La MINUSMA appuie la réforme de la politique malienne sur les frontières

1 mars 2016

La MINUSMA appuie la réforme de la politique malienne sur les frontières

La MINUSMA, en coordination avec l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM), et la Direction Nationale des frontières du Ministère de l’Administration Territoriale, a organisé à Tombouctou, du 16 au 18 février dernier, un atelier de relecture de la politique malienne en matière de frontières nationales.

 

L’atelier visait à engager des concertations entre les différents acteurs concernés et impliqués dans la gestion des questions d’intérêt commun en matière de frontières. Il a réuni 73 participants au Conseil régional de Tombouctou, provenant des 5 cercles de la région de Tombouctou parmi lesquels des représentants de la société civile, des autorités locales, politiques, administratives, les partenaires au développement, techniques et financiers. 

 

La politique nationale malienne des frontières a été adoptée en octobre 2000. Cet atelier de réflexion fait partie des efforts du gouvernement visant à consulter chacune des huit régions du pays avant de réexaminer la politique nationale au niveau central.

« Dans le cadre de l’appui des efforts de stabilisation, la Section de la Réforme du Secteur de la Sécurité-Désarmement Démobilisation Réintégration (MINUSMA/RSS-DDR), a identifié le processus de la relecture de la politique nationale des frontières comme un processus clé pour définir une stratégie de sécurité des frontières du Mali. S’il n y a pas un contrôle des zones frontalières, l’insécurité va perdurer, spécifiquement dans le Nord du Mali », a expliqué Evert KETS, Officier RSS à la MINUSMA.

 

La République du Mali, héritière de grands empires du Soudan occidental, avec une superficie de 1 241 258 km2, partage 7568 km de frontières avec 7 pays : la Mauritanie, l’Algérie, le Burkina Faso, la Guinée Conakry, le Niger, la Cote d’Ivoire et le Sénégal.

 

Le Gouverneur de la région de Tombouctou a fait savoir que « ces frontières et espaces frontaliers de la région sont des lieux de cristallisation de la criminalité transfrontalière, du banditisme et des trafics en tout genre, la recrudescence des attaques de toute sorte et autres formes de violence qui se soldent toujours par la perte de vies humaines. Ce qui met en évidence l’importance de la gouvernance sécuritaire à laquelle la question des frontières ne saurait se soustraire ».

Durant trois jours, les participant se sont constitués en quatre sous-groupes de réflexions sur les thématiques comme : la délimitation et démarcation des frontières ; la coopération administrative transfrontalière ; les questions de défense et de sécurité aux frontières ; le développement des zones frontalières et la coopération transfrontalière ; le financement et la mobilisation des ressources. A l’issue des discussions de fond, les participants ont apporté leurs contributions en terme de diagnostic, de suggestions et de recommandations pertinentes.

 

M. Ibrahim Touré, conseiller technique du Ministre de l’Administration Territoriale, a salué la MINUSMA et le gouvernement du Japon à travers l’OIM, pour leur engagement à accompagner techniquement et financièrement les activités de relecture de la Politique Nationale des Frontières. Selon lui, « la sauvegarde de l’intégrité du territoire national et l’instauration d’un climat de paix et de sécurité sont devenues des impératifs sans précédents, en vue d’assurer la souveraineté territoriale pleine et entière et la construction d’espaces de développement durable ».

 

Parmi les acteurs de la société civile, l’initiative a été chaudement saluée. « Le problème des frontières est un problème cruciale que nous vivons au quotidien, nous remercions les partenaires techniques et financiers, notamment la MINUSMA, qui a permis à l’Etat malien de pouvoir se mettre à la tâche pour une appropriation d’une politique Nationale des frontières, afin que nous puissions tous nous mobiliser et nous investir pour sa mise en œuvre pour le bien de tout le monde », a dit Diadié Hamadoun représentant de la Société civile.