La MINUSMA sensibilise les journalistes et communicateurs traditionnels sur la protection des enfants associés aux forces et aux groupes armés.

7 septembre 2015

La MINUSMA sensibilise les journalistes et communicateurs traditionnels sur la protection des enfants associés aux forces et aux groupes armés.

Les 12 et 13 août dernier, un atelier de formation s’est déroulé au profit d’une quarantaine de journalistes. Organisé par la MINUSMA à travers la Division des droits de l’Homme, en collaboration avec le Bureau de l’Information Publique à Tombouctou, cette formation avait pour objectif de renforcer les capacités des membres du réseau des journalistes et communicateurs traditionnels de la région, dans le domaine de la protection des enfants associés aux forces et groupes armés.

 

Mercredi 12 août dernier, au Centre Ahmed Baba de Tombouctou, ce ne sont pas moins d’une quarantaine de journalistes et communicateurs traditionnels, dont trois femmes, qui ont participé à ce séminaire autour du « protocole facultatif des Nations Unies sur l’implication des enfants dans les conflits armés et la circulaire interministérielle relative à la prévention,  la protection et le retour en famille des enfants associés aux forces et groupes armés au Mali ». Deux jours durant, les participants, issus de la ville de Tombouctou, mais également des cercles de Goundam, Diré et Niafounké, se sont penchés sur ce document des Nations Unies. Comprenant 13 articles, il appelle les Etats-parties à augmenter et garantir la protection des enfants contre toute implication dans les conflits armés. Le texte souligne aussi : « la participation des communautés et, en particulier, des enfants et des enfants victimes, à la diffusion de l'information et aux programmes d'éducation concernant l’application du protocole ». A cet effet, le Mali, étant Etat-partie pour avoir ratifié cette convention le 16 mai 2002, a promulgué officiellement la circulaire interministérielle relative à la prévention,  la protection et le retour en famille des enfants associés aux forces et groupes armés, en février 2013.   

 

A l’ouverture de la cérémonie, le Chef du Bureau régional de la MINUSMA par intérim, Moctar AlHousseinou, a encouragé les journalistes présents à participer activement aux échanges avec les intervenants, et à jouer leur rôle social d’éducateurs pour promouvoir les droits de l’enfant.

 

Au cours de la première journée, le Responsable du Bureau de l’Information Publique à Tombouctou, Piergiorgio Paglialonga, a expliqué le mandat de la MINUSMA aux participants. Ce qui a susciter bon nombre de questions, notamment sur le rôle de la MINUSMA dans la protection des civils et la mise en œuvre de l’Accord pour la paix, le rôle du personnel en uniforme, et la nouvelle résolution du Conseil de sécurité 2227 (2015) renouvelant le mandat de la Mission onusienne au Mali.

 

« L’organisation d’activités de renforcement des capacités des journalistes de la région aidera la mission à mieux s’approcher des populations pour mieux faire connaitre son mandat », a dit Adama Djimdé, Directeur de la station régionale de l’ORTM, tout en appelant à la tenue d’autres formations dans d’autres domaines.  

 

Egalement mis à contribution, les Officiers des droits de l’Homme Magloire Agoua et Minkaila Alhousseini Maiga, ont co-animé plusieurs sessions sur les dispositions prévues dans le protocole additionnel en matière de droit de l’Enfant, de protection des enfants en périodes de conflits, mais aussi sur le processus de ratification et d’adhésion au Protocole, les mécanismes de suivi et mise en œuvre du protocole ainsi que les actions en faveur des enfants impliqués dans les conflits. Répartis en quatre groupes thématiques, c’est ensemble que les journalistes ont réfléchi sur ces sujets.

 

Myrline Mathieu Lucien, Officier de l’Information Publique de la MINUSMA, a présenté un module sur les principes d’éthique journalistique relatifs aux droits de l’enfant. C’était lors de la deuxième journée, au cours de laquelle, elle a également animé les sessions plénières qui ont suivi les travaux en atelier. Dans une ambiance interactive, les journalistes ont échangé sur l’éthique et la déontologie journalistique au Mali et sur les principes directeurs à respecter dans le traitement d’une information liée à des enfants en général, et plus spécifiquement à des enfants associés à des groupes armés. 

 

Des exercices pratiques de rédaction de reportage et d’interview ont eu lieu et ont permis aux participants, de passer directement de la théorie à la pratique. Pour le journaliste de la Radio Lafia, Oumar Baraka, « la deuxième journée a été  particulièrement intéressante en raison des exercices pratiques sur les techniques de reportage et d’interview d’un enfant liés au conflit armé. Cela nous a permis de sortir mieux outillés sur la manière dont nous allons désormais mener les reportages et les émissions de sensibilisation sur la question des enfants ».

 

Pour sa part, le président du réseau des communicateurs traditionnels (RECOTRAD) de Goundam, Ahamadou Oumar Sangana, a fait savoir que ses pairs ont aussi un rôle important à jouer dans la sensibilisation des communautés à la non-discrimination et non-stigmatisation des enfants liés aux conflits armés lorsqu’il reviennent au bercail. Il a aussi souligné que la proximité des communicateurs traditionnels avec les différentes couches de la population peut favoriser les rencontres communautaires de sensibilisation.

 

De son côté, la jeune journaliste de la Radio Alfarouk, Fanta Maiga, n’a pas caché sa satisfaction. « Cette formation m’a aidé à comprendre la différence entre le scoop et l’éducation sociale des auditeurs sur un sujet donné. La plupart du temps, c’est à la faveur de l’actualité que l’on parle des enfants à la radio, alors que nous sommes plutôt appelés à sensibiliser le public sur les droits de l’enfant, notamment sur la question des ex-enfants soldats », a-t-elle déclaré.

 

Au terme de la formation, les journalistes ont élaboré ensemble des messages clés à véhiculer auprès des communautés afin de les sensibiliser à la prévention, la protection, l’assistance et le retour en famille des enfants associés aux forces et groupes armés. Toutefois, ils n’ont pas manqué de recommander au bureau des droits de l’homme de la MINUSMA de renforcer la collaboration avec les radios locales à travers l’organisation régulière d’activités similaires.