Faire connaitre et comprendre aux opinions publiques des pays contributeurs l’engagement de leurs troupes pour la paix au Mali

2 juin 2021

Faire connaitre et comprendre aux opinions publiques des pays contributeurs l’engagement de leurs troupes pour la paix au Mali

Le premier numéro de TCC Days (les journées des pays contributeurs de troupes) a eu lieu ce 1er juin. Tenue en marge de la Journée Internationale des Casques bleus, TCC Days est une série de webinaires au cours desquels les journalistes peuvent échanger directement avec le commandement des contingents de leurs pays déployés au Mali afin de mieux faire connaitre à leurs opinions publiques le sens de l’engagement de leur pays. Initiative du bureau de la Communication de la MINUSMA, TCC Days est un échange qui fait intervenir la chancellerie du pays contributeur ainsi que la haute direction de la MINUSMA. Consacrée au contingent burkinabè de la Force de la MINUSMA, cette première a vu la participation de la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général de l’ONU au Mali, Joanne ADAMSON ; de Son Excellence, Kodio LOUGE, Ambassadeur du Burkina Faso au Mali ainsi que du Commandant du bataillon burkinabè, le Colonel Aboudou Karim LAMIZANA.

Un évènement inattendu rappelle la réalité du terrain…

Quelques minutes avant la tenue de cette première édition, le Camp de la MINUSMA à Tombouctou, où sont déployés de nombreux soldats burkinabè, essuie des tirs de roquettes. N’ayant causé ni blessés ni pertes en vie humaines, l’attaque rappelle la dangerosité du contexte dans lequel évolue les Casques bleus au Mali. « Pendant que nous parlons ils sont sous le feu de l’ennemie et nous les encourageons », a réagi l’Ambassadeur du Burkina Faso à l’entame de son propos. « Bien sûr, ajoute-t-il, les Nations Unies, notamment le Secrétaire général, saluent régulièrement l’engagement des pays contributeurs de troupes mais, ce webinaire est une excellente occasion d’entendre de la bouche des Chefs de la MINUSMA que notre bataillon fait du bon boulot ». Enfin, l’Ambassadeur LOUGE précise : « c’est pour ce bon travail que nos soldats ont été formés et que nous les avons préparés ».

Engagés et préparés, les Casques bleus burkinabé se sentent concernés

Revenu en ligne après avoir fait l’état des lieux de la situation et délégué le reste des tâches à accomplir en pareille situation, le Colonel LAMIZANA commandant le bataillon burkinabè depuis Tombouctou, a rappelé que ces attaques font partie intégrante des risques liés à leur action en faveur de la paix. « Avant de venir au Mali nous tous avons fait un séjour au nord et à l’est de notre pays puis un séjour d’aguerrissement ». Répondant à une question sur l’insécurité également présente au Burkina, le colonel confie : « on suit de près ce qui se passe chez nous (…) si nous arrivons à ramener la paix ici ça va se répercuter positivement chez-nous ».

Un journaliste interroge le Sergent FOFANA Rahimatou sur les difficultés qu’elle peut vivre en tant que personnel militaire féminin. « J’ai reçu les mêmes formations que mes collègues hommes et avec ça, je n’ai aucun problème à travailler avec mes supérieurs et mes subordonnés, donc aucun souci avec cela », a-t-elle répondu. Mme ADAMSON a, de son côté, appuyé le propos du sergent FOFANA et rappelé l’approche genre des Nations Unies, instaurée au plus haut niveau de l’organisation. « Quand je regarde les femmes soldats, déclare la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général de l’ONU, ce sont les soldats que je vois et que je juge par rapport à leur travail et non leur sexe ».

L’importance de la proximité

La Représentante spéciale ADAMASON a quant à elle salué les autorités mais aussi les populations des pays contributeurs pour leur participation aux efforts de maintien de la paix. Elle a décrit l’important rôle que joue les Casques bleus des pays limitrophes du Mali, en particulier le Burkina Faso, en prenant pour exemple la « facilité pour les contingents de ces pays d’engager la discussion avec les populations », expliquant que cela permettait d’établir une confiance avec les habitants des zones dans lesquelles ils servent. Ce service aux populations qui est la raison d’être de la présence burkinabè au Mali et dont l’illustration est faite par le témoignage du Lieutenant KOURA Ousseni revenant sur son expérience dans la zone de Ber (région de Tombouctou) où dit-il : « de juillet à novembre dernier nous sommes restés pour rassurer la population en la protégeant contre toute menace. Nous y avons fait des patrouilles, des opérations et activités civilo-militaire (consultations médicales, appuis logistiques, dons etc…) avec les habitants ».

Une représentation conséquente

Le bataillon burkinabè est fort de 1 080 éléments dont 27 femmes. Déployé dans la Région de Tombouctou, il est présent dans le chef-lieu de la région mais aussi à Ber et Goundam. Il est présent au Mali depuis 2013. Le contingent mène des opérations dites statiques, comme la protection des installations et du personnel de la Mission et des opérations dynamiques. Ces dernières consistent à contribuer à empêcher l’influence et les activités des groupes terroristes et à sécuriser les populations locales à travers les patrouilles. Ces opérations revêtent également la forme d’escortes logistiques et de VIP, de contrôles de zone et enfin, de protection des emprises de la MINUSMA en assurant la sécurité autour des camps. De septembre 2020 à Mars 2021, par exemple, 14 missions d’un à 10 jours ont eu lieu dans plusieurs localités de la région de Tombouctou, notamment à Goundam, Tonka, Nianfunké, à Bambara Maoundé, ou encore à Ber et ses environs. Les actions civilo-militaires du contingent, au bénéfice des populations, portent sur des dons de médicaments, de soins gratuits, de vivres ou encore de kits scolaires.