La Journée Internationale de l’enfant célébrée au Mali avec l’appui de la MINUSMA

28 novembre 2016

La Journée Internationale de l’enfant célébrée au Mali avec l’appui de la MINUSMA

 

Une journée pour sensibiliser

 

La Journée mondiale de l'enfance a été créée en 1954. Elle est célébrée chaque année le 20 novembre afin de promouvoir le respect et les droits des enfants. Le 20 novembre marque le jour de l’adoption par l’Assemblée Générale des Nations Unies de la Déclaration des droits de l’enfant, à travers la résolution 1386 en 1959, et de la Convention relative aux droits de l’enfant, signée en 1989. Depuis 1990, la Journée marque également l'anniversaire de l'adoption de la Déclaration et de la Convention relative aux droits de l'enfant.

 

Au-delà de l’aspect commémoratif de ces avancées en matière de droits, la Journée mondiale de l’enfance offre à tous une occasion unique, de sensibiliser le public aux droits de l’enfant, de promouvoir et de mettre en lumière ceux-ci, mais aussi de transformer cette date en actes concrets en faveur des enfants partout dans le monde. Au Mali, l’édition 2016 a été célébrée le 21 avec une conférence  débat sur le thème : « l‘Impact des conflits armés sur les enfants » puis s’est poursuivie le 24 novembre avec un concours et une exposition de dessins d’enfants. La MINUSMA à travers l’Unité de Protection des Enfants a co-organisé ces évènements.

 

 

Discuter pour comprendre 

 

Ce sont les locaux de l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO) à Bamako qui ont accueilli, le 21 novembre dernier, la conférence  débat sur le thème : « l‘Impact des conflits armés sur les enfants ». Co-organisée par l’Unité en charge de la Protection de l’Enfant au sein de la MINUSMA et en collaboration avec la Plateforme Association Dembe Ni Kalan (ADEKA), cette conférence débat a réuni 300 personnes (dont 161 femmes), parmi lesquelles des étudiants mais également le corps professoral, les membres de la plateforme ADEKA, des leaders d’associations féminines, d’association de jeunes et d’enfants, ainsi que des leaders  d’associations de droits de l’Homme  et de nombreuses autres personnalités. Le président de l’UCAO, la Cheffe de la Section Protection de l’Enfant, et le Coordinateur de la Plateforme ADEKA, en étaient les principaux conférenciers.

 

Dans son intervention, le président de l’UCAO a adressé une mention de remerciement à l’Unité Protection de l’Enfant de la MINUSMA d’avoir choisi son établissement pour abriter cette conférence. Il a ensuite souligné le fait que cette conférence vienne à point nommé car, elle s’inscrit dans le programme global  de la formation pédagogique et culturelle 2016-2017 de l’UCAO. Le président a ensuite exprimé le vœu d’organiser des journées académiques sur la thématique des droits et de la protection de l’enfant.

 

La cheffe de l’Unité de  Protection de l’Enfant a quant à elle attiré l’attention des participants sur l’importance de la conférence qui se tient dans le cadre de la mutualisation des énergies et des expériences. Elle a rappelé que les étudiants étaient des acteurs incontournables de la protection des enfants à travers leurs travaux de recherches et leurs activités de sensibilisation. Selon elle, cette journée doit être une opportunité pour les acteurs de la protection, et les Etats signataires de la Convention des Droits de l’Enfant (CDE), de  promouvoir le  respect des droits des enfants. Elle a conclu en exhortant les  acteurs, les universitaires et les leaders d’associations présents, à une participation active au débat.

 

Pour le coordinateur de l’ADEKA, organisateur de la conférence, il était important de souligner l’intérêt que son organisation accorde au partenariat avec la MINUSMA. Il n’a pas manqué de remercier l’Unité de Protection de l’Enfant, pour le soutien technique et financier apporté à son association, en vue de la réalisation  de cette  conférence qui vise à sensibiliser la société civile à la protection des enfants. La vulnérabilité des enfants en période de conflit armé, les six violations graves des droits de l’enfant, le cadre législatif national et International, les résolutions ou encore les directives et les politiques de l’ONU, relatives à la protection de l’enfant en situation de conflit sont les thèmes spécifiques abordés durant l’exposé. Beaucoup de questions et de commentaires de la part du public ont suivi, notamment sur les dispositions de l’ONU par rapport à l’utilisation et au recrutement d’enfants par les groupes armés, la prolifération des armes, les violences sexuelles contre les enfants etc. Un élément de réponse  a été apporté  à toutes les questions posées par le conférencier. Discuter des droits des enfants, ne permettra pas d’en garantir le respect mais, y contribue grandement. C’est le sentiment qui dominait au sein de l’auditoire hétéroclite de cette conférence. Un auditoire unanime sur la nécessité de rééditer les rencontres de ce type.

 

 

Dessiner pour se faire entendre

 

Pour clore les activités relatives à la célébration de la Journée Internationale de l’Enfant, l’Unité de Protection de l’Enfant de la MINUSMA, en partenariat avec les Centres d’Ecoute Communautaire (CEC) de Niamakoro (Commune VI) et Sabalibougou (Commune V) a organisé un concours et une exposition de dessins d’enfants, avec pour objectif pédagogique de créer un espace de recréation, d’éducation et de plaidoyer permettant aux enfants de présenter leurs regards sur l’horreur des six graves violations contre les enfants et la réalité de la guerre qu’ils ont vécu.

 

Au nombre de 50, les enfants étaient issus de différentes catégories, en provenance des quartiers de Niamakoro et Sabalibougou, scolarisés et non scolarisés, certains avec un handicap. Leur âge variait entre 8 à 17 ans. De nombreuses personnalités parmi lesquelles les autorités communautaires et traditionnelles, des leaders d’associations féminines, des relais communautaires, ainsi que des centaines de femmes, hommes et enfants ont assisté à l’évènement.

 

Le représentant du chef de quartier dans son allocution de bienvenue, a remercié la MINUSMA du choix porté sur son quartier qui selon-lui est le bidonville le plus vaste de la commune, un condensé de misère où les enfants vivent dans une précarité absolue. A cela, il a ajouté le manque d’eau, de voirie et de services sanitaires et, a invité la mission à initier des projets pouvant permettre une amélioration substantielle des conditions de vie de la population du quartier.

 

 

Le Directeur du CEC de Niamakoro, co-organisateur de l’évènement a dans son propos, salué la présence de la MINUSMA aux côtés des enfants démunis de son centre qui a pour mission, d’offrir aux enfants des opportunités d’éducation pour combattre l’illettrisme ; autonomiser les participants grâce à l'alphabétisation et à la formation à des compétences professionnelles afin de leur permettre de s'assurer des moyens de subsistance stables, que ce soit à travers un emploi formel ou en créant des activités génératrices de revenus ; lutter contre les inégalités entre les sexes en matière d’accès à l’éducation et aux moyens de subsistance ; et donner aux communautés (et plus particulièrement aux femmes et aux jeunes filles) les moyens de prendre la responsabilité de leurs propres initiatives de développement. Il a conclu en affirmant que : « la MINUSMA et le CEC témoins de l’enfant en difficulté sont deux poumons d’un même corps : protection et bien-être de l’enfant ».

 

« Fêter les droits de l’enfant, c’est rappeler à chacun que la Convention Internationale des Droits de l’Enfant reste l’instrument essentiel pour les faire respecter. Pour la MINUSMA, chaque enfant compte. Partout, tout le temps! Chacun d’eux mérite que l’on prenne de son temps pour l’aider. Chacun d’eux a besoin de nous! Chacun d’eux en a le droit. C’est la responsabilité de tous, » a déclaré Solange Vasse, cheffe de l’Unité Protection des Enfants de la MINUSMA. Pour elle, le concours et l’exposition de dessins était une opportunité pour les enfants de manifester certains de leurs droits fondamentaux, à savoir le droit à l’expression : " réalité de la guerre, comportements guerriers”, le droit à la participation “droits de l’enfant non respectés, la paix”.

 

Elle a terminé son propos affirmant que les cris de peur sur le papier et les appels à l’espoir des enfants pris dans l’engrenage du conflit pourront continuer à interpeller les politiques, les communautés et chaque membre de la famille humaine. La joie étant inhérente à toute activité infantile, l’évènement fut riche en chants, danses et poèmes qui ont suscité la réflexion sur les comportements générateurs de conflits. L’activité s’est achevée par la remise de cadeaux symboliques (sacs d’écoles, cahiers, stylo, tee-shirts et des ballons) aux 50 enfants des deux centres d’écoutes de Niamakoro et de Sabalibougou qui ont produits les dessins exposés pendant la cérémonie.