Le Ministre néerlandais des Affaires étrangères Koenders à Gao
M. Albert G. Koenders, Ministre des Affaires étrangères du Royaume des Pays-Bas, a effectué une visite officielle dans la Cité des Askia hierm dimanche 6 septembre. Il a expliqué l’objectif de sa visite au micro de MIKADO FM.
Le ministre Koenders a été informé de l'évolution de la situation dans la région de Gao par M. Marc Spurling, chef de bureau par intérim de la MINUSMA à Gao, et des efforts entrepris par la Mission onusienne pour mieux contribuer au processus de paix en cours au Mali.
Au Gouvernorat de la région de Gao, il a eu des échanges avec M. Alassane Diallo, directeur de cabinet et représentant du gouverneur. Les échanges ont tourné autour du processus de paix et de la situation qui prévaut actuellement à Anéfis. M. Koenders a aussi assuré aux autorités régionales de l’engagement de son pays dans le renforcement de la capacité opérationnelle des troupes néerlandaises engagées dans la Mission. Le Ministre a rappelé l’impartialité et la neutralité des actions de la MINUSMA au Mali.
Il s’est ensuite rendu à l’Ecole des Infirmiers où l’attendaient les responsables du Projet d’appui à la gestion de l’eau pour renforcer la sécurité alimentaire et la résilience dans les trois cercles de la vallée du fleuve dans la région de Gao, projet financé par les Pays-Bas. M. Koenders a écouté les témoignages de bénéficiaires de financement qui ont affirmé l'importance de cette initiative qui vise à améliorer les conditions de vie des populations de Gao et à les rendre acteur de leur propre développement.
L’entrevue accordée à Mikado FM
Je voudrais dire à toutes les maliennes et à tous les maliens que je suis extrêmement heureux d’être de retour dans votre beau pays, maintenant je suis dans la grande Cité des Askia à Gao. Je suis revenu avec beaucoup d’émotion… je suis aussi revenu après une année en ce moment stratégique et décisif pour le Mali.
Je suis très heureux qu’après beaucoup d’efforts, toutes les parties aient signé l’Accord de paix. Je me souviens très bien la préparation de cet accord à l’époque, il y avait beaucoup de groupes de travail, beaucoup de sujets. Je crois que c’est important que beaucoup de parties aient dit oui, on veut aller dans une autre dynamique, celle de la paix!
Naturellement, c’est toujours le cas quand on commence de changer la dynamique de guerre à celle de paix, au début c’est extrêmement difficile. J’ai suivi de loin des Pays-Bas en Europe, ce qui se passe à Anéfis avec la MINUSMA... Je voudrais seulement dire deux choses là-dessus.
Premièrement, c’est tellement essentiel que tout le monde respecte le cessez-le-feu. C’était important aussi de dire que le Président de la République l’a dit quand je lui ai parlé hier [NDRL : samedi 5 septembre 2015], c’est important qu’on revienne dans la logique de paix. Cela veut dire que la Plateforme, j’espère, est en train de revenir de ses positions. Et puis, il y a nécessité aussi à donner toute la confiance à la MINUSMA.
Je ne le dis vraiment pas seulement comme ancien Chef, mais aussi comme pays contributeur aux Nations Unies. La MINUSMA travaille sans exclusion, sans discrimination dans toute la neutralité pour aider à opérationnaliser l’Accord de paix. Qu’est-ce que cela veut dire, quand on veut vraiment aller dans la logique de paix. C’est le moment le plus décisif maintenant, on ne parle pas seulement…mais on doit agir!
Je suis ici pour assurer que nos troupes des Pays-Bas sont en forme. Je vais au parlement néerlandais de renouveler le mandat aux troupes néerlandaises avec des hélicoptères Apache et avec les forces spéciales afin d’assurer la stabilité et l’opérationnalisation de l’Accord de paix.
Deuxièmement, la population ne veut plus écouter de promesses…elle veut voir les dividendes de la paix. C’est pour cela que je suis venu à Gao où le gouvernement néerlandais est très actif sur un programme ‘Gao Plus’ qui travaille avec la jeunesse, les femmes vulnérables, mais aussi avec les notables pour la cohésion sociale de manière extrêmement opérationnelle. C’est-à-dire la création d’emploi et des activités génératrices de travail. C’est ce qui est important maintenant. On peut toujours parler de la paix, mais si on n’avance pas, si on continue avec le trafic de drogue, s’il y a des mouvements qui peuvent penser que leur leadership est plus important que la population, alors on ne va pas avancer.
Entretien à écouter sur MIKADO FM, la radio de la paix au Mali. Bamako 106.6fm, Gao, 94.0 fm