Prévention de l’extrémisme violent en milieu carcéral : l’expérience mauritanienne partagée avec les leaders religieux et prêcheurs du Mali

7 décembre 2022

Prévention de l’extrémisme violent en milieu carcéral : l’expérience mauritanienne partagée avec les leaders religieux et prêcheurs du Mali

Éviter que les personnes détenues ne se radicalisent davantage et/ou ne convertissent leurs codétenus à leur idéologie extrémiste, tel est le but de l’atelier intitulé « Prévention de l’extrémisme violent en milieu carcéral : échanges de bonnes pratiques des leaders religieux et prêcheurs du Mali et de la Mauritanie ». Ouvert ce 6 décembre 22 à Bamako, il doit renforcer les capacités des institutions pénitentiaires en la matière en promouvant la collaboration sous-régionale, à travers le partage de l’exemple mauritanien. 

Pays du Sahel voisin du Mali, la Mauritanie a développé une expertise reconnue dans la lutte contre l’extrémisme violent. Forte de neuf membres, la délégation mauritanienne compte plusieurs leaders religieux et représentants des institutions judiciaires et pénitentiaires. Un choix qui selon l’Ambassadeur de Mauritanie au Mali, Son Excellence Ahmed Ould HAMEÏDOU doit permettre « un échange fructueux afin que les prisons maliennes ne deviennent pas un terreau fertile à la radicalisation ».

Présent au lancement de cette activité, El-Ghassim WANE, Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU au Mali a souligné la fructueuse collaboration qui existe entre la MINUSMA et l’Etat malien, ainsi que les progrès accomplis dans la lutte contre l’extrémisme violent, avec l’élaboration d’une politique nationale de lutte contre ce phénomène. Le Chef de la MINUSMA a également saisi cette occasion pour réaffirmer l’engagement de la MINUSMA et de ses partenaires à soutenir le renforcement des capacités des ministères de la Justice et celui chargé des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes pour lutter contre toutes formes de radicalisation et d’extrémisme violent en milieu carcéral. « Cette tâche qui est la vôtre, a-t-il dit, elle emporte des nombreux défis et elle nécessitera toute notre ardeur, et notre motivation collective ».

Un message reçu par les autorités maliennes qui, par la voix du Secrétaire général du ministère des Affaires religieuses, Toumani SANGARÉ, se félicitent de cette initiative qui, a-t-il dit « permet d’être à l’écoute de ce que nos frères de la Mauritanie ont fait dans ce domaine ». Une expérience qui selon lui doit-être dupliquée et élargie au-delà du cadre carcéral car « la radicalisation ce n’est pas seulement dans les prisons, c’est partout, » a-t-il conclut. Pour le Directeur de la Direction Nationale de l’Administration Pénitentiaire et de l’Éducation surveillée (DNAPES), le Général Abdoulaye MAÏGA, « l’atelier (…) permettra de partager des expériences avec nos frères de la Mauritanie parce que ces deux pays traversent la même situation ».

Ce cadre d’échange vise plusieurs objectifs tels que le renforcement de la collaboration sous-régionale pour un meilleur partage des bonnes pratiques et, le renforcement des connaissances des leaders religieux en matière de prévention de la radicalisation et de lutte contre l’extrémisme violent en milieu carcéral. Soutenue par la MINUSMA, cette rencontre est organisée au profit du ministère de la Justice et des Droits de l’homme, du personnel pénitentiaire et des détenus mais aussi du ministère malien des Affaires religieuses, du culte et des coutumes, ainsi que des leaders religieux musulmans et chrétiens du Mali.