dans le village d’Anakila. Nous avons eu plusieurs alertes et nous avons vu qu’il y a des affrontements. Les villages sont fermés et il n’y a pas d’accès dans la situation d’Anakila.

J’ai donné les statistiques. Je veux renforcer le message de condamnation de la part de la MINUSMA. Je voulais aussi suggérer plusieurs actions que l’on puisse prendre. Quand je dis « on », je parle de nous les Nations unies, de la population malienne et du Gouvernement malien.

Premièrement, c’est un appel au dialogue. Au lieu de régler les comptes avec les armes, trouver une façon de dialoguer avec ceux avec qui on a des problèmes. C’est aux communautés de faire ce dialogue mais nous pouvons aider ainsi que le gouvernement du Mali. Ils ont créé des équipes qui s’appellent les ERAR (Equipes régionales d’appui à la réconciliation) qui sont disponibles pour aider les communautés à se retrouver et à trouver un forum de dialogue. Pour la MINUSMA, au sein de notre mission, nous avons un bureau à Mopti où des sections soutiennent le dialogue entre les populations maliennes. Je veux renforcer cet appel au dialogue. Le Secretaire général, Antonio Guterres, a lancé un appel global. Il a dit que face à cette menace du Covid-19, nous devons tous nous rejoindre pour lutter contre cette pandémie qui est une menace globale. Il a lancé un appel à un cessez-le-feu global entre les combattants. Je voudrais réaffirmer cet appel du Secretaire général. Chaque auditeur et les forces vives qui peuvent avoir une influence et se demandent ce qu’ils peuvent faire pour soutenir ce cessez-le-feu doivent se mettre ensemble pour lutter contre le Covid qui est la plus grande menace à laquelle nous faisons face aujourd’hui.

Deuxièmement, il y a la protection physique. Dans le Centre, nous avons bien sur des collègues civils mais nous avons des collègues de la Police et de la Force. Ils sont sur le terrain pour essayer d’amener une protection pour les civils. Apres l’attaque d’Ogossagou, nous avons eu des éléments qui sont restés sur le terrain. Nous avons des patrouilles qui circulent dans la région de Mopti. Nous avons des bases qui ont été établies de façon temporaire pour que nos éléments puissent être très proches de la population. Nous continuons à voir comment nous pouvons aider avec cette présence physique.

Il y a un troisième aspect qui est le retour de l’Etat et les services de l’Etat. Là, je veux souligner l’importance de la justice pour que les gens puissent y avoir accès après des massacres que nous avons vu depuis l’année dernière dans la région du centre.

Dans ces trois éléments de la protection des civils : la réconciliation, la médiation, le retour de la cohésion sociale, la paix qui peut se trouver entre les communautés, la protection physique qui peut être apportée soit par les Forces maliennes de sécurité et de défense ou par les partenaires comme la MINUSMA, le retour de l’état y compris la justice. Je voulais souligner qu’il s’agit d’une situation très préoccupante dans le Centre et nous sommes impartiaux. Nous voulons agir lorsqu’il y a des attaques contre la population que ce soit, peul, dogon, bambara, dozo, etc. On peut citer toutes les ethnies du Mali mais je dis qu’ils sont tous des Maliens. C’est aux Maliens de trouver le meilleur moyen de se retrouver et de rechercher la cohésion sociale.

Je voulais aussi dire un mot sur la situation du Covid. La Mission de la MINUSMA continue mais nous devons nous adapter pendant ce moment. Depuis ce week-end, le Secretaire général a suspendu les rotations des militaires et des officiers qui arrivent au Mali. Pourquoi ? Nous voulons éviter que les Nations unies soient le vecteur de la propagation de cette maladie. Nous voulons minimiser la possibilité que ce soit les militaires, les policiers ou les civils de la MINUSMA qui apportent cette maladie. Il y aura des exceptions mais c’est une décision du Secretaire général qui est très sensible au besoin d’être solidaire dans cette campagne contre le Covid.

Deuxième chose. Comme vous avez pu le remarquer, nous avons coopérer avec les autorités locales à Bamako pour le nettoyage de plusieurs endroits publics et nous restons prêts à aider les autorités sanitaires. Nous avons suspendu nos vols à l’intérieur du Mali pour deux semaines depuis lundi dernier. Nous continuons à faire notre travail. Si nous devons le faire en tête à tête, nous prenons nos précautions. Si j’étais dans une réunion physique, j’aurais mon masque qui est toujours avec moi et je le mets quand je dois être avec des gens. Vous verrez que le Représentant du Secretaire général fait la même chose. Nous avons noté avec satisfaction que le Mali comme les autres pays prend des mesures comme le couvre-feu qui est en cours pendant cette période difficile. Le président a ordonné la libération de beaucoup de prisonniers. Je voulais simplement rappeler dans ce cas, que les gens qui ont commis de graves violations contre les droits de l’homme ne doivent pas figurer dans ces libérations. Nous avons bien compris qu’on doit créer une ambiance et des conditions dans les prisons où la pandémie ne peut pas se propager. Nous nous réjouissions de ces mesures mais nous voulions dire que cela ne doit pas concerner les prisonniers qui ont commis de graves violations des droits de l’homme.

Je reste disponible pour répondre aux questions. Là aussi, je voudrais exprimer mon souci pour ce qui se passe dans le Centre. Il y avoir un cercle vertueux qui peut se faire si tout le monde se dit prêt à observer les trêves et les cessez-le-feu. Malheureusement, on voit un phénomène qui est plus un cercle vicieux. Je lance l’appel à la population, aux leaders de toutes les communautés dans le Centre d’être responsables et de s’assurer que la MINUSMA est là pour soutenir et ainsi que le Gouvernement du Mali dans ces efforts pour stabiliser le Centre, mais aussi s’il y a besoin d’une médiation directe pour aider les parties nous sommes toujours prêts. Nous ne sommes pas fermés. Nous continuons notre travail pour stabiliser et aider la population du Mali.

Porte-parole : Olivier Salgado

Tout d’abord, quelques mises à jour sur la Mission de l’ONU au Mali.

Direction de la MINUSMA

Le 7 avril, le Chef de la MINUSMA, M. Annadif, était devant le Conseil de sécurité des Nations unies pour la présentation du rapport du Secrétaire général sur la situation au Mali. Il a également présenté les activités de la MINUSMA en réponse à la pandémie COVID-19 et sur la situation actuelle eu égard à la mise en œuvre de l'accord de paix. M. Annadif a souligné « la coopération exemplaire » entre les Nations Unies et le gouvernement malien dans la lutte contre cette pandémie.

La MINUSMA et le système des Nations unies au Mali continuent de s'acquitter de leurs mandats, tout en se conformant aux décisions du gouvernement malien. S’agissant de la mise en œuvre de l’Accord, l’envoyé de l’ONU a noté avec satisfaction que le redéploiement des premières Unités reconstituées des Forces de défense et de sécurité maliennes dans le nord du pays, notamment à Gao, Tombouctou, Kidal et Ménaka, est devenu une réalité avec plus de 1.000 éléments déployés depuis février 2020. « La visite du Premier ministre dans les régions du Nord, notamment à Kidal, Tessalit et Aguelhok, est une démonstration de l'instauration d'un climat de confiance entre les parties signataires de l'accord », a-t-il précisé.

En ce qui concerne le Covid-19 au Mali M. Annadif a tenu à souligner « la coopération exemplaire» entre les Nations Unies et le gouvernement malien dans la lutte contre cette pandémie. Nous y revenons dans un instant.

M. Annadif a également informé le Conseil de sécurité que la MINUSMA continuait de fournir un appui logistique à la Force conjointe du G5 Sahel et que les travaux de construction du quartier général de la Force conjointe à Bamako avaient commencé.

Le 3 avril, le Chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif a rencontré le Premier ministre Boubou Cissé pour discuter de la situation dans le Centre du pays. Les discussions ont principalement porté sur les développements récents ainsi que sur le renforcement du partage d'informations et des efforts de coordination pour harmoniser les efforts et protéger les civils dans cette région. Nous reviendrons sur la situation dans le Centre avec notre invitée dans un instant.

Prévention et lutte contre le Covid-19

  • Le 6 avril le système des Nations unies au Mali au travers de la MINUSMA a signé avec le ministère malien de la Santé et des Affaires sociales trois protocoles d’entente qui permettront d’apporter une première réponse intégrée et rapide à la crise du Covid-19. Trois projets permettront de fournir du matériel pour les cordons sanitaires et les structures de santé à Bamako, notamment à l’aéroport international de Bamako et en régions à Mopti, Gao, Ménaka, Taoudenit, Tombouctou et Kidal.

 

  • L’ensemble de l’appui de la MINUSMA ainsi que des agences et programmes des Nations unies s’élève à près de 4,7 milliards de FCFA (soit plus de 6 millions USD). Ce premier apport des Nations unies à la lutte contre la propagation du Covid-19 sera complété par des contributions en nature en fonction des avantages comparatifs de chaque entité.

 

  • De nouvelles initiatives seront annoncées sous peu. Le système des Nations unies a réaligné ses efforts dans la lutte contre le Covid-19 mais continue son travail en matière humanitaire, de paix et de développement.

 

  • L’appui de la MINUSMA s’est encore concrétisé dans la nuit 7 avril avec l'assainissement du marché Dossolo Traoré connu sous le nom de marché de Médina en soutien aux efforts de réponse au Covid-19. La même opération d’envergure s’est aussi déroulée le 4 avril au Grand marché à Bamako. La Mission a déployé des ressources importantes en fournissant les produits de nettoyage, trois camions de pompiers, trois camions d'eau, trois piscines portables et du matériel électrique.

 

Lors de ces opérations conjointes, l’unité des pompiers de la MINUSMA et la Police des Nations unies (UNPOL) venaient épauler les efforts des ministères de la Santé et des Affaires sociales, de la Sécurité et de la Protection civile, la police nationale, la Gendarmerie et la Garde nationale.

 

  • Toujours dans le cadre de la prévention du Covid-19 par l’application des gestes barrières, le Bureau régional de la MINUSMA a Gao a reçu, le 7 avril dernier, près de 200 bouteilles de savon liquide. Une commande passée auprès de l’association des handicapés physiques « Gorey Bene » qui en produit. Consciente de l’importance des gestes barrière, cette association a récemment fait don de lots de bouteilles de savons liquide au Gouvernorat, à l’Hôpital de Gao, au Développement social, au Cercle de la région, ainsi qu’aux Autorités intérimaires. Par son geste, le Bureau Régional de la MINUSMA à Gao a aussi tenu à encourager l’association dans la poursuite de ses efforts de prévention de la pandémie dans la région de Gao.

 

  • Pour terminer sur le sujet, vous suivez les décomptes fournis par le Ministère de la Santé et des affaires sociales, comme nous l’avons déjà annoncé, la MINUSMA compte 2 cas confirmés tous deux actuellement en cours de traitement, le premier se porte déjà bien mieux, bon rétablissement à nos collègues et merci aux équipes soignantes pour leur professionnalisme et dévouement.

 

SSR-DDR

Travaux de rénovation du camp du MOC à Tombouctou

Le 3 avril, la MINUSMA a remis aux coordinateurs du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) des matériaux et des infrastructures rénovées. Il s’agit de la réparation et l’installation de tentes ainsi que la réhabilitation des systèmes d’adduction et d’évacuation d’eau et d’électricité. Ces travaux incluent aussi la rénovation de l’enceinte sécuritaire autour du Camp. Le camp accueille actuellement 150 officiers et hommes du bataillon reconstitué des FAMA sur les 328 redéployés dans la région de Tombouctou depuis le 16 février 2020.

Appui aux institutions

Inspection des infrastructures judiciaires et pénitentiaires de Kidal

Les 1ers et 2 avril, la MINUSMA a appuyé une mission effectuée à Kidal par les inspecteurs de l’Inspection des services judiciaires du Ministère de la justice. Elle visait à évaluer l’état des infrastructures judiciaires et pénitentiaires dans la ville de Kidal dans le but de contribuer au retour de l’administration judiciaire et pénitentiaire dans la région de Kidal. La mission du Ministère de la justice dans la région de Kidal représente une avancée notable dans les efforts du ministère de la justice et contribue au retour des services de l’Etat dans la région.

Appui aux communautés

Evaluation de l’avancement des travaux du Centre multifonctionnel du Réseau des femmes engagées dans la région de Mopti

Le 3 avril, la MINUSMA a effectué une visite sur le terrain pour évaluer l’état d’avancement de la mise en œuvre d'un projet de cohésion sociale visant à promouvoir la participation des femmes aux processus de réconciliation et de paix dans la région de Mopti. Cette phase du projet prévoit la construction et l'équipement d'un centre multifonctionnel afin d'améliorer les conditions de travail et en soutenant les activités génératrices de revenus pour les femmes de la région de Mopti.

Les autres phases du projet se déroulent actuellement au profit de 70 femmes. Des sessions de formation distinctes seront organisées afin de respecter les mesures de distanciation sociale préconisées par le gouvernement du Mali dans le cadre de la lutte contre la pandémie du Covid-19. Ce projet est mis en œuvre avec un soutien financier de près de 114 000 000 de FCFA du gouvernement autrichien par le biais du Fonds fiduciaire pour la paix et la sécurité au Mali.

Activités de la Police de la MINUSMA

Protection des Civils

Du 2 au 8 avril, la Police des Nations unies a effectué 135 patrouilles conjointes avec les Forces de sécurité maliennes (FSM) dont 133 patrouilles pédestres et 48 patrouilles de longue portée dans le District de Bamako et dans toutes les autres régions du centre et du Nord. Durant cette période, des patrouilles nocturnes ont été effectués conjointement avec les FSM dans les régions de Bamako, Gao, Ménaka, Tombouctou, Mopti et leurs périphéries.

Activités de la Force de la MINUSMA

Protection des civils

Le 5 avril, la Force, informée d’une attaque en cours contre le village d'Anakila, région de Mopti, a déployé une patrouille sur place et deux hélicoptères sur la zone qui ont mis en fuite les assaillants. Les premiers secours ont été apporté par la Force aux blessés retrouvés sur place. Cette intervention a permis d’éviter l’escalade de la violence et de rassurer les populations locales.

Opérations militaires

Malgré la pandémie du Corona virus, les activités de la Force ne faiblissent pas.

Opération Buffalo. Elle se poursuit au centre du Mali renforcée par un appui aérien. Ces bataillons ont patrouillé ces derniers jours 13 localités pour montrer la présence de la Force et rassurer les populations malgré la dégradation de la situation sécuritaire ces dernières semaines caractérisée par des attaques de groupes armés non identifiés.

Dans la région de Gao, la Force poursuit l’opération Seka sur l’axe Ansongo- Labezanga afin de permettre la libre circulation des populations et de leurs biens sur cet itinéraire très emprunté. Dans ce cadre, du 2 au 8 avril 2020, 18 patrouilles ont été conduites dans sept villages et 12 postes de contrôle ont été érigés près de plusieurs localités afin de marquer la présence de la Force de la MINUSMA. En effet, suite à la mutilation de 2 villageois de Tessiga le 3 avril, les patrouilles de dissuasion de la Force se sont intensifiées dans la région. Les patrouilles menées ont pu visiter les villages situés le long de l’axe afin d’échanger avec les responsables communautaires sur leurs préoccupations d’ordre sécuritaire.

La Force a mené au cours de la semaine écoulée sur l’ensemble de sa zone d’opération, 672 patrouilles (patrouilles de jour et de nuit, de longue et de courte portées) et érigé des dizaines de check points. Ces patrouilles aussi bien terrestres qu’aériennes, contribuent à réduire les violences sur les populations et à ramener le calme dans les zones où les tensions communautaires sont signalées.

Evacuations médicales au profit des FAMa

Retour sur l’attaque contre les Forces armées maliennes le 6 avril, le Chef de la MINUSMA s’est dit outré par cette attaque terroriste abjecte à Bamba dans la région de Gao, durant laquelle de nombreux soldats maliens ont été tués ou blessés. M. Annadif salue le courage et la détermination des FAMa réitère l’engagement indéfectible de la MINUSMA aux côtés des Maliens dans leur quête légitime de paix et de stabilité.

Suite à l’attaque terroriste contre le camp des FAMa à Bamba, cercle de Bourem, la Force de la MINUSMA en soutien aux FAMa, a dépêché sur les lieux, trois hélicoptères pour procéder aux évacuations médicales.

Incidents

Parmi les incidents qui ont affecté la MINUSMA :

  • Le 8 avril, un camion faisant partie du convoi logistique de la Force de la MINUSMA qui se rendait de Gao à Ménaka a heurté un engin explosif improvisé à environ 95 km à l'est d'Ansongo. Les rapports préliminaires indiquent que personne n'a été blessé mais que le véhicule a été endommagé.

 

  • Le 7 avril, des éléments armés non identifiés ont tiré sur un hélicoptère de la MINUSMA à environ 13 km au nord-ouest de la ville de Douentza. L'hélicoptère a riposté en direction des assaillants. Les roquettes n'ont pas été utilisées pour éviter des dommages collatéraux, en raison de la proximité d'un village. Une force de réaction rapide de la MINUSMA à Douentza a été envoyée dans la région pour évaluer la situation et apporter le soutien nécessaire. L’hélicoptère de la MINUSMA reste fonctionnel.

 

  • Le 2 avril à Tombouctou, les Casques bleus ont découvert des munitions de guerre non explosées à environ 6 km, au nord-est du camp intégré de la MINUSMA. Une équipe de neutralisation des explosifs et munitions de la MINUSMA Force a réussi à les détruire.