A Mopti, la MINUSMA renforce les capacités des magistrats en déontologie

5 juin 2015

A Mopti, la MINUSMA renforce les capacités des magistrats en déontologie

Renforcer les capacités en matière de déontologie du magistrat, tel était l’objectif de cette session de mentorat sur la déontologie du magistrat dans la salle d’audience de la cour d’Appel de Mopti, qui s’est tenue le mercredi 3 Juin dernier. Cette séance était organisée par la Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaire de la MINUSMA au profit de 25 magistrats et greffiers de la Cour d’Appel, du Tribunal de Grande Instance, des Tribunaux de Travail, du Commerce et Administratif de Mopti.

 

Un sujet d’une importance capital au regard de la participation constante des plus hautes autorités judiciaires. Parmi elles le Président de la Cour d’Appel de Mopti et le Premier Avocat Général près la Cour d’Appel. Egalement présent, Nasser ZAKR chef de la Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaire de la Minusma/Mopti.

 

Le conférencier, M. Fortuné Dako s’est focalisé sur les quatre axes principaux suivants :

- Le fondement et la définition de la déontologie et les différences entre ce concept et d’autres comme la morale, l’éthique et la discipline ;

- Les sources internationales, régionales et nationales de la déontologie du magistrat ;

- La déontologie du comportement professionnel du magistrat.

- La déontologie du magistrat dans sa vie privée.

 

Dans ses développements, Monsieur Dako Fortuné a mis l’accent sur les principes fondamentaux qui doivent en permanence guider le magistrat tant dans l’exercice de ses fonctions que dans sa vie courante. Il s’agit entre autres de l’indépendance, de l’impartialité, de l’intégrité, de la dignité, de la loyauté, du respect des convenances, du devoir d’égalité, de la compétence et de la diligence, du devoir de réserve, et surtout du respect de la loi. Il a également beaucoup insisté sur le devoir de fidélité au serment que tout magistrat a prêté avant sa prise de fonction et qui inclut la totalité des principes déontologiques qui s’imposent à lui. 

 

Les débats ont permis aux participants de se ressourcer et d’apporter leurs contributions en tenant compte des réalités maliennes. Cette session leurs a également permis de souligner certains défis liés au fonctionnement de la justice au Mali.

 

Cette séance, la 5ème du genre dans la région de Mopti et la dernière du plan de travail annuel de l’équipe régionale de la Section des affaires judiciaires et pénitentiaire, s’inscrit dans le cadre du renforcement des capacités des acteurs de la justice et de la consolidation de l’État de droit. Comme l’a expliqué Monsieur Dako Fortuné « elle prend une importance capitale car, en vertu du principe de la séparation des pouvoirs, le judiciaire est l’institution à laquelle est confiée la délicate mais noble mission de juger et de régler pacifiquement les conflits inhérents à toute vie en société et de décider de l’exercice des droits essentiels des individus. L’accomplissement de cette mission impose des obligations aux magistrats, obligations dont le non-respect conduit à la défiance à l’égard de l’institution et de ceux qui l’animent. Les magistrats sont tenus de remplir leurs fonctions en conformité avec les lois et les normes qui régissent la société. Ils sont appelés à dire le droit indépendamment de toute passion, de tout préjugé afin d’assurer le maintien ou le retour à la paix sociale. Cette fonction exige de grandes capacités techniques et d’importantes valeurs  humaines. L’acceptation des décisions de justice par les justiciables dépend non seulement des aptitudes techniques, mais également de la conscience et des valeurs des individus qui animent l’appareil judicaire. »

 

Les participants ont bien apprécié cette séance et ont tenu à remercier la Minusma. « Je remercie sincèrement la Minusma qui à travers la Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaire qui ne cesse de s’investir dans la formation des magistrats surtout dans les régions du Nord » a déclaré TIEKOURA SAMAKE.

 

Des remerciements, qui trouvent sans doute leur justification dans le bilan de la première année de déploiement de la MINUSMA. Au premier juillet 2014, plus de la moitié des infrastructures judiciaires et pénitentiaires des régions du nord du Mali avaient été réhabilitées. De plus, de nombreuses formations ont été dispensées au profit des différentes catégories de personnels (officiers de police judiciaire, magistrats etc.) qui interviennent tout au long de la chaîne pénale. Un actif qui, aux abords du second anniversaire de la MINUSMA, le premier juillet 2015, sera à n’en point douter revu à la hausse.