THE SECRETARY-GENERAL -- REMARKS TO THE SECURITY COUNCIL ON MALI New York, 29 March 2019 [Bilingual, as delivered]
Je vous remercie pour l’opportunité qui m’est donnée de briefer le Conseil. Je souhaite la bienvenue à Son Excellence le Premier Ministre Maïga.
Nous avons tous été horrifiés par la récente recrudescence de la violence dans le centre du Mali, en particulier par le meurtre d’au moins 160 civils le week-end dernier dans le village d’Ogossagou, dans la région de Mopti.
Il semble que ce massacre dans lequel des familles entières, y compris des femmes et de jeunes enfants, ont été tués à coups de machette dans leurs maisons, qui ont été ensuite incendiés, ait été prémédité. Si cette attaque est la pire commise à ce jour, ce n’est pas la première.
J’adresse mes plus sincères condoléances aux familles des victimes, ainsi qu’au peuple et au Gouvernement maliens, et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
L’impunité ne fait qu’alimenter le cycle de la violence. Une enquête doit être menée de toute urgence sur cette attaque, et les auteurs doivent être traduits en justice. J’exhorte les autorités maliennes à redoubler d’efforts afin de mettre fin aux violences et rétablir la paix et la stabilité dans le centre du Mali.
Cependant, à la mesure que ces attaques deviennent de plus en plus meurtrières et de plus en plus fréquentes, nous devons déterminer comment la communauté internationale peut faire pour soutenir mieux les autorités maliennes et protéger tous les maliens, notamment les Peuls, qui ont été pris pour cible lors de ce massacre.
Dans le centre du pays, en particulier, les conditions de sécurité se sont détériorées rapidement. Les groupes terroristes et les milices gagnent du terrain et deviennent plus dynamiques et mobiles.
La montée des mouvements extrémistes amplifie d’anciennes tensions intercommunautaires entre groupes ethniques pour l’accès à la terre et à l’eau. La prolifération des armes légères et de petit calibre, et l’acquisition d’armes par des groupes ethniques d’autodéfense ont causé une augmentation de la violence envers les civils.
Si ces problèmes ne sont pas résolus, il y a de forts risques que la situation dégénère au point de donner lieu à des atrocités.
L’an dernier, plus de 240 attaques ont été commises contre des civils, des représentants du gouvernement malien et des membres de forces nationales et internationales, alors que ce chiffre était de 183 en 2016.
Le nombre de personnes forcées de quitter leur foyer, qui était de 40.000 il y a un an, s’est élevé à 123.000 en février 2019 et les cas d’utilisation d’engins explosifs improvisés dans le centre du Mali ont plus que triplé, passant de 29 en 2017 à près de 100 en 2018.
Nous devons une profonde reconnaissance au Représentant spécial, Mahamat Saleh Annadif, et à son personnel militaire et civil, pour le travail qu’ils accomplissent dans cette mission extrêmement difficile et dangereuse. Dix-huit casques bleus du Tchad, de Guinée et du Sri Lanka, ont perdu la vie au Mali dans ces 18 derniers mois. Je présente mes plus sincères condoléances à leur famille et à leurs amis. Leur sacrifice ne sera pas en vain.
La MINUSMA a renforcé ses capacités de réaction, même lorsqu’elle est en forte infériorité numérique.
Cependant à mesure que les extrémistes étendent leurs activités et utilisent des armes de plus en plus sophistiquées, les forces maliennes et internationales doivent répondre présent et renforcer leur riposte.
La MINUSMA travaille en étroite coordination avec les Forces de défense et de sécurité maliennes et les forces internationales présentes au Mali, à savoir la Force conjointe du Groupe de cinq pays du Sahel et la force française, Barkhane.
Je salue les récentes opérations menées par Barkhane et la Force conjointe du G5 Sahel, et le Conseil sait ce que j’estime nécessaire pour que la Force conjointe devienne pleinement opérationnelle.
While the security situation is deteriorating, there have been some important steps in the past six months towards accelerating implementation of the Peace and Reconciliation Agreement in Mali.
More than 1,400 former combatants in Gao, Kidal and Timbuktu have joined the Malian army as part of the accelerated disarmament, demobilization and reintegration process; an important sign of commitment. Interim administrations have been established in all five northern regions. Discussions on enhancing the participation of women in the peace process are underway.
The Government has launched a comprehensive political and administrative reform process, laying the groundwork for dialogue on how Mali’s institutions can best serve the interests of its people. I encourage the Government to promote reconciliation and inter-communal dialogue, aimed at inclusivity, strengthening resilience and creating social cohesion from the ground up.
I welcome efforts by the Government to make this process as broad as possible by including political leaders from across the spectrum, the signatory movements and armed groups, experts and members of civil society.
The recent meetings initiated by President Keïta with the leaders of the democratic opposition, including Soumaïla Cissé show a willingness on both sides to rise beyond partisan politics and support the reforms.
I urge all Malian parties to redouble their efforts, address differences through dialogue and listen to the voices of the Malian people, so that these gains are irreversible. I also urge the international community to continue its support.
While we must do more to support the Malian authorities and improve security across the whole country, military approaches alone will not resolve Mali’s challenges.
We can only prevent increased violence and instability by tackling root causes: poverty, climate change and competition for resources, underdevelopment and lack of opportunities for young people.
Some 2.4 million people need food assistance in Mali. There are just three health workers per 10,000 people in the north and central regions. More than 800 schools are closed and nearly a quarter of a million children have no access to education.
There are several important international initiatives underway, including the Sahel Alliance launched by France, Germany and the European Union, which aims to invest nine billion euros across the region by 2022.
The G5-Sahel held a successful Partners and Donors Conference in Nouakchott last December.
But while I welcome such initiatives, they are insufficient.
I call on all to strengthen efforts to address the root causes of instability and insecurity in Mali through humanitarian aid and support for sustainable development, including programmes on climate change mitigation and adaptation.
The situation in Mali is a test of the international community’s ability to mobilize in support of peace and stability. This is not a question of charity; it is one of enlightened self-interest. Security in Mali has an impact on the entire Sahel, which in turn affects global stability.
The entire Sahel region faces severe transnational challenges, from climate change and drought to growing insecurity, violent extremism, and the smuggling of people, weapons and drugs. You are aware of the growing threat to stability in Burkina Faso.
We cannot stand by while the humanitarian situation deteriorates, development gaps increase, and security risks become unsustainable. I call on all national, regional and international actors to step up efforts to tackle the multiple threats facing Mali and the entire Sahel region.
Investing in peace in Mali is investing in global security. I urge your continued full support to MINUSMA and to United Nations humanitarian and development agencies and to our partners on the ground.
However, this support will never be sufficient. There is no substitute for political will.
I call on the Government of Mali, the leaders of the political opposition and the signatory movements to redouble their efforts to overcome the challenges the country is facing. Now is the time to work together to bring back peace and stability to Mali.
Thank you.