Kidal : la MINUSMA sensibilise les acteurs du système judiciaire traditionnel sur les règles internationales de détention

10 juin 2018

Kidal : la MINUSMA sensibilise les acteurs du système judiciaire traditionnel sur les règles internationales de détention

La MINUSMA à Kidal, a organisé, le 7 juin dernier, une séance de sensibilisation et de travail sur les conditions de détention et les standards et normes internationaux afférents à la détention à l’attention des cadis (les juges traditionnels) et des agents de la Commission Sécuritaire Mixte de l’Azawad a Kidal (CSMAK).

 

Le pouvoir judiciaire formel, est absent depuis 2012 dans plusieurs régions du Mali (une conséquence de la crise). En l’absence des autorités étatiques, la gestion des prisons et autres lieux de détention a été prise en charge par les groupes armés signataires. Les juges traditionnels continuent à régler les conflits entre parties, en se fondant sur les règles coutumières, le coran et le droit musulman, car la région de Kidal se caractérise par la prédominance de la justice traditionnelle délivrée par les cadis. Le système de justice traditionnelle joue un rôle important dans la cohésion sociale et le règlement des différends. Et les acteurs de ce système, ne maitrisent pas tous les contours des règles, standards et normes internationales afférant au droit international des droits de l’homme, comprenant les aspects de la détention et de l’accès à la Justice. Ainsi, cet atelier qui vise à sensibiliser les acteurs locaux impliqués dans ce domaine, s’inscrit dans le cadre de l’étude des pratiques de cadis en matière de détention et en appui à la restauration de l’état de droit, dans région de Kidal dans l’esprit de l’accord de paix issu du processus d’Alger. 10 personnes, 4 cadis et 6 officiers de la CSMAK y ont pris part.

M. Mohamed AG Boukene s’est réjoui de cette action et a affirmé que : « Cet atelier de sensibilisation nous a permis de comprendre les conditions de détention et les normes internationales afférentes à la détention et à l’administration pénitentiaire ainsi que leur importance dans l’accès de toute personne à la justice et à la prison. » M. Ag Boukene a également exhorté la Mission onusienne à renforcer davantage les capacités de la justice traditionnelle à travers des activités du genre car selon lui, « une justice bien formée et mieux équipée offrira de meilleurs services aux justiciables. »

 

Le souhait de la MINUSMA, tout comme celui des cadis et des officiers de la CSMAK est de : « pouvoir, non seulement, connaitre les normes internationales applicables en matière de détention mais aussi, avoir leur interprétation et les appliquer aux situations réelles, » a estimé Nancy Makulu Mutombo officier à la Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires de la MINUSMA qui a organisé cette activité. Elle conclut : « comme les cadis travaillent en étroite collaboration avec la CSMAK responsable de la prison en matière de détention, il importe d’aider ces acteurs à mieux veiller sur les conditions de détentions des détenus en général et celui des mineurs en particulier. »

Enfin, il convient de rappeler que l’organisation des Nations Unies a entre autres pour mission de promouvoir la conformité des mécanismes de justice informelle et formelle avec les normes et les principes internationaux, à savoir le droit international des droits de l’homme, le droit international humanitaire, le droit pénal international et le droit international des réfugiés.