La MINUSMA soutient l’inventaire du patrimoine culturel immatériel du Mali

16 septembre 2014

La MINUSMA soutient l’inventaire du patrimoine culturel immatériel du Mali

Un atelier de "formation de formateurs" pour l’inventaire du patrimoine culturel immatériel du Mali vient de s’achever au Musée National de Bamako. Le patrimoine immatériel se définit comme les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir- faire que les groupes ou individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel.

Organisée par l’UNESCO et la Direction Nationale du Patrimoine Culturel (DNPC), l’activité avait été inaugurée par Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, Ministre de la Culture du Mali et M. Lazare Eloundou, Représentant du Bureau de l’UNESCO à Bamako. Vingt participants de toutes les régions du Mali ont ainsi pris part du 5 au 15 septembre 2014 à une session de formation en méthodologie pour réaliser un inventaire du patrimoine culturel immatériel du Mali. Ces participants assureront à leur tour la formation d’enquêteurs dans leurs régions respectives.

 

Unité Environnement et Culture

 

A travers son unité Environnement et Culture, la MINUSMA a appuyé cet atelier par le transport des participants venant des régions du Nord et a participé à certains modules afin de prévoir un appui continu lors de la mise en œuvre sur le terrain de l’inventaire. Au mois d’avril dernier, la MINUSMA avait déjà facilité la mise en place des antennes régionales pour l’inventaire du patrimoine immatériel dans les régions de Gao, Kidal et Tombouctou.

Le Mali a signé et ratifié la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (2003) depuis le 3 juin 2005. Depuis, ce sont sept éléments maliens qui ont été classés sur la Liste du patrimoine mondial immatériel. Le dernier en date « Les pratiques et savoir liés à l’imzad des communautés touarègues de l’Algérie, du Mali et du Niger » a été inscrit en décembre 2013. L’imzad est un instrument monocorde traditionnel, sorte de violon, pratiqué par les femmes tamacheq, alliant musique, poésie et philosophie.

Le projet d’inventaire du patrimoine immatériel s’inscrit dans le cadre de la phase de documentation du projet « Patrimoines endommagés du Mali : sauvegarde, reconstruction et réhabilitation, restauration, revitalisation » qui a été initié par l’UNESCO et le Ministère de la Culture depuis le 18 février 2013. Cette phase du projet permettra de développer et documenter la connaissance de toutes les richesses et diversités du patrimoine immatériel du Mali, particulièrement ébranlé pendant le conflit en vue d’assurer sa sauvegarde urgente.

 

La sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel: un enjeu majeur pour le Mali

La participation et l’implication des communautés est déterminante pour la réussite de ce projet. C’est pourquoi, les méthodes et outils de démarche participative ont été au cœur des modules de la formation.

« C’est la première fois que je participe à une formation pour réaliser un inventaire du patrimoine culturel immatériel. Avec cette expérience j’espère apporter aux communautés, cela permettra de sauvegarder des pratiques qui ont été menacées ou interdites pendant la crise.  Ce qui est particulièrement important c’est qu’aucun recensement ne peut se faire sans le consentement libre et éclairé  des communautés concernées » mentionne Alimane Alkamadasse, directeur régional de la culture de Kidal.

Les participants ont également pu mettre en pratique leurs acquis par un exercice de terrain dans la communauté de Sogonafing dans la commune III de Bamako.

Après la formation, la première phase de l’inventaire démarrera avec les régions de Gao, Kidal,  Mopti et Tombouctou, et dans une deuxième phase, les régions de Kayes, Koulikoro, Ségou et Sikasso, ainsi que Bamako.

La sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel est un enjeu majeur pour le Mali. La MINUSMA continuera de soutenir les autorités maliennes à la sauvegarde du patrimoine culturel en collaboration avec l’UNESCO tel que le définit son mandat par la résolution 2164 du Conseil de Sécurité du 25 juin 2014.