Ramener la protection de l’enfant au cœur de la mise en œuvre de l’Accord de Paix

3 février 2017

Ramener la protection de l’enfant au cœur de la mise en œuvre de l’Accord de Paix

Le 30 janvier, au centre Hawa Keita de Bamako, le Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille (MPFEF), à travers le soutien technique et financier de la Section Protection de l’Enfant de la MINUSMA, a organisé un atelier de validation d’une étude sur l’analyse de l’Accord pour la paix et la réconciliation, sous le prisme de la protection de l’enfant.

 

Permettre à tous les acteurs de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation de tenir compte des spécificités liées à la protection des enfants, tel était le but de l’étude, dont la validation des conclusions a été confirmée lors de cet atelier. Ainsi, 50 personnes provenant de structures directement concernées par la mise en œuvre de l’Accord étaient présentes. Parmi ces structures l’on peut citer : le Cabinet du Haut Représentant du Président de la République pour la mise en œuvre de l’Accord, le Secrétariat Général du Gouvernement, les départements ministériels qui interviennent dans le domaine de la protection de l’enfant, les associations religieuses, la société civile ou encore les organismes des Nations Unies.

 

Placé sous la présidence de Secrétaire général du MPFEF, cet atelier a également vu la participation du Directeur de la Division des Droits de l’Homme et de la Protection (DDHP) et de la Cheffe de la Section Protection de l’Enfant de la MINUSMA, partenaire financier principal de cette recherche d’une importance certaine. « Cette étude est une réponse de la MINUSMA à une demande du Ministère de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille. Cette étude est un outil pour remédier au déficit de la prise en compte de la problématique de l’enfant dans l’accord ; elle est un support matériel et scientifique pour porter la problématique à l’attention de l’ensemble des acteurs de la mise en œuvre de l’accord, » a déclaré, le Secrétaire Général du MPFEF, M. Mohamed Attaher Maiga. Pour Mme Solange Vasse, Cheffe de la Section Protection de l’Enfant, il s’agissait de mettre à la disposition de l’Etat un outil pratique : « Avec cette étude comportant des recommandations très claires et spécifiques adressées aux acteurs étatiques et de la société civile, le Ministère a maintenant les outils pour renforcer la prise en charge de la problématique de l’enfant en cette période de mise en œuvre de l’accord ».

 

 

Pour le Directeur de la Division des Droits de l’Homme de la MINUSMA et Représentant du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, au-delà d’être un outil pratique pour l’Etat, cette étude : «… est une opportunité pour combler les limites de l’accord. A cet effet, il faut que les conclusions de l'étude soient communiquées au  gouvernement, pour être prises en compte par les acteurs de la mise en œuvre de l’accord. Il faut aussi la réalisation de débats à la télévision et à la radio pour restituer et vulgariser les recommandations de l’étude, » a recommandé M. Guillaume Ngefa.

 

Découlant directement de la résolution 2295 (2016) qui établit le mandat de la MINUSMA, cette activité s’inscrit dans le cadre du soutien global de la Mission onusienne au Gouvernement. Elle a pour but de mettre en exergue l’implication et l’intégration de la protection des enfants, à tous les niveaux et dans tous les aspects du processus de paix, tel que clairement indiqué au paragraphe 28 de la résolution. Le paragraphe stipule que le Conseil de sécurité : « Prie la MINUSMA de considérer la protection des enfants comme une question transversale touchant tous les aspects de son mandat et d’aider les autorités maliennes à veiller à ce que la protection des droits des enfants soit prise en compte, notamment dans le cadre des opérations de désarmement, de démobilisation et de réintégration et de la réforme du secteur de la sécurité, afin de faire cesser les violations et atteintes commises sur la personne d’enfants, et de les prévenir. » Avec la conduite de cette étude d'une valeur de 6,8 millions de Francs CFA financée par la MINUSMA, ainsi que la prise en compte de ses conclusions, la Section Protection des Enfants, honore ainsi le pan du mandat dont elle a la charge.

 

 

Après des échanges sur le contenu du document, cet atelier a permis de valider l’étude et ses conclusions pour adresser des réponses efficaces aux préoccupations et besoins liés aux intérêts stratégiques des enfants et des jeunes. Autrement dit : s’assurer que les droits des enfants et des jeunes mais aussi leur protection sont véritablement pris en compte dans l’application de l’Accord.

 

« Le slogan "les enfants artisans de la paix" est une réalité car, ce sont les enfants de la crise de 1962 qui ont pris les armes en 2012 . Faisons en sorte que ce document ne tombe pas dans l’oubli, qu’il soit transmis aux plus hautes autorités et que tous ceux qui sont présents dans la salle soient des acteurs de suivi et aussi des juges des recommandations issues de cette étude, » a plaidé Gaoussou Traoré, le Vice-président de la Coalition Malienne pour les Droits des Enfants (COMADE), représentant la société civile. Et la Cheffe de la Section Protection de l’Enfant de renchérir : « Saisissons cette opportunité pour construire la paix avec les enfants en vue d’aboutir à une nation stable demain. »

 

A l’issue de l’atelier, le document validé est devenu ainsi une référence en vue d’une amélioration significative de la protection des enfants. Il s’avère également un moyen de prévention des conflits en promouvant la culture de paix chez les enfants et l’intégration de la protection des droits de l’enfant dans toutes les initiatives de paix.