La MINUSMA dresse le bilan de sa contribution à la protection du patrimoine culturel malien

22 mars 2017

La MINUSMA dresse le bilan de sa contribution à la protection du patrimoine culturel malien

Les 14 et 15 mars 2017, le bureau de l’UNESCO à Bamako, en partenariat avec le Ministère de la Culture, et avec l’appui logistique de la MINUSMA, ont organisé une Conférence internationale sur les enjeux et défis liés à la protection du patrimoine culturel en zones de conflit. Quatre ans après le lancement des travaux du programme de réhabilitation du patrimoine culturel et de sauvegarde des manuscrits anciens du Mali, cette rencontre a été l’occasion pour la MINUSMA de faire le bilan du soutien apporté.
Il existe à ce jour 16 missions de maintien de la paix dans le monde, et la MINUSMA est la seule à qui le Conseil de Sécurité des Nations Unies a confié un mandat relatif à la protection des sites culturels et historiques en collaboration avec l’UNESCO. Ses opérations doivent également être menées avec précaution autour de ces sites*. (*§20c et 39 de la Résolution 2295).
Depuis 2013, pour assurer son rôle d’accompagnement des autorités dans le domaine de la sauvegarde du patrimoine, la MINUSMA a assuré la formation, en collaboration avec le Ministère de la Culture et l’UNESCO, de plus de 3000 agents de ses personnels civils, policiers et militaires à la protection du patrimoine culturel. Construire une vision commune de ce qu’est le patrimoine malien et avoir la conduite appropriée pour répondre à son mandat a été une priorité pour la MINUSMA. Ces formations ont ainsi permis l’intégration d’une attention aux sites culturels dans le cadre des patrouilles policières et militaires, et dans le cadre de la mise en œuvre des projets par les sections civiles.
 


 

 
La sauvegarde du patrimoine est prise en compte dans le processus de paix
Les Accords pour la Paix et la Réconciliation au Mali signés en 2015 ont renforcé l’importance de prendre en compte la culture et la sauvegarde du patrimoine dans le processus de paix. En effet, trois priorités dans ce domaine y sont mentionnées : la réhabilitation des services de la culture et du patrimoine de Tombouctou, Gao et Essouk, la promotion des activités de recherche dans le domaine de la culture, du patrimoine et de l’industrie culturelle, et le renforcement du dialogue interculturel. Dans cette optique, la MINUSMA a par exemple aidé, grâce à ses moyens logistiques, la tenue de près de trente activités culturelles dans les régions du nord du Mali.
Des appuis variés au programme de réhabilitation pour des résultats concrets
La MINUSMA a rendu possibles les missions entre Bamako et les régions du nord du Mali, nécessaires au déroulement des activités du programme de réhabilitation des patrimoines endommagés. Ce sont près de 800 voyages par avion des personnes ressources, experts nationaux et internationaux, délégations et autorités, pour un coût de plus de 300 000 USD soit près de 183 millions de FCFA, qui ont permis d’atteindre les objectifs de la première phase du programme coordonné par le Ministère de la Culture et l’UNESCO. Ces résultats concernent par exemple la réhabilitation des 14 mausolées détruits à Tombouctou, la réhabilitation des bibliothèques et des mosquées, ou encore la tenue d’ateliers de renforcement des capacités, comme ceux dédiés à la lutte contre le trafic de biens culturels. Le soutien logistique fourni a également permis de transporter plus de 4 tonnes de matériel nécessaire au fonctionnement des missions culturelles de Gao et Tombouctou, du Musée du Sahel de Gao mais aussi de neuf bibliothèques de manuscrits anciens à Tombouctou.
La MINUSMA apporte également une aide technique aux autorités. Par exemple, à travers l’appui d’un groupe de travail réunissant les autorités de la culture et la société civile, représentée par l’association Alanga, pour protéger le site archéologique de Gao Saneye des pillages. Cette bonne collaboration a abouti à la cartographie du site et à son inscription comme patrimoine national lui accordant une protection juridique.
Enfin, la MINUSMA a financé trois « Projets à impact rapide (QIP) à hauteur de 87 000 USD soit un peu plus de 52 millions de FCFA dédiés à la sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel malien. Ce sont trois bibliothèques de manuscrits anciens, endommagées par un attentat en 2013, qui ont été réhabilitées à Tombouctou. Le rééquipement de l’orchestre régional de Gao dont le matériel avait été détruit en 2012 a permis la reprise d’évènements culturels et sociaux favorisant la transmission de répertoires musicaux de la région. La réhabilitation du bâtiment des ablutions de la mosquée Djingareyber de Tombouctou, inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité, est également en cours. Ces travaux vont permettre aux fidèles de retrouver leurs rites et leur cohésion.
Les premiers résultats de l’appui de la MINUSMA au programme de réhabilitation des patrimoines culturels endommagés dans les régions du nord du Mali sont encourageants et reflètent la bonne synergie mise en place avec l’UNESCO et le Ministère de la Culture depuis trois ans. Les défis restent nombreux pour appuyer la sauvegarde du patrimoine culturel dans la phase de consolidation de la paix au Mali. La MINUSMA continuera de soutenir les autorités et le programme dans sa deuxième phase qui se déroulera de 2017 à 2020.