Tombouctou : la MINUSMA appuie la lutte contre le trafic de biens culturels au Mali

23 février 2017

Tombouctou : la MINUSMA appuie la lutte contre le trafic de biens culturels au Mali

Le trafic de biens culturels est un phénomène qui depuis la crise de 2012, s’est accentué au Mali avec le pillage de sites archéologiques. La MINUSMA, en collaboration avec l’UNESCO appuie les autorités maliennes, pour lutter contre le trafic illicite des objets appartenant au patrimoine culturel malien. Un atelier a récemment été organisé à Tombouctou dans ce sens. 

Les 17 et 18 Février dernier à l’hôtel Colombe de Tombouctou, a eu lieu un atelier regroupant une vingtaine de participants venant de Gao, Bamako, Djenné, Bandiagara et Tombouctou, organisé par le Bureau de l’UNESCO à Bamako, en collaboration avec la Direction Nationale du Patrimoine Culturel et la mission culturelle de Tombouctou. Organisé avec l’appui logistique de la MINUSMA, l’objectif de cette activité était de faire l’état des lieux du phénomène de pillage des sites et du trafic illicite des biens culturels, pour proposer des pistes d’action et lutter contre ce fléau dans les différentes régions.

Des représentants des communautés, des agents des services techniques de l’Etat en charge de la culture, des forces de sécurité maliennes et des experts du domaine du trafic illicite et du pillage des biens culturels se sont ainsi réunis. Cette rencontre a également eu lieu en présence du Préfet de Tombouctou représentant le Gouverneur, le Maire de Tombouctou, le Directeur National du Patrimoine Culturel du Mali, ainsi que le représentant de l’UNESCO au Mali et de représentants de la MINUSMA.

M. Mamadou Dicko, Préfet de Tombouctou a remercié l’UNESCO et la MINUSMA pour leur accompagnement en faveur de la sauvegarde du patrimoine culturel : « Malgré les avancées remarquables et l’espoir suscité après la réhabilitation du patrimoine culturel, force est de reconnaitre qu’il reste des efforts à consentir en matière de sécurisation des sites du patrimoine mondial réhabilité et d’élaboration d’un plan de gestion permettant d’assurer la conservation du bien culturel, » a-t-il souligné.

Au cours des deux journées, les participants ont partagé leurs expériences à travers des exposés sur l’évolution du pillage et du trafic illicite dans les régions touchées par ce fléau. Les différents travaux de groupe ont permis de définir des stratégies de lutte adaptées aux localités concernées ainsi que de proposer des outils tel que la « Liste Rouge des biens culturels Ouest Africains Urgence Mali », éditée en décembre 2016 par le Conseil International des Musées (ICOM) en collaboration avec le Musée National du Mali. Cette liste établie notamment la typologie d’objets à risque au Mali parmi les écrits, les sculptures, les objets divers et les récipients anciens.

M. Huot  Marchand, représentant de l’UNESCO au Mali, a rappelé la nécessité de renforcer les mécanismes existants et la mise en place de stratégies appropriées pour à arrêter la destruction des sites archéologiques et contrôler le commerce illicite de leurs trésors culturels. « Pour lutter contre le phénomène, il paraît évident de recueillir le point de vue des communautés locales directement concernées par le phénomène, en vue de définir et mettre en œuvre les stratégies locales qui pourraient mieux les impliquer dans la mise en œuvre des plans et programmes adoptés par le Gouvernement et les collectivités décentralisées » a-t-il indiqué

A l’issue des échanges, les participants ont déclaré s’être bien approprié les sujets abordés pour envisager des actions de protection du patrimoine culturel concrètes : « Tombouctou est une ville très nostalgique du fait de l’arrêt des activités culturelles un peu avant la crise qui a entrainé le pillage et le vol de nos biens culturels. Cet atelier nous a permis de toucher l’opinion de chacun et de formuler les recommandations qui vont nous permettre de sortir de l’abstrait et de rentrer dans le concret » a déclaré Bocar Mahalmadane, participant et ancien Directeur Régional de la Jeunesse et des Sports de Tombouctou.

La MINUSMA continuera d’appuyer les autorités maliennes à la protection de son patrimoine culturel, composé de ses sites, ses objets culturels et son patrimoine vivant, en collaboration avec l’UNESCO, et conformément à son mandat défini par la résolution 2295 du 30 Juin 2016.