Point de Presse - jeudi 5 novembre 2015

5 novembre 2015

Point de Presse - jeudi 5 novembre 2015

Porte-parole : Radhia Achouri

 

Processus de Paix

 

-Le Représentant Spécial Adjoint du Secrétaire Général et Coordonnateur Résident et Coordonnateur Humanitaire, Mme Mbaranga Gasarabwe, a rencontré le 2 novembre le Premier Ministre, M. Modibo Keita, pour discuter du suivi de la Conférence de Paris. Les points clés qui ont été abordés lors de ces échanges  étaient : la finalisation de la stratégie spécifique de développement pour les régions du nord, l’accès des humanitaires et l’importance d’améliorer la sécurité dans ces régions du nord du pays.

 

Le 4 novembre, elle a rencontré le Président du Conseil régional de Tombouctou et Madame la Maire de Goundam, pour échanger sur des projets de développement dans leurs collectivités respectifs.

 

- Le Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) a tenu sa deuxième réunion à Gao le 29 octobre avec la participation de toutes les parties. La Force de la MINUSMA était présente à cette réunion en tant qu’observateur.

 

Les parties se sont mises d’accord pour se répartir les responsabilités au niveau des cellules du MOC et au niveau des régions. Il a été rappelé que le MOC est une instance qui doit rester consensuelle dans sa prise de décision.

 

Par ailleurs, les premières patrouilles mixtes ont été discutées pour en préciser les modalités. Elles devraient se réaliser au cours du mois.

 

A rappeler que selon les termes de l’Accord de Paix, le MOC est chargé de planifier et de conduire les patrouilles mixtes entre les 3 signataires de l’Accord et de planifier et de coordonner toutes les actions et mouvements de combattants pour toute la durée du processus de cantonnement. Il est coordonné par un officier des forces armées et de sécurité du Mali, secondé par un représentant de la Coordination et un représentant de la Plateforme, et devra travailler en étroite collaboration avec les forces internationales en présence (MINUSMA et Barkhane).

 

Le MOC rend compte à la Commission Technique de Sécurité (CTS), qui est présidée par le Commandant de la Force de la MINUSMA. La CTS est composée de représentants des trois signataires de l’Accord de paix, des membres de l’équipe de la Médiation internationale, de la MINUSMA et de Barkhane.

 

-Du 2 au 5 novembre, la MINUSMA a organisé un atelier de quatre jours de formation des formateurs destiné aux représentants des parties signataires de l’Accord, à savoir la CMA, la Plateforme et le Gouvernement, en partenariat avec le Comité National de Coordination de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, le Comité de suivi de l’Accord et le Centre pour le dialogue humanitaire. Une vingtaine de personnes ont pris part à cette session dont le but est de préparer des relais chargés de former d’autres groupes cibles sur le contenu de l’accord.

 

Cette session des formateurs a également mis l’accent sur les droits de l’Homme et les mécanismes de justice de transition et la justice transitionnelle, dont la maîtrise par les participants leur permettra de faire une bonne sensibilisation auprès des populations.

 

La formation de quatre jours a abordé les thèmes suivants : la contextualisation de l’Accord pour la paix et la réconciliation à travers le processus de paix de Ouagadougou en juin 2013 puis celui d’Alger, la structure de l’Accord et les compromis à la base, le cantonnement, l’intégration et le DDR, la réorganisation des forces armées et de sécurité et leur redéploiement.

 

-Le 29 Octobre, la Division des Affaires Politiques de la MINUSMA de Gao a facilité la Journée d'Echanges des Partis politiques sur l'Accord de Paix avec le Centre Malien pour le Dialogue Inter-Partis et la Démocratie (CMDID). Le Chef du Bureau de la MINUSMA à Gao, le vice-président du CMDID, le Maire et le conseiller administratif et juridique du gouverneur de Gao ont accueilli les participants. Dans sa déclaration, le Chef du Bureau de la MINUSMA a réaffirmé l'engagement de la mission à promouvoir la sécurité dans la région, de soutenir le processus de paix ainsi que la mise en œuvre de l'Accord de paix. L'atelier a abouti à la formulation de recommandations sur la mise en œuvre de l'accord de paix de la part des participants ainsi qu’à la création d'un bureau local du CMDID à Gao, avec un président, un vice-président et un secrétaire général. Les membres sont issus des 21 partis représentés à la réunion dont 13 de la majorité présidentielle et 8 de l'opposition.

 

-Le 29 octobre, la MINUSMA à travers sa Division des Affaires Civiles a tenu un débat public avec la Coordination des Associations de la Case de la Paix, un groupe composé d'associations de femmes pour échanger sur la diffusion de l'Accord de paix au niveau local. Une cinquantaine de participants ont échangé sur les questions relatives à la politique de décentralisation, la laïcité et la participation des citoyens dans la mise en œuvre de l'Accord de paix.

 

-Le 4 novembre, la MINUSMA à travers l’Unité Genre a organisé simultanément une journée de consultations avec les femmes, dans les régions de Mopti, Gao et Tombouctou. L’objectif de ces consultations était d’échanger sur l’état de la prise en compte de leurs priorités, préoccupations et besoins dans le processus de paix. Cette journée qui a réuni plus de 150 participantes a été organisée avec le Réseau Paix et Sécurité des Femmes de l’Espace CEDEAO-Mali et les jeunes leaders.

 

Ces consultations s’inscrivent dans le cadre de l’organisation de la Journée Portes Ouvertes (JPO) sur la Résolution 1325 (2000) sur les femmes, la paix et la sécurité, que la MINUSMA en Partenariat avec l’équipe pays des Nations Unies et les Organisations féminine de la Société Civile, va organiser au cours du mois, dans les prochaines semaines. L’objectif de cette journée est de permettre aux femmes leaders de la société civile de présenter aux hauts responsables des Nations Unies les obstacles, les priorités et les recommandations sur la mise en œuvre de la Résolution 1325 (2000). Le thème choisi cette année est : « Le rôle des femmes et des jeunes femmes dans la mise en œuvre de l’Accord de Paix ».

 

-Le 26 octobre, la Division des Affaires Civiles de la MINUSMA a tenu une table ronde dans la commune de Sio, à 25 km de Mopti sur le mandat et le rôle de la MINUSMA dans le processus de paix et de réconciliation avec un accent particulier sur la contribution de la Division des Affaires Civiles au processus de paix, à savoir la restauration de l'autorité de l'État et de la gouvernance locale, le soutien aux organisations de la société civile, le renforcement de la confiance; le soutien au dialogue intra / intercommunautaire, la cohésion sociale et la gestion des conflits. Plus de 20 personnes, dont les autorités municipales, les notables, les jeunes et les associations de femmes ont assisté à l'événement.

 

La Force

 

- La MINUSMA continue ses opérations de stabilisation dans ses différentes zones de déploiement, a effectué 434 patrouilles, tenu 271 Check point et opéré 73 escortes.

 

-Du 28 au 31 octobre, la Force de la MINUSMA a procédé à la coordination et à l’organisation de consultations médicales gratuites à Anéfis pour répondre à la demande de la population locale et pallier au déficit des établissements de santé. Cette opération a permis la fourniture gratuite de médicaments à plus de 150 patients, y compris les femmes et les enfants. En outre, trois caisses de divers produits pharmaceutiques ont été données au centre de santé communautaire d’Anéfis.

 

 

-Le 4 Novembre, les médecins de la Force du Secteur Nord (région de Kidal), ont organisé en coordination avec l’ONG ASSAHSSAL, 3 heures de consultations médicales gratuites, particulièrement aux profits de femmes et d’enfants, au centre de santé communautaire Aliou à Kidal. Le personnel du Centre de santé a participé aux consultations. Des médicaments ont également été distribués par la MINUSMA. Cette activité a été menée dans le cadre de la mise en œuvre d’un projet à impact rapide de la MINUSMA visant à apporter une assistance médicale aux populations les plus vulnérables de Kidal.

 

-Le 2 novembre aux environs de 06h10 du matin, un véhicule de la MINUSMA a heurté une mine ou un engin explosif improvisé dans la région de Kidal. Le bilan est d’un véhicule endommagé.

 

UNPOL

 

Outre ses activités de sécurisation, UNPOL continue son assistance aux forces de sécurité maliennes en matière de renforcement des capacités.

 

-Du 19 au 30 octobre, la MINUSMA a dispensé une formation sur la « Lutte contre le Trafic Illicite des Armes Légères de Petits Calibres (ALPC) et le terrorisme » à l’Ecole Nationale de Police. Les officiers de Police concernés ont ainsi pu approfondir leurs connaissances en matière de marquage et de traçage des armes légères de petits calibres, de législations au plan international, régional et national sur la lutte contre le trafic illicite des ALPC, de stratégies de lutte contre le trafic illicite des ALPC et le terrorisme.

 

Cette formation aura également permis d’établir l’interconnexion entre le trafic illicite des Armes Légères et de Petits Calibres, le blanchiment d’argent et le terrorisme. Les capacités des stagiaires, en ce qui concerne la gestion efficiente des stocks d’armes et de minutions en dotation dans les services, ont également été renforcées.

 

-Le 3 novembre, les éléments de la Police de la MINUSMA ont été détachés au sein des services spécialisés des Forces de Sécurité du Mali à Bamako, notamment le Service d’Investigations Judiciaires, la Brigade des Stupéfiants et la Brigade des Mœurs. Ils vont apporter leur appui technique au personnel de ces unités dans l’exécution de leurs activités régulières.

 

Lutte anti-mine

 

Le 29 octobre, le service anti-mine de la MINUSMA (UNMAS), a conclu à Gao, une formation de 10 jours, au profit des Forces Armées Maliennes visant à renforcer les capacités nationales dans le domaine de la lutte contre la menace des explosifs au Mali. Il a également remis aux autorités des équipements d’une valeur de 59 millions de francs CFA. Au total, 15 éléments (appartenant aux groupes tactiques interarmes (GTIA) Sigui, Al Farouk, Waraba, Débo et au Poste de Commandement Maliba) ont reçu cette formation qui visait à leur permettre d’acquérir les connaissances nécessaires pour utiliser l’équipement qui leur a été fourni, mais également d’être capable de mettre en œuvre certaines procédures de neutralisation, enlèvement et destruction des explosifs (NEDEX).

 

Il est à rappeler que depuis son déploiement en juillet 2013, la MINUSMA compte un total 272 incidents causés par des engins explosifs improvisés (EEI), qui ont causé la mort de 98 personnes et blessé 382 autres. La majorité des victimes étaient des casques bleus (40%), suivis des civils (32.3%), et des forces armées maliennes (16.7%). D’autre part, le nombre de victimes civiles a sensiblement augmenté en 2015. Les restes des explosifs de guerre font également de nombreuses victimes. Depuis février 2012, au moins 167 personnes, toutes civiles, comprenant 103 enfants, ont été victimes d’incidents impliquant des munitions non explosées ou abandonnées.

 

Stabilisation et Relèvement

 

-Le 29 octobre, la MINUSMA a remis du matériel médical pour l’équipement du Centre de Santé de Référence de Tessalit à travers un projet à impact rapide (QIP). Le projet exécuté par l’Association pour le Développement Multisectoriel au Mali (ADMSM) a permis de fournir le matériel nécessaire pour les consultations médicales, les exigences nutritionnelles, la conservation des médicaments et l’accueil des patients. Ces équipements, qui avaient été pillés pendant l’occupation, créent des conditions idoines de travail et de vie pour le personnel sanitaire et les patients. Les capacités du comité de gestion du Centre de Santé vont également être renforcées et les communautés bénéficiaires seront informées et sensibilisées sur l’importance des équipements. Le projet a été sponsorisé par la Force onusienne et financé par la MINUSMA pour un montant d’environ 27.000.000 FCFA.

 

-Le 4 novembre, la MINUSMA a inauguré un projet à impact rapide au village de Boni, dans la région de Mopti, visant à appuyer la coopérative de femmes ‘’Yiriwere Nema’’, qui compte 38 membres adhérentes,  avec la donation de 39 vaches laitières,  la réhabilitation de l’étable et la fourniture de matériel pour la préservation du lait et aliments bétails. Le projet est sponsorisé par la Section des Affaires Civiles de la MINUSMA et financé par la Mission pour un coût total 16.952.400 francs CFA.

 

La ferme laitière de la localité fonctionnant en coopérative de service avait été totalement pillée de ses animaux lors de l’occupation de la localité par les groupes armés. Suite au quasi abandon des lieux, l’infrastructure s’est fortement détériorée. Ce projet va à terme contribuer à l'amélioration globale des conditions de vie des femmes en leur assurant des revenus réguliers et développement d’une production laitière de qualité à Boni.

 

-Le 4 novembre, dans le cadre d’un projet à impact rapide, la MINUSMA a doté en nouveaux instruments l’orchestre régional multi-ethnique « Songhoy Star » qui a, pendant des décennies, défendu la cohésion nationale et dont les instruments ont été détruits par les groupes armés pendant l’occupation en 2012. Le projet est porteur d’espoir, non seulement pour les membres du Songhoy Star (qui ont même organisé des répétitions sans leurs instruments depuis l’initiation du QIP), mais également pour les communautés de Gao car, l’initiative symbolise et soutient le retour de la vie culturelle et de la tradition musicale pluriethnique, toutes deux reniées depuis 3 ans. Il permettra également à l’Orchestre de contribuer à la cohésion sociale par la dissémination de messages de paix et de réconciliation à travers la musique et des activités culturelles. Ce QIP est parrainé par l’Unité Environnement et Culture de la MINUSMA et financé à hauteur d’un peu plus de 11.000.000 FCFA.

 

Protection des Femmes

 

Du 2 au 6 novembre, le Bureau de la Protection des Femmes de la MINUSMA a organisé la formation de 29 cadres de la police maliennes sur les violences sexuelles liées au conflit avec un accent particulier sur le cadre juridique, les approches définitionnelles ainsi que le MARA (Monitoring, Analysis and Reporting Arrangement).

 

Protection de l’Enfant

 

Les 24 et 31 octobre, l’Unité de la Protection de l’Enfant (CPU) de la MUNUSMA a facilité deux ateliers de formation et de sensibilisation sur les droits de l’enfant en prélude de la Journée internationale des droits de l’enfant célébrée le 20 novembre. Ces ateliers ont été organisés par la Tribune Jeunes pour le Droit au Mali (« TRIJEUD –Mali ») dans le cadre de leur projet « Le 20 Novembre, c’est notre journée ! Ensemble célébrons l’enfance! ». L’initiative vise à sensibiliser la société malienne sur les droits des enfants et à plaider en faveur de leur respect, à travers une large diffusion des instruments et mécanismes de protection de l’enfant, ainsi qu’à encourager la participation des enfants dans la promotion de leurs droits. Ces derniers seront invités à participer à un concours d’art oratoire sur leurs droits le 20 novembre.

 

Le premier atelier a concerné 27 enseignants et le second 41 élèves venus de différentes écoles de Bamako. La CPU a informé, formé et sensibilisé les participants sur les droits universellement reconnus à l’enfant. Les échanges ont porté sur la définition de l’enfant, les violations des droits de l’enfant ainsi que sur les besoins de protection spécifique. La CPU a présenté les principaux instruments et mécanismes internationaux et régionaux de protection de l’enfant avec un focus particulier sur la Convention internationale des droits de l’enfant et les réponses des Nations Unies face aux violations les plus graves des droits des enfants. Les débats se sont achevés sur la question de la contribution de chacun de ces acteurs à la promotion et à la défense des droits des enfants.